Santana partie 2

CHAPITRE 25

Après plus d'une demi-heure de bus à observer Jeanne et Malcolm filer le parfait amour, j'en suis presque venue à me dire, que j'aurais préféré être traumatisée par les parents ; bisous volés, regards timides et chuchotements coquins. C'est épuisant d'être confronter à l'amour des autres, surtout quand le vôtre n'existe plus. 

Je m'installe sur ma serviette et profite du beau soleil qui nous est offert en ce mois d'octobre, tout en faisant abstraction du petit couple qui se tient à ma droite. Mais la sonnerie du téléphone de Malcolm m'interpelle.

- Allo,... yep,... à la petite plage. Yep,... non,... heu ouais,... je crois...

Du coin de l'œil, Malcolm m'observe à la dérobé, comme s'il était embarrassé de ma présence. 

- ...Je ne sais pas...Ok. Bien sûr.

Puis il raccroche.

- C'était qui ? demande ma sœur.

- Mon frère.

- Il voulait quoi ?

- Savoir si tout allait bien et où j'étais. 

Toujours là, quand je ne m'y attends pas ! Je feins l'ignorance et m'allonge sur le ventre, décidée à tout oublier et à rattraper ma nuit de sommeil.

- Bordel Vicky, t'as fait quoi au bras ? s'inquiète ma sœur.

Bon ben, le sommeil c'est pour plus tard ! J'ouvre les yeux sous le choc de sa question et examine ce qui vient de l'alarmer. L'horreur ! Avec stupeur, je découvre un hématome de la taille d'une main qui m'encercle le bras. 

« Ha mince, je l'ai pas vu venir celui-là ! »

- Heu,... hier j'ai failli tomber du haut de mes talons, Gaby m'a rattrapée pour ne pas que je tombe du podium où je dansais. Franchement, je ne savais pas qu'elle avait autant de force.

Jeanne me regarde indécise, pas sûre de croire à mon histoire. Pour Malcolm c'est différent, lui m'observe interloqué en comprenant que ma vérité n'est qu'un mensonge. Sa cousine n'a pas autant de force que je prétends, mais en fait, que comprend-t-il en découvrant mon bras ? 

Devant ces quatre yeux qui me sondent sous différentes émotions, je camouffle les miens sous mes lunettes de soleil et me rallonge sur ma serviette, comme si de rien été. S'entend mon malaise, Malcolm intervient :

- Bébé, tu viens te baigner ou je te jette à l'eau ?

- Pour ça, il faudrait que tu sois plus rapide pour me rattraper, dit Jeanne en se reculant de trois pas.

- Je te laisse 10 secondes d'avance, après ça, je mets ton brushing sous l'eau.

- Tu n'oserais pas.

- 1 .

- Malc !

- 2 .

- Bon ok, mais laisse-moi 20 secondes supplémentaires, alors !

Sous la menace de son petit ami, ma petite sœur part en courant, sans se soucier un seul instant de la ruse de Malcolm.

- C'est mon frère, n'est-ce pas ? me demande-t-il.

- Quoi ton frère ?

- C'est lui le bleu.

- Pourquoi tu en déduis ça.

- Car tu as hésité dans tes explications et Gaby n'a aucune force, si elle avait voulu te rattraper, elle serait certainement tombée avec toi.

- Tu penses que ton frère est assez fou pour me taper ?