Meanwhile, in a parallel universe

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Liszt bâilla. Il détestait se lever tôt. Mais bon, leçons de piano oblige...
Poussant légèrement la porte de sa chambre, il avança à pas lents jusque dans la cuisine, qui ne faisait qu'un avec le salon. Il passa sa main sur son visage, et dans ses cheveux en bataille. Et en plus il faudra se préparer... S'il le pouvait, il irait en cours en pyjama.

Il ouvrit un placard, et en sorti une boîte de chocolat en poudre, qu'il posa sur le plan de travail. Il se servi une tasse de lait, la mit au micro-ondes, et la fixa y tourner.

Certains se réveillaient avec un café, lui, il lui fallait une bonne dose de sucre. En parlant de ceux qui se réveillent avec un café...

En sortant sa tasse du four, il remarqua son petit-ami endormi sur le piano, la tête sur le clavier et les partitions. Il mit rapidement plusieurs doses de chocolat dans sa tasse et s'approcha de lui pour le secouer.

- Frédéric, réveille-toi... Monsieur Salieri va encore nous engueuler si on est en retard.

Il n'entendit qu'un grognement, et dû le secouer encore plus pour qu'il daigne relever la tête.

- Quelle heure est-il...?

- L'heure de te lever, sinon devra encore récurer le sol de la salle de musique. Tu t'es entraîné toute la nuit? Je ne t'ai pas entendu.

- Pas vraiment. J'ai composé. Et tu n'entends jamais rien, Franz, quand tu dors.

- Je vais te faire un café, lui dit-il en retournant devant le meuble de la cuisine. Tu as composé quoi, alors?

- Pas des mélodies qui t'intéresseront... dit-il en s'étirant.

- Pourtant j'adore t'écouter jouer.

- Je sais que tu préfères les musiques de Wolfgang.

- Oui, mais lui n'a pas ton irrésistible charme quand il joue...

- Tais-toi, minauda-t-il en roulant des yeux.

Chopin se leva, et s'étira une nouvelle fois. Mieux réveillé que son partenaire, il alla s'installer sur le canapé, et n'attendit pas pour allumer la télévision.

Liszt ne tarda pas à le rejoindre, et lui tendit le café qu'il lui avait promis tout en posant sa tête sur son épaule.

- Je n'ai pas envie d'aller en cours, soupira-t-il.

- Pourtant on a pas le choix.

Liszt haussa les épaules, et alla se blottir contre lui.

- Embrasse-moi...

- Je bois mon café.

Il se redressa, et alla l'embrasser tout de même. Le baiser fut court, et il voulu lui en offrir un autre, mais il fut coupé dans son élan par le vibrement de son téléphone. Il était sur la table, et curieux, il ne pu s'empêcher de l'attraper.

- Tiens, Ludwig m'a envoyé un message... il y a une pièce jointe.

- C'est quoi? Demanda Chopin en jetant un rapide coup d'œil tout en buvant une gorgée de café.

- Une vidéo.

Il n'y porta pas d'importance, et reposa son regard sur la télévision, sirotant son café.

- OH BORDEL!!

- Quel langage...

- Wolfgang! Il l'a fait!

- De quoi?

- Il a embrassé Monsieur Salieri, regarde!

Il lui mit l'appareil sous le nez, et Chopin observa la vidéo en haussant un sourcil. On y voyait les deux hommes en plein baiser fougueux, dans les couloirs de l'école, devant un bon nombre d'élèves.

- D'accord... et donc?

- Tu ne trouves pas que c'est fou?

- Non... que veux-tu que ça me fasse?

- Mais Salieri quoi! Avec un élève! Non, en fait c'est pas étonnant. Il fait le prof sévère, mais c'est le genre d'homme qui cache des trucs.

- Si tu veux...

Il se fichait bien, lui, des histoires d'amour de ses professeurs. Tout ce qu'il voulait d'eux, c'était leur apprentissage.

- Quand même, j'en reviens pas.

- Il t'en faut peu pour te chambouler.

- Mais ça ne chamboulera jamais autant ma vie que toi...

- Encore tes paroles de charmeur...
Liszt lui prit la tasse des mains, et la posa sur la table.

- Je suis sincère... si tu savais comme tu es important pour moi.

En un instant, il s'était retrouvé au-dessus de lui, et avait plongé ses yeux dans les siens.

- Je t'aime, Frédéric...

- Je t'aime aussi... tu le sais bien...

Il s'embrassèrent de nouveau, et Liszt laissa balader ses mains sur son corps avec avidité.

- Franz... on a cours...!

- Peu importe, souffla-t-il en embrassant son cou. On leur diras que tu étais malade. Ils ont l'habitude.
Il ne pouvait décidément pas lui résister. Il retourna sceller leurs lèvres. Tant pis pour les cours.

🎼

- Pourquoi étaient-ils absents ce matin? Marmonna Salieri. Cela ne leur ressemble pas.

Mozart, appuyé contre la porte, l'observa à son bureau et se lécha les lèvres.

- Je ne sais pas... mais je sais pourquoi vous serez absent cet après-midi~.

Il ferma la porte à clé, et s'approcha de lui.

La mélodie des sentimentsWhere stories live. Discover now