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🔞 /!\ Chapitre contenant des passages explicites.

- Alors je suis Cléopâtre... et toi, Pierre, tu es Marc-Antoine. Et toi François, César.

- Tu dis ça parce que je bois comme Bacchus?

Sand sourit en posant les yeux sur le jeune homme. Il était allongé sur l'un des canapés, une bouteille à la main, plus ivre que jamais. Et elle, elle marchait au milieu des canapés qu'elle avait fait positionner en cercle dans son salon.

- Oui, ou plutôt tu es têtu comme lui. Tu es aussi déterminé à jouer sur scène qu'il l'était à vaincre les parthes. Et tu es surtout aussi passionné en amour que lui...

Elle chercha François du regard, étonnée de ne pas avoir entendu sa réaction. Son ami était lui aussi étendu sur un canapé, la tête dans un oreiller et visiblement déjà assommé par l'alcool depuis un petit moment.

D'ailleurs, ils l'étaient tous, ou presque ; une dizaine de ses amis, hommes et femmes, étaient réunis dans son salon, et ceux que l'ivresse n'avait pas endormi étaient dans un piteux état. Mais après tout, ce ne serait pas amusant si ce n'était pas le cas.

Elle-même commençait à sentir les effets des nombreux verres qu'elle avait consommé. Elle continuait de marcher en rond, ses pieds nus couvrant le parquet frais, et seule vêtue de la chemise d'un des hommes présents qu'elle s'était appropriée.

Marie, au contraire, n'avait pas défait un seul nœud de sa robe. Pourtant, son allure n'en était pas moins déplorable. Ses cheveux blonds détachés étaient en désordre, et assise à même le sol, elle tenait d'une main une bouteille presque vide tout en scrutant la pièce d'un air qui semblait perdu.

- Passionné en amour... voilà qui vous va bien! Cracha-t-elle.

- Il est vrai que mon cœur recherche souvent de tels forts sentiments.

- Des sentiments! C'est une farce. Vous ne cherchez que les corps des hommes, et êtes une catin!

Elle tenta de ne pas mal le prendre, et rit légèrement.

- Enfin, mon amie, vous êtes ivre.

- Ivre, peut-être, mais assez consciente pour me rendre compte du mal que vous faites... comme à Monsieur Chopin... le pauvre homme est sensible et délicat et vous ne le considérez que comme une frivolité de plus! L'aimez-vous au moins? Vous me direz que oui... oui, vous l'aimez, mais pas comme il mérite de l'être...

Sand observa la jeune femme en silence pendant un instant. Elle la fixa avec sérieux, malgré son état.

- Pensez-vous êtes plus méritante que moi?

Cette fois Marie se mit à rire, à sa grande surprise.

- Vous croyez... vous croyez que je cherche à vous le prendre? J'ai certes de l'affection pour lui mais il n'a pas l'assurance que je recherche chez les hommes, et son physique ne me plaît guère. Vous êtes bien arrogante pour vouloir tous les hommes et penser que toutes les femmes souhaitent vous les voler.

- Les femmes, voyez-vous, je les baise elles aussi lorsqu'il m'en prend l'envie, dit-elle sèchement en trébuchant, ce qui la décridibilisa.

Marie se redressa, et sa bouteille se cogna contre le sol.

- Vous êtes une diablesse de libertine! Et vous accaparez mon Franz! Je sais que vous l'avez lui aussi dans votre ligne de mire!

Cette fois ce fut à Sand de rire.

- Ma chère, Franz et moi nous sommes déjà connus bien des fois, avant que vous n'apparaissiez dans notre vie, ainsi il ne m'intéresse plus si ce n'est pour la conversation. Je l'ai d'ailleurs fait crier plus que vous ne le ferez jamais ; je connais un endroit secret où tous les hommes sont sensibles...

- Et lequel?! Puis vous n'en savez rien, il crie à chaque fois mon nom!

La mélodie des sentimentsWhere stories live. Discover now