Les Adaptations de Contes en Tchécoslovaquie

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Vous savez, l'un des genres que j'aime le plus au cinéma est l'adaptation de contes et, quand j'ai écrit le chapitre sur l'ouverture à ce genre, j'ai fait la rencontre d'une adaptation tchécoslovaque de La Petite Sirène que j'avais beaucoup aimé. Cela n'aurait été qu'une anecdote si je n'avais pas découvert un autre film que j'ai beaucoup aimé venant de ce même pays.

Déjà la Tchécoslovaquie, c'est quoi ?
Eh bien, c'était un ancien pays fondé en 1918 et qui a disparu en 1993, séparé en deux pays que nous connaissons maintenant : La République Tchèque et la Slovaquie.

Ceci pour dire que c'est un pays qu'on peut nommer "absent" en termes de cinéma européen ( on parle bien du français, de l'allemand, de l'italien, du russe ... Mais jamais de cet ancien pays ) et même en conte.


Et parce que j'avais découvert deux films venant de ce pays que j'avais beaucoup aimé, je m'étais posé cette question hors-norme : 

La Tchécoslovaquie est-il un pays de contes au cinéma, à l'instar de la France ou des USA ?



Mala Morska Vila, Karel Kachyna ( 1976 )

Adaptation de "La Petite Sirène" et, même si j'en avais déjà parlé dans l'ouverture, je tiens tout de même à rappeler à quel point c'est un film magnifique, visuellement captivant, narrativement poétique et qui a les moyens de se rendre unique dans son genre.

Les sirènes vêtues de longues robes, au teint pâle et à la chevelure atypique qui leur donne une allure spectrale, totalement en accord avec le fait que les sirènes du conte vivent depuis des siècles. La représentation de la mer qui la rend si singulière ( sûrement filmé dans des grottes avec des effets spéciaux comme les flammes devant l'antre de la sorcière ) et un traitement fidèle du conte sans paraître forcément daté.
Et comme je l'avais dit, le sous-texte écologique marche à merveille car il est efficace, poétique mais pas rentre-dedans ( d'un monde où même les miroirs sont jetés dans l'eau, la réticence de la sirène de manger tout ce qui vient de la mer pendant un long moment et sa transformation en fleur au lieu de l'écume de mer, plus esthétique mais aussi raccord à cette vision écologique ).

Un très beau film : Poétique, Esthétique et Magique !



Tri Orisky Pro Popelku, Václav Vorlíček ( 1973 )

Adaptation de "Cendrillon" ( piochant dans la version de Perrault que celle des Frères Grimm ) et c'est un véritable petit bonbon, plein de charme et de chaleur ( considéré comme un équivalent de "film de Noel" en République Tchèque ).

Il est esthétiquement très beau avec son univers couvert de neige ( ce qui un créer un univers filmique chaleureux en dépit de la neige ), les décors sont impressionant et bien mise en scène, les costumes sont très beau entre ceux du froid hivernal et les élégants pour le bal ( et encore, les différences de culture et d'histoire font qu'on a des touches spéciales dans les costumes ), les actrices sont convaincants ( en particulier celle qui joue Cendrillon, à la fois cette petite femme tendre et innocente et ce côté espiègle avec le prince ou envers sa belle-mère ... Un VRAI mélange entre respect du conte et femme avec un peu de caractère ), le scénario suit le conte entre fidélité et liberté prise ( il n'y a pas de fée marraine ou d'arbre et d'oiseaux magiques mais une branche avec trois noisettes, une accordant un voeu par exemple ) avec la romance principale qui marche très bien.
Mais ce que j'aime le plus dans ce film est sa composition musicale, une chanson qui m'évoque les rêves d'amours et l'enchantement. 

Parlons de ... ( Un peu, beaucoup, de cinéma )Where stories live. Discover now