Chapitre 53 - Faire face

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Louisa, complètement frigorifiée et encore trempée de la tête aux pieds, frappe à la porte du petit appartement marseillais.
Des verrous s'enclenchent immédiatement.

Louisa ?! s'exclame Victor en sous-vêtements avec un bol de céréales entre les mains.
Salut Victor...
—Merde ! J'ai faillis pas te reconnaître ! Qu'est ce tu fais ici ? Pourquoi tu es mouillée ? Et surtout, c'est qui cet homme derrière toi avec une arme dans la main ?!
—Je préfère tout te raconter à l'intérieur. Je peux entrer ?
—Seulement si il pose ce flingue !

Louisa fait signe de la main à André qui s'exécute aussitôt. Tout les deux pénètrent à l'intérieur du petit appartement jouxtant la plage du Prado.

De toute façon, cette arme ne marche plus, proclame André en le projetant sur la table du salon.

Le petit studio est dans un état lamentable. Des paquets de chips et des emballages de sucreries encombrent le canapé et au fond du petit studio, la cuisine déborde de vaisselle et de reste de cartons de pizza et de fast-food. André est presque dégouté par la vétusté de cet endroit tandis que Louisa attrape une serviette dans une panière pour s'éponger les cheveux.

Eh bien Victor... Je vois que ton goût pour le rangement et la propreté n'a pas changé !
—C'est un logement temporaire alors je m'en fou, rétorque le jeune homme qui enfile un peignoir pour couvrir son corps frêle.
Oui je connais ce discours, j'ai un collègue qui est comme toi.
—Ah ? Nouveau job ?
—Oui, j'ai quitté la brasserie Rue du Louvres pour me lancer dans d'autres projets, tout comme toi apparemment.
—C'est vrai... Après le meurtre de ce client devant notre terrasse j'ai voulu quitter Paris et me retrouver sous le soleil de Provence. C'est trop la merde de vivre là-bas, dit Victor en s'affalant dans son canapé. Alors j'ai dit merde à ce connard de Jean et j'ai quitté mon job de barman pour venir tenir les cuisines de ce petit restaurant en bord de mer !
—Bien joué, ce Jean est un vrai con...
—Bon... et toi ? Tu vas me dire pourquoi tu es là ? Et je réitère ma question finale, c'est qui lui ?!

André reste silencieux.

C'est un ami Victor.
—Voilà. Un ami qui a aucun compte à te rendre, rétorque sèchement André. Tu as un téléphone ?

Victor lève les sourcils.

Tu n'as aucun compte à me rendre mais moi, je dois t'accueillir et en plus te donner mon téléphone ? Demande sarcastiquement le jeune homme en peignoir. Tu te prends pour qui Rambo ?

André contracte ses poings. Louisa décide d'intervenir avant qu'André ne montre son réel visage après ces dernières heures si éprouvantes.

Victor, je dois juste passer un coup de téléphone important s'il te plait. Et promis on te dérangera pas plus longtemps.

Le jeune homme extirpe de son peignoir son smarphone et le jette dans les mains de André qui le rattrape au dernier moment. André voudrait lui encastrer ce téléphone au fond du gosier, mais il se résigne et part dans la cuisine afin de passer son coup de fil.

Louisa, ça fait longtemps qu'on s'est pas vu et j'ai pas envie d'être brusque mais... t'as des amis très bizarres. Tu es sûr que tout va bien ?

Louisa, épuisée, s'affale à son tour dans le canapé pour soulager ses jambes tendues par l'eau froide.  
Avec une mine dégoûtée, ses mains viennent balayer des emballages de sucreries au sol.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIWhere stories live. Discover now