Chapitre 12 - Spirale infernale

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Sur le béton froid et humide, Jules observe le ciel noir par la petite ouverture de sa cellule. Encore sous l'effet de l'alcool, son corps tangue et des crampes intestinales l'empêchent de se tenir droit.
Dans cet endroit, le repos est impossible. Entre les hurlements des autres détenus qui résonnent dans le couloir, le fracas des portes métalliques qui claquent de manière inattendue et la chaleur cadavérique, trouver le sommeil est une réelle épreuve. Surtout en état d'ébriété. 

Jules repense à ce qui l'a mené dans ce trou à rat. Certes, conduire une Ferrari à plus de 150 km/h en plein centre ville de Paris et complètement saoul n'a pas aidé, mais depuis que sa grande sœur a tiré sur ce policier et pris la fuite dans les montagnes italiennes, sa vie est devenue un véritable enfer. Durant toute la cavale de sa soeur, Jules a été mis sur écoute, traqué tel un tueur en série et suivi par les services de renseignements français dans l'objectif de les mener jusqu'à la nouvelle dirigeante de ALLOS. Le poids de cette surveillance était tel, que Jules décide alors de quitter l'école, d'éviter ses amis afin de les protéger et même changer de domicile.
Tout comme sa sœur, sa vie d'adolescent s'est définitivement évaporée cette fameuse nuit et cette spirale infernale a fini par consumer entièrement sa famille.

Il vient frapper de toutes ses forces la plaque de béton lui faisant office de lit. Chaque fois qu'il se remémore cette période, une rage profondément dissimulée s'empare de lui. Aussitôt, un claquement de porte résonne au-loin et les détenus qui se mettent à hurler comme des animaux, montre qu'un officier de police est en approche. Le verrou de sa cellule s'active.

Jules Conti, t'es libre.
—Comment ça ? Je devais passer devant le juge dans quelques heures.
—Pose pas de questions et dégage, lui répond froidement le policier.

L'homme propulse un sac plastique à son visage contenant ses affaires personnelles. En silence, le jeune homme reprend son téléphone portable, remet ses baskets de marque ainsi que sa montre de luxe au poignet.

Jolie montre, ajoute l'officier. Tes amis ont les moyens.
—Mes amis ? répète Jules surprit par cette remarque inattendue.
Ils t'attendent dehors.

Raccompagné par l'officier de police, Jules traverse les locaux du commissariat complètements déserts tellement l'heure est tardive.
À l'extérieur, appuyée contre une berline noire, cigarette à la bouche, Hélène ouvre la porte arrière.

Monte. Ta sœur t'attends, annonce-t-elle en propulsant son mégot au sol.

À LA TÊTE DU CARTEL : IITahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon