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Rétrospective : Marjane Satrapi

BIOGRAPHIE Marjane Satrapi

Dessinatrice depuis son plus jeune âge, Marjane Satrapi passe son enfance en Iran, où elle traverse les restrictions des libertés et la révolution islamiste. A 14 ans, ses parents, des intellectuels engagés, l'envoient étudier en Autriche. Elle y décroche son bac puis décide de faire les Beaux-arts de Téhéran, où elle obtient une maîtrise de communication visuelle. Arrivée en France pour devenir graphiste, elle entre aux Arts Décos de Strasbourg avant que ses professeurs ne lui conseillent de s'orienter vers l'illustration.

Arrivée à Paris, sa rencontre avec le dessinateur change radicalement son parcours. Il lui conseille de transcrire sa vie et le portrait qu'elle se fait de l'Iran contemporain, sous la forme d'une BD, qu'elle adapte en 2005 avec . est alors projeté sur grand écran sous la forme d'un film d'animation en noir et blanc, doublé par de nombreuses personnalités telles que et . Le film obtient le Prix du Jury au festival de Cannes 2007. La même année, elle fait une apparition dans de , le film qui révèle .

Toujours avec son complice, l'artiste met de côté le dessin et propose en 2011, un film en prises de vue réelles, également adapté d'une de ses bandes dessinées. Dans ce drame, prête ses traits à un violoniste qui, ayant perdu son instrument, décide d'attendre la mort seul dans son lit. Commence alors pour lui un voyage onirique qui va le révéler à lui-même. Puis, la réalisatrice tourne , une comédie qui repose sur la conversion loufoque de sportifs en tueurs à gages. Elle retrouve pour l'occasion l'actrice et assure pour la première fois le rôle principal d'un film.

LES LONGS-MÉTRAGES ( CHOISI )

Persepolis ( 2007 ) - Film d'animation adapté de sa propre BD, œuvre autobiographique relatant sa vie au sein de l'Iran, de sa lente radicalisation après la révolution islamique, son départ en Autriche, son retour dans son pays natal pour finalement partir vers la France.
Le personnage de Marjane invite au respect vu ce qu'elle a vécu, sa force de caractère devant les intégristes ou les autrichiens qui jugent sans savoir, allie les connaissances et les valeurs occidentales et la foi de sa religion et ne manque pas de panache et d'humour.
C'est ce que j'aime nommer un "film complet", quand un film est bon et sait susciter un très large panel d'émotions variées. Le film est drôle, touchant, parfois déprimant, politiquement juste à attaquer les deux clans ( les intégristes et ceux qui parlent sans savoir, évitant ainsi les clichés du style "oh la la l'islamophobie" ) et ça se mange sans fin.

Poulet aux prunes ( 2011 ) - Nouvelle adaptation de ces écritures, le film raconte les huits jours de Nasser Ali avant que la Mort ne l'emporte et les souvenirs qui lui reviennent. Elle est une œuvre intrigante par la variété des tons et des moyens de raconter ces histoires ( les variantes d'animations par exemple ), ce qui lui donne une allure singulière dans sa vision de la Mort par exemple ( presque plus drôle et sulfureuse que des films qui veulent l'aborder de cette façon comme Le Magasin des Suicides ). Néanmoins, dans ces films aux univers bien à eux, il y a parfois le risque qu'une branche des spectateurs n'y accroche pas totalement ( sans pour autant "rester sur le carreau" ), ce qui est un peu mon cas, m'empêchant ainsi de l'aimer pleinement.

La bande des Jotas ( 2013 ) - Pas trouvé ... Mais je vous passe tout de même sa bande-annonce

The Voices ( 2014 ) - Voici l'ovni que je n'avais pas imaginé de sa part. Je me rappelle l'avoir vu en bande-annonce et j'étais persuadé qu'il s'agissait d'une merde comique par un random qui copiait le style de Deadpool, et pourtant ... Putain le voyage de merde qu'on m'a refilé !
Alors pour décrire le voyage, c'est comme si vous regardiez Joker mais en mode comédie noire. Je ne dis pas que c'est mauvais, il y en a certainement qui vont aimer, mais moi, j'ai été rebuté par ce film qui est vraiment mauvais, qui mélange très mal sa comédie noire et son côté flippant et c'est juste Deadpool qui vire Joker à la Todd Phillips en plus vulgaire. Un voyage que je regrette ...

Radioactive ( 2019 ) - Adaptation d'une œuvre biographique sur la célèbre physicienne et chimiste, à l'origine de la découverte de la radioactivité, ce qui sera aussi à l'origine de sa mort malheureusement.
J'ai cependant par tant de souvenir que ça à son sujet, signe éventuel que le film était correct mais sans plus, étant donné que je n'ai pas de souvenir de l'avoir détesté. Je me souviens néanmoins du travail de la lumière dans certaines scènes qui faisaient des reflets étranges, comme si c'était des radiations qui les traversaient déjà, et je trouvais beau, poétique et discret.