À LA TÊTE DU CARTEL : II

Chapitre 96 - Le grand

—Monsieur, votre rendez-vous est arrivé.
—Parfait, faites le entrer, répond le président Coty.

Comme à son habitude, avant de recevoir une personne influente, Coty admire le portrait de Napoléon. Pour lui, chaque rencontre est un combat et il doit en permanence affirmer son pouvoir et son influence.
Depuis quelques jours, tout lui souriait. L'échec de ALLOS, la mort de Louisa Conti, les responsabilités de Thor Industries sur lesquelles il allait appuyé pour renégocier les contrats d'approvisionnement... Il était fier de sa stratégie et de son pouvoir. Les sondages avaient grimpés, sa cote de popularité n'avait cessé de croître. Tout était au vert mais pourtant, il connaissait son métier. Rien n'est éternel et cette situation ne durera pas.
Sachant pertinemment les dangers nouveaux qui pèseront sur son mandat, devant le grand Napoléon, il bombe le torse et se lève en accueillant son invité.

—Monsieur Thorsen, ravit de vous revoir.

Ce dernier ne répond pas et s'empresse de s'avancer devant le bureau, le visage en parti camouflé dans une épaisse écharpe. Le président Coty reste perplexe et voyant ses yeux perçants, il fait signe à son assistant de les laisser seuls.

—Monsieur Thorsen ? Vous allez bien ?

Rof ne répond toujours pas, puis dévoile enfin son visage brulé.
Surpris mais aussi dégouté, les yeux du président s'écarquillent. Avec force, Rof attrape soudainement la gorge du président.

—J'ai l'air d'allez bien ?

Il sert de plus en plus fort jusquà lui couper la respiration et enfin aperçevoir la peur dans son regard.
Rof le propulse sur sa chaise. Coty prend une grande inspiration de vie et glisse son doigt sous le bureau.

—Si vous osez appuyer sur ce bouton d'urgence... Vos gardes n'auront même pas le temps de franchir le seuil de la porte que je vous aurai déjà brisé la nuque. Rasseyez vous monsieur le président. Nous allons discuter.