Chapitre 67 - Le chasseur

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En êtes-vous vraiment sûre Louisa ? insiste Zaklov qui reboutonne sa veste.

À l'arrière d'un navire appartenant à la flotte de ALLOS, le dernier quai du port du Havre est battu par les vents tandis que, Louisa et Zaklov observent l'immense grue métallique qui manœuvre pour positionner correctement le mini sous-marin.

Je suis sûr de moi, répond Louisa qui admire son arme de guerre.

Néanmoins, malgré sa détermination certaine, Louisa ne peut s'empêcher de penser à Julien. Acheter ce sous-marin était son idée, son petit bébé à lui. Même Louisa admet que Julien a commis une grosse erreur. L'erreur ultime de ne pas avoir envisagé qu'elle puisse se servir de cet engin comme une arme de guerre

Très bien... Je te soutiens totalement ainsi que nos collaboratrices du Canada. Elles nous apportent un soutien financier très important.
—Parfait, même Henrique m'a donné son accord, répond Louisa avec conviction ne lâchant pas du regard le sous-marin.
Les conséquences vont être terribles... marmonne Zaklov.
Je connais les conséquences Zaklov et je me dois de les assumer.
—Vous en êtes sûr ? Lorsque Rof Thörsen comprendra que vous êtes derrière l'explosion de sa station pétrolière, il dédiera son existence à vous traquer.

Louisa se retourne.

Sauf que c'est moi qui le traque et qui le traquerai. Je le veux entier. Je veux dévorer cet enflure de milliardaire avec sa fille et son empire. Je veux sa peau et pensez bien que mon existence et mes pensées sont vouées à l'anéantir. Rof pense que je suis sa proie... mais c'est moi le chasseur.

Avec un regard perturbé, presque inquiet, Zaklov sait qu'il parle à la Reine d'Europe. Puissante, intraitable et imperturbable. Rien, ni personne ne l'effraie et Zaklov, autant impressionné que perturbé par la force de cette jeune femme, est fier de faire parti de son clan.

Les temps sont difficiles pour vous ma chère Louisa... Mais je suis et serai derrière vous, toujours admiratif de votre pugnacité. Vous êtes une vraie dirigeante et je m'interroge quant au choix d'André de ne pas vous soutenir. Del-Orti était aussi impitoyable que vous et André a toujours été derrière lui.
—Je ne comprends pas sa faiblesse, rétorque sèchement Louisa. C'est André qui m'a toujours dit d'insister sur mes décisions car je suis la seule à posséder les rennes de ALLOS. Mais aujourd'hui, on dirait qu'il ne veux plus se battre. Il ne veut qu'attendre et négocier avec nos concurrents ! Mais lorsque nos ennemis emploient la manière forte, on se doit de répliquer... J'ai eu les Balaz, j'aurai la Norway !
—C'est certain.
—Et vous Zaklov, pourquoi me soutenez-vous ? Vous n'avez rien à gagner dans cette guerre et surtout, beaucoup à perdre.
Vous savez très bien ce que je pense de Rof Thörsen. Et vous savez aussi ce que je pense de vous... Lorsque je me plonge dans votre regard brun, j'ai encore la vague impression de parler à ma défunte fille... Je suis un sentimental et je dois vous l'avouer, je vous aime bien. J'aime votre caractère, votre force et votre détermination et je suis d'accord avec vous. La Norway est allez beaucoup trop loin en kidnappant votre collaboratrice pour obtenir l'accès aux ports européens. Vous devez répliquer sans état d'âme.
—Merci Zaklov... Hélène me manque terriblement...

Une fois le sous-marin correctement positionné, un membre de l'équipage s'adresse à Louisa.

Nous sommes prêts. La météo est relativement bonne et nous pouvons atteindre les larges des côtes norvégiennes demain en début d'après-midi. Une fois sur place, nous mettrons le sous-marin à l'eau et vous ferrez ce que vous devez faire.
—Merci, répond respectueusement Louisa. Et n'oubliez pas, il ne faut surtout pas pénétrer dans l'espace maritime norvégien. Si nous restons dans les eaux internationales, nous ne pourrons pas remonter jusqu'à notre navire. Et vous avez contacté votre collègue qui sait conduire ce genre d'engin ?
—Oui bien-sûr, il est déjà présent sur le pont. Il n'attend que vos instructions.

Louisa regarde avec intensité Zaklov. Ce dernier lui sourit grandement pour lui signifier que, malgré ses doutes, tout se passera bien.

Très bien. Alors... allons massacrer la Norway en coulant leur foutu station pétrolière, dit-elle avec détermination.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIWhere stories live. Discover now