Rétrospective : Abdellatif Kechiche

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BIOGRAPHIE Abdellatif Kechiche

Né en 1960 à Tunis, Abdellatif Kechiche est arrivé en France à l'âge de six ans et c'est très tôt qu'il se passionne pour le théâtre et commence à suivre des cours.
D'abord acteur, il joue pour la première fois en 1984 dans le film à succès d'Abdelkrim Bahloul "Thé à la menthe" avant d'obtenir en 1987 le rôle d'un gigolo dans le film "Les Innocents", d'André Téchiné. Il obtient pour ce film sa première récompense, le prix d'interprétation masculine au festival de Namur.

Malgré ses premiers succès, Abdellatif se sent plus à l'aise derrière la caméra. Son premier film, "La Faute à Voltaire", sort en 2000 et rencontre autant un succès public que d'estime. Racontant l'histoire d'un jeune Tunisien sans-papiers en France, le film lui vaudra le Lion d'Or à la Mostra de Venise.
Continuant sur sa lancée, Abdellatif écrit et réalise en 2003 le film , qui met en scène Sara Forestier et qui, là aussi, remporte un succès critique considérable et reçoit pas moins de quatre Césars en 2004, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. Les films suivants s'avéreront tout aussi réussis pour Abdellatif puisqu'en 2006, son film remporte encore quatre Césars, les mêmes qu'en 2004. Mais c'est aussi et surtout son film , sorti en 2013 et racontant l'histoire d'amour passionnée entre deux filles issues de milieux différents, qui sera le plus beau succès du réalisateur et qui lui vaudra la Palme d'Or du Festival de Cannes.


La polémique de l'acteur maltraité

Je voulais parler de lui parce qu'il est l'illustration parfaite d'une polémique qui fait grand bruit depuis quelques années : Le rapport entre le réalisateur et les acteurs.
Vous avez certainement déjà vu des articles pour blâmer un réalisateur qui aurait fait tourné à ces acteurs des scènes éprouvantes et ils se seraient sentis mal à l'aise. Ceci se renforçant par le fait que c'est souvent des actrices donc on y ajoute souvent une nuance sexiste mais passons ...
Et Kechiche en porte la réputation pour ces scènes de sexe crues et pas coupées, éprouvantes pour les actrices, comme La Vie d'Adèle ou Mektoub My Love : Intermezzo.

Que l'on mette les choses au clair, je ne parle seulement de scènes tournées qui dérangeaient les acteurs/actrices, pas de harcèlements ou de chantages sexuels !

Parce que, selon moi, l'acteur se doit de se "plier au rôle". Certains philosophes du cinéma plus sévères que moi vous diront même que les acteurs sont du "bétails", ce dont je ne suis pas forcément d'accord car on tomberait sinon dans du snuff movie. Pour moi, les acteurs doivent jouer le rôle qui leur est attribué, peut-être y ajouter un peu de soi mais ils ne peuvent pas totalement changer le personnage selon leur guise ( comme Jasmine et Belle dans les remakes live-action qui auraient été modifiées par leurs actrices respectives ).
Ils ont certainement discuté avec le réalisateur à propos du film, du scénario et de la mise en scène. Tout comme ils ont dû probablement le lire pour s'en faire un avis et le refuser ou non. Donc, pour commencer, l'acteur est déjà conscient des scènes qu'il doit tourner et de ce qu'il devra faire. C'est dur à dire mais si ces actrices se sont plaintes, soit elles n'ont pas lues le scénario et c'est leur faute, soit elles n'ont pas assez parlé avec le réalisateur et c'est un peu leur faute ou elles se plaignent post-tournage pour se faire du succès et sa victime et c'est intolérable et 100% leur faute.
Surtout que, Kechiche, c'est un réalisateur connu pour faire du nu et être cru. C'est pas comme si elles avaient travaillé avec un réalisateur qui est connu pour faire du cinéma pour enfants à la Ocelot, là c'est Kechiche et c'est pas n'importe qui donc elles devraient être un minimum informées.

Après, que l'on mette les choses au clair, tout n'est pas à blâmer chez les acteurs et actrices qui en parlent.
Je ne connais pas le déroulement de ce tournage-ci mais peut-être qu'il y a eu un manque de communications ou d'encouragements pour cette scène qui reste éprouvante ( on peut aisément s'imaginer que ces actrices avaient sous-estimé la dureté de tourner ce genre de scène de cette façon ). Peut-être qu'elles n'ont pas osé parlé, par peur de retarder les journées de tournages où la moindre minute est précieuse ...
Et le lien réal/acteurs est primordial, surtout pour ce genre de scènes.

Parlons de ... ( Un peu, beaucoup, de cinéma )Where stories live. Discover now