Rétrospective Introductive : Alain Resnais

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BIOGRAPHIE ALAIN RESNAIS

Né le 3 Juin 1922, il est passionné de littérature, d'art et de photographie, il tourne quelques courts-métrages avec sa caméra Kodak.
Dans les années 1940, il s'inscrit au Cours Simon avant d'être admis à l'Institut des hautes études cinématographiques en 1943 où il prend des cours de montage. Il fait ses premiers pas de réalisateur avec le court-métrage documentaire en 1948. L'essai est concluant : il remporte un Oscar et une récompense à la Biennale de Venise. En 1959, il réalise son film le plus remarquable : Hiroshima mon amour.
Considéré comme un intellectuel, il s'essaiera toutefois à de multiples genres : la science-fiction, le théâtre , la bande dessinée. Outre son Oscar, Alain Resnais a reçu de multiples récompenses durant sa carrière, parmi lesquelles deux César du Meilleur réalisateur , un Grand Prix du Jury à Cannes, trois César du Meilleur film.
Alain Resnais s'est éteint le 1er mars 2014 à l'âge de 91 ans, avant la sortie de ce qui s'avérera donc son dernier film .

LES LONGS-MÉTRAGES ( CHOISI )

Stavinsky ( 1974 ) - Quand je regarde un film, même s'il ne me plaît pas, j'essaie deux choses. Une, de faire la part des choses et d'avoir le recul pour ne pas donner bêtement la note minimale. Deux, d'avoir le respect de regarder le film en entier. Mais il y a de ces films qui font que je ne peux pas accomplir ces promesses ; Aucune des deux ...
Si je peux vous rassurer, je suis tombé sur de biens meilleurs films après.


Hiroshima mon amour ( 1959 ) - C'est un film si dure ; Tout en nous infligeant des archives d'Hiroshima après la bombe atomique avec la narration atroce d'une jeune actrice française, son amant japonais répète inlassablement "tu ne sais rien", "tu n'as rien vu" ... Et je trouve que c'est le plus dur ! On a beau avoir cette capacité d'empathie et on se dit qu'on se sent mal pour ceux qui ont mal mais rien, pas même le musée et la restauration, ne pourra conserver exactement ce qu'on vécut les victimes. D'autant plus qu'elle participe à un film sur la paix à Hiroshima, une touche d'ironie assez crue quand elle ajoute un truc du genre " qu'aurions pu filmer d'autre à Hiroshima ?".
La relation entre ces amants d'un soir, tout les deux mariés et heureux avec leur partenaire, dégage un vrai charme et une forte érotisation ( j'adore les plans de début où leurs corps semblent orner de diamant avant de remarquer qu'il s'agit de perle de transpiration du à l'acte sexuel ).


Mon Oncle d'Amérique ( 1980 ) - Vous vous rappelez quand je disais que j'aimais les films de montage ? Nous y revoilà avec trois histoires en parallèle, entre différences et similitudes, qui se joignent et s'écartent entre elles, entremêlées d'images de film et de la thèse d'un professeur sur le comportement humain.
En plus d'être un autre film de montage, style que j'affectionne, chaques histoires est passionnante à suivre, autant individuellement que dans son rapport aux autres et au témoignage du professeur.

Nuit et Brouillard ( 1956 ) - Voilà le premier film qu'on a vu de lui. Le documentaire légendaire qu'on a tous vus en cours d'histoire au collège ou au lycée, si bien que personne ne peut dire qu'il ne connaît pas ce film.
Ce qui m'a le plus marqué, au-delà de son sujet lourd et grave, c'est sa façon de le raconter entre témoignages, narrations littéraires, cours d'histoire et un ton entre légèreté et gravité impactante. J'admet que j'ai un ressenti de ras-le-bol de l'avoir vu trop de fois et d'avoir cette impression qu'il est la seule référence de films à ce sujet mais ça reste un excellent film documentaire.

Smoking ( 1970 ) - Une agréable surprise et potentiellement l'un des premiers films "à choix multiple". Non parce qu'il y a le choix entre deux décisions que l'on départage avec sa télécommande mais parce qu'il raconte une histoire, puis présente un choix alternatif et ces variantes dans la finalité. Il est lié à "No Smoking" dont l'histoire change totalement du simple fait que la protagoniste fume ou pas.
Et j'aime beaucoup l'inspiration proche du théâtre qui se dégage de ce film ; Entre les différents tableaux qui agissent comme l'Acte I, II ou III d'une pièce de théâtre, la présentation des personnages comme les premières pages d'une pièce et le jeu d'acteur poussée et expressif, relativement hilarant dans certaines scènes.



LES COURTS-MÉTRAGES ( SUR YOUTUBE )

Toute la mémoire du monde ( 1956 ) - Je trouve ce court-métrage documentaire, parlant de la Bibliothèque Nationale, très intéressante et dont la mise en scène me fascine. Je trouve ça assez fort de voir des espaces si vastes et tant d'objets entreposés, ce qui devrait normalement rendre l'espace claustrophobique, mais la caméra se déplace toujours pour le transformer en une majesté digne de l'Histoire qu'elle conserve dans ce lot d'archives.
Un micro regret ? Le début montrait que la voix-off pourrait être intégrée intra-diégétiquement avec la présence d'un microphone dans l'image.


Van Gogh ( 1947 ) - La biographie du célèbre peintre illustré par ses propres tableaux, c'est conceptuellement une approche qui me plairait, mais le résultat n'est pas aussi plaisant que ce que je m'attendais. Le rythme est trop lent à chaque plans, la narration en voix-off qui est externe est ( selon moi ) une erreur quand on veut faire vivre la vie d'un artiste avec ces œuvres, la musique qui est assez ... libre ( c'est le plus gentil que j'ai trouvé xD ) et le noir et blanc qui nuit légèrement au plaisir de voir ces tableaux qui sont en couleur.


Le Chant du Styrène ( 1958 ) 

 Raconter la création de la chaîne plastique jusqu'à son origine, pourquoi pas, mais clairement pas convaincu. Ce n'est pas comme le court-métrage précédent qui m'avait intéressé mais dont mon avis était terni par les micro erreurs qu'il faisait, là, hormis la scène d'intros que je trouve mignonne et certains plans efficaces pour représenter la grandeur des machines, je trouve ça classique et pas intéressant.

Mais bon, ne t'en fais pas, je reste poli Styrène ... ( Riez svp, j'ai fait un montage rien que pour cette blague xD )


Les Statues meurent aussi ( 1953 ) - On voit bien que le documentaire n'est pas mon genre de prédilection ? Soyons plus juste, disons que le style Resnais documentaire ne me convainc pas. Comme Van Gogh, elle montre des oeuvres africaines qu'il nomme l'Art Nègre, sauf qu'on en parle pas, elle ne fait que vague décoration pour un ersatz d'essai et de réflexion sur la culture africaine. Si j'imagine clairement qu'il le faisait avec de bonnes intentions, je n'en vois qu'un documentaire assez creux et dont les commentaires sont de mecs qui ne s'y connaissent pas en "Art Nègre" et préfère donc divaguer sur des sujets à côtés de la plaque ( oubliant que certaines sculptures représentent leurs croyances, mythologies et superstitions ... mais préfère effleurer le sujet et parler du racisme ... Dommage ).

Parlons de ... ( Un peu, beaucoup, de cinéma )Where stories live. Discover now