Chapitre 88 - Moment fatidique

251 27 22
                                    

Les rafales de mitraillettes découpent tout sur leur passage. Rien n'est épargné. Le salon vole en éclats, les fenêtres explosent, le verre ruissèle au sol comme une pluie d'été... Le chaos est total.
La tête entre les mains, Louisa reste avachie au sol et prie pour ne pas être touchée.

Viens avec moi ! lance André qui la tire sous la grande table.
Merde André ! C'est qui ?!

Louisa rampe pour se mettre à l'abri. Dans un court moment d'accalmie, nécessaire à la recharge des armes à feux, Rof et Oléana Thorsen en profitent aussi pour se glisser sous la table.
En face à face, ALLOS et la Norway s'observent.

Comme à Marseille, tout part en couille à cause de toi !
—N'importe quoi ! Même si je rêverai de voir l'intérieur de ton crâne, je ne risquerai pas ma vie et celle des miens ! Ces gens tirent sur tout ce qui bouge !
—Elle a raison, lance Rof à sa fille. On est tous en danger actuellement ! C'est inutile de s'en prendre à eux ! On doit s'en sortir ! Ensemble !
—Mais comment ?! On ne peux pas sortir d'ici par la porte principale !
—Il faut trouver une autre issue ! conseille André qui compte les balles dans son chargeur. Attention ! lance-t-il avant que les rafales de mitraillettes reprennent.

Alors que les balles recommencent leur course meurtrière, non loin, Louisa voit Luna allongée sur le corps de sa soeur. Sa poitrine pleine de sang, elle comprend que Rosy a été mortellement touché. Elle rampe en direction de Luna mais n'a pas le temps d'intervenir. Elle voit Luna, complètement en état de choc et anesthésié par la rage, sortir une arme de sa veste. Son regard froid fixe une dernière fois Rosy, sa chère sœur, avant de lui faire un dernier baiser d'adieu.

Bande d'enfoirés !!! hurle-t-elle en dégainant son arme.

À peine son bras tendu pour tirer, une balle vient transpercer son torse. Luna s'effondre instantanément sur le corps sa sœur. Louisa, terrifiée, observe la scène avec horreur. Son regard balaie les cadavres jonchant le sol. Zaklov, la moitié du visage arraché, n'a même pas eu le temps de se lever de sa chaise. Son corps pend comme un pantin sans vie. Alors que le chinois et les italiens, en essayant de fuir, sont entassés les uns sur les autres et forment comme un charnier agonisant.

Louisa ! Il faut qu'on se tire d'ici ! lance André. À mon signal, on courre tous ensemble en direction des cuisines ! Ils ne vont pas tarder à pénétrer à l'intérieur du salon et il ne faut pas qu'on soit encore ici !

André attend le moment fatidique. À l'instant même où les rafales cessent, il lance le signal.

Maintenant !

Rof, Oléana, Louisa et André s'empressent de quitter le dessous de la table et court en direction du fond de la salle. Louisa s'écorche les mains sur les bouts de verre et tâche de ne pas glisser sur le sang qui ruissèle au sol. Une détonation sourde résonne subitement derrière elle. L'onde de choc la projette au sol. Étourdie, les oreilles sifflantes, Louisa est sonnée par l'explosion. Heureusement, André l'attrape par les bras et la tire dans les cuisines.

Ils sont rentrés ! lance-t-il à Rof et Oléana. Allez voir si il y a une issue dans les cuisines ! Vite !

André secoue légèrement Louisa et regarde si elle n'a pas été blessée.

Louisa ca va ? Tu n'as rien ? Tu peux marcher ?

Comme enfermée dans un caisson sous pression, la tête de Louisa semble peser une tonne.

J'entends plus rien... dit-elle difficilement.
C'est normal, leur grenade assourdissante a explosé juste derrière toi ! Alors vous trouvez quelque chose ?! crie André.
Oui venez ! Il y a une porte ici !

André aide Louisa à se relever lorsqu'une voix retentit derrière les portes.

Il y a des survivants dans les cuisines ! Équipe une, avec moi !
—Merde Louisa ! Ils sont là !

Ils s'empressent de rejoindre le fond de la cuisine et aperçoivent Rof et Oléana asséner des coups de pied contre la poignée.

C'est fermé ! lance Oléana paniquée.

André ne prend pas le temps de réfléchir et dégaine son arme. Il tire deux coups très précis dans la serrure pour faire exploser le loquet. La porte s'ouvre sur de petits escaliers menant aux cales du navire.

Descendez allez !

À LA TÊTE DU CARTEL : IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant