Chapitre 47 - Là

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Dans le véhicule violenté par le vent méditerranéen, Louisa attend patiemment sur le quai B. Elle remarque qu'André, toujours à ses côtés, triture son téléphone dans tout les sens ce qui trahis une profonde anxiété.

Ils seront là dans quelques minutes, dit-il en regardant par la fenêtre teintée.
Qu'on en finisse... souffle Louisa qui sent la pression monter en elle.
Oui, on récupère Hélène, on signe le contrat de cession et on part le plus vite possible pour se mettre à l'abri et réfléchir à un plan de contre-attaque.
—Le contrat ?
—Tu t'es engagé à lui céder l'accès à tout les ports européens. Elle viendra forcément avec un dossier papier sur lequel tu apposeras ta signature. C'est comme ça que sa marche.
—Et si je refuses de signer ?
—Alors, il n'y a plus d'accord et... ta décision signifie sacrifier Hélène.
—Je vois... Qu'aurais-tu fais à ma place ? demande Louisa.
Je ne suis pas à ta place donc je n'ai pas vraiment mon mot à dire.
—Mais admettons que tu le sois. Tu aurais fait les mêmes concessions que moi à Oléana Thörsen ?
—Pour entretenir le moral et l'équilibre de l'équipe, oui. Mais si on se positionne simplement du point de vue d'ALLOS, non.
—Tu n'as pas répondu à ma question, réplique sèchement Louisa.

André soupire.

Avant, j'aurais tout fait pour ALLOS. Del-Orti m'a éduqué à penser à l'entreprise en premier, avant toute chose. Même avant moi. Aujourd'hui, avec du recul et plus de maturité, j'aurai pris la même décision que toi. J'aurai sauver mon amie.

Louisa fixe longuement André dans les yeux.

Pourquoi tu as refusé l'héritage de Del-Orti ?
—Quoi ? Je n'ai rien refusé du tout. Il t'a légué ALLOS, à toi seule.
—J'ai discuté avec Zaklov durant la réunion de Sibérie. Il a réussit à me convaincre de l'importance des traditions dans le milieu des cartels. La plus grande des traditions est de transmettre directement son héritage, son empire, à sa descendance. Logiquement, Del-Orti aurait dû te donner la responsabilité de ALLOS et tu n'aurais pas eu d'autres choix que d'accepter. Tout comme Oléana n'a pas eu le choix de reprendre la Norway.
—Je pensais que la lettre qu'il t'avait laissé à la Banque de France avait été claire. Tout cela est dernière nous Louisa. Tu sais parfaitement les raisons qui ont mené Del-Orti à te léguer son empire et je te signale qu'il a des enfants, mais ils ont été volontairement écarté du business pour leur sécurité. Tu as été choisie car il a vu ta force. Et moi-même, je vois tout les jours cette force en toi.
—C'est pas claire André... Et depuis que j'ai intégré ce monde, je sais que quand c'est flou il y a forcément un loup. André... dit moi les vraies raisons de ma désignation à la tête de ALLOS...

André surveille l'heure sur son téléphone.

Louisa, tu choisis les meilleurs moments pour aborder des sujets tellement compliqués...
—Parler m'empêche de penser à l'éventualité de perdre Hélène. Et les mots de Zaklov m'ont laissé perplexe car mon entrée dans ALLOS, en pleine guerre avec les Balaz, a été tellement brutale que je n'ai jamais eu toutes les informations sur Del-Orti et son choix de me nommer dirigeante.
—Ton père Louisa.
—Mon père ?
—Lui et Del-Orti était très proches, comme des frères, et personne ne pouvait les monter l'un contre l'autre. Une confiance totale régnait entre les deux. Mais son assassinat a totalement bouleversé Del-Orti et...

Soudain des phares lumineux traversent les vitres de leur berline. Un large 4x4 noir effectue une manœuvre devant eux lorsque le téléphone d'André retentit aussitôt.

Ils sont là, dit-il avec gravité.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant