Chapitre 93 - Je t'aime

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Louisa non !

De nouveau, une douleur atroce inonde son corps. Louisa prend une grande inspiration lorsque Rof Thorsen, le visage en parti brûlé, extirpe la barre métallique de son flan. Immédiatement, le sang s'écoule à flots et Rof en profite alors pour mettre un tissus dans le trou béant de son corps.

—Reviens Louisa ! Ne t'endors pas !

Rof saisit le corps glaciale de Louisa et la propulse sur la banquette du zodiaque. Gisante comme un soldat blessé, Louisa regarde autour d'elle et cherche désespérément André du regard. Mais il n'y a que Rof.

André... Ou est André... ?

Rof ne répond pas et cherche la clé de l'annexe.

Où est... André... ? Et Oléana... ?

À l'évocation de son nom, Rof s'arrête de chercher et regarde intensément Louisa. Même si aucun mot ne sort de sa bouche, elle comprends immédiatement.

Non... Non ! non ! On doit allez le chercher ! André !! André !!

Louisa, avec une énergie inattendue, se relève. La main sur sa plaie, elle cherche à remonter sur le yacht mais Rof la rattrape in-extremis.

Louisa non ! On doit s'en aller !
—Non !! André !! Reviens !! André !!

Hystérique, Louisa se débat avec violence. Elle ne peux pas y croire. L'univers peut la prendre elle, mais pas son mentor... pas ainsi... pas comme ça... Elle ne peux y croire.

—André !! S'il te plait !! André reviens !!

Rof tente de maîtriser Louisa mais peine à la retenir tellement son désespoir et son envie de remonter sur le navire sont forts.

Louisa ! Ils vont détruire le bateau ! André et Oléana sont partis... je suis désolé... Je...
—Espèce de lâche !! Vous abandonnez votre fille !! Votre propre sang ! Laissez moi les sauver !! André !! Me laisse pas !!
—Ils sont morts Louisa ! Sous mes yeux ! on ne peut plus rien faire ! Louisa arrête, on doit s'en aller !
—Non !!

Soudain, le bruit de pâles d'hélicoptère résonne au dessus d'eux. Sans réfléchir, Rof frappe un grand coup derrière la tête de Louisa et la propulse au sol.

Calme toi et ne bouge plus... Fait la morte... susurre-t-il dans son oreille.

L'hélicoptère se stabilise quelques secondes au dessus-d'eux, des secondes interminables pour Rof qui maintient fermement Louisa pour empêcher de se faire remarquer. L'hélicoptère fait un dernier tour du navire avant de quitter les lieux et de prendre le large.
Louisa, sonnée, le souffle difficile, essaie de parler.

On doit y retourner...
—Je suis désolé... lui répond Rof qui se met de nouveau à chercher les clefs.

Il ouvre un coffre situé sous le volant et trouve enfin le trousseau.

Les voilà...
On ne peut pas les laisser...
—Les secondes nous sont comptées Louisa... Si on veut survivre, on doit s'en aller. Pense à ALLOS, à ta famille...

Rof met le contact et démarre le moteur.

André est ma famille ! Je ne peux pas le laisser !! Non !!

Louisa réessaie de se lancer sur le navire, mais la douleur est trop intense pour qu'elle puisse bouger.
Rof en profite pour lâcher les cordages et éloigner le zodiaque du yacht. En pleur, Louisa est inconsolable. En voyant le navire s'éloigner, elle ne peut toujours pas y croire. Sans André, elle ne pourra pas avancer... elle ne pourra pas survivre dans ce monde... même dans ses pires cauchemars, André était toujours là.

Un claquement sourd résonne dans le ciel.
Puis, avec une certaine délicatesse aérienne, telle une massue lâchée des nuages, le missile tombe sur le bateau. Une fraction de seconde plus tard, une immense explosion jaillit des flots suivit d'une longue colonne de fumée se hissant vers le soleil. Inondé par le sang, troué par les balles et détruit par le feu, le navire sombre dans les profondeurs de l'Atlantique tandis que Louisa serre entre ses mains l'anneau de Del-Orti...

André.... Je t'aime.....

À LA TÊTE DU CARTEL : IIWhere stories live. Discover now