Chapitre 48 - Cernée

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Les quatre portes des véhicules claquent dans une synchronisation quasi-parfaite. Oléana repositionne correctement sa courte jupe écossaise et contourne le 4x4 noir en empoignant vigoureusement les menottes d'Hélène. Derrière elle, deux gardes armés jusqu'aux dents suivent Oléana de près. La jeune femme projette brutalement Hélène au sol lorsqu'un garde braque son revolver à l'arrière de son crâne. André fait signe au chauffeur de la berline de se tenir prêt et vient poser instinctivement la main sur son étui à revolver accroché à sa ceinture.
Louisa et Oléana se foudroient du regard.

Je suis ravie de te revoir, scande Oléana avec sourire.
Le plaisir n'est pas partagé, réplique durement Louisa.

En observant la Reine d'Europe et surtout son regard, Oléana ressent toute la haine qu'elle lui procure. Mais loin d'être intimidée et fidèle à son adoration pour la provocation, Oléana sourit béatement.

Tu plaisantes ? On se tire la corde depuis des mois ! Tout comme moi, tu as rêvé de ce moment ! Alors profitons !

Louisa avance légèrement en direction d'Oléana.

Mon rêve n'était pas de te rencontrer et encore moins de négocier avec la Norway Arctic. Mon vrai rêve était de voir Hélène te briser la nuque.
—Comme quoi... Le destin en a voulu autrement. T'en pense quoi Hélène ? demande Oléana en lui frappant le bas du dos avec sa botte.

Hélène contracte sa mâchoire de rage.

Briser la nuque c'est pour les amateurs, rétorque-t-elle sèchement. Je t'arracherais les yeux Oléana, je te l'ai déjà dit.

Oléana se retient d'exploser de rire.

Vous êtes incroyables toutes les deux ! Votre manière de négocier, de converser et même de vivre se résume à la pure violence. Quelle tristesse et condescendance envers les gens qui veulent simplement se faire une place au soleil !
Tu te fou de moi ? réplique aussitôt Louisa. Qui a attaqué lâchement nos navires ? Qui a envoyé une escouade pour kidnapper l'un de mes collaborateurs ? Qui menace sa vie pour « négocier » ? Ne joue pas l'hypocrite avec moi Oléana, essaie de garder un peu de dignité.
—Vous êtes de la racaille. Alors ne vient pas me parler de dignité.

André s'avance subitement.

Bon passons aux choses sérieuses. Relâchez Hélène maintenant.
—Ah ! Le beau et fort André ! Selon mon père, c'est toi le vrai dirigeant de ALLOS et pas cette escroc de pétasse parisienne.

Louisa ne réplique pas. Mais face à cette énième provocation, elle peine à dissimuler sa haine. Fort heureusement, l'entraînement d'Hélène lui a permis d'apprendre à contrôler ses émotions et rester impassible en toute circonstance.

Ton père est un psychopathe, et tu n'es qu'un pion pour lui.
—Attention André, elle devient très méchante quand on parle de son papa, lance Hélène avec arrogance.

Oléana lui frappe à nouveau le bas du dos.
La violence du coup projette Hélène face contre terre. Louisa dans un élan protecteur, s'avance pour lui venir en aide mais André la retient par le bras. Les gardes d'Oléana braquent instantanément leurs armes sur eux.

Oléana, nous sommes ici pour négocier. Relâchez Hélène et nous nous engageons à vous laisser la libre exploitation des ports européens, reprend André. Il n'y a pas besoin de verser de sang.
—Tu as raison André, encore une bonne remarque de ta part, répond Oléana en attrapant son sac à main dont elle extrait un document papier. Ce sont toutes les clauses auxquelles ALLOS s'engagent et se doit de respecter sous peine de lourdes sanctions financières. Et croyez moi, même la plus grosse entreprise de la planète ne supporterai pas une telle amende. Alors vous devez respecter vos engagements.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIDonde viven las historias. Descúbrelo ahora