Chapitre 30 - Hurle à la mort

461 37 0
                                    

L'immense porte-conteneurs aux couleurs de ALLOS se dresse fièrement face à Hélène et sa longue chevelure rousse qui virevolte dans les courants d'airs océaniques.
Sur les quais battus par le vent, Hélène remet correctement sa longue veste noire et attend patiemment que la passerelle servant à se hisser sur le navire soit positionnée. Correctement appontée, Hélène s'engage sur le pont métallique accompagnée de son équipe de protection et prend la direction de la capitainerie. Armés jusqu'aux dents, les quatre hommes sont sur le qui-vive.

C'est normal un bateau avec si peu de gens ? demande l'un d'eux derrière son masque de protection.

Il est vrai qu'Hélène n'a même pas remarqué qu'aucun employé du navire ne se trouve sur les ponts extérieurs.

Ils doivent dormir, dit-elle en grimpant les escaliers métalliques.

Une fois arrivée devant la pièce de contrôle, Hélène pousse la grosse porte métallique et pénètre à l'intérieur.
Dans la capitainerie, un massacre se déploie devant elle. Plusieurs marins troués par des balles jonchent sur le sol dans une marre de sang presque sèche et absorbée par la moquette du navire. L'odeur de la poudre est encore présente dans l'air et signifie que le massacre a eu lieu récemment.

Je crois qu'on a un problème...

Hélène n'a même pas le temps de réagir, qu'une explosion jaillit subitement du fond de la capitainerie. Elle et l'équipe de protection sont propulsés violemment en arrière. Aussitôt, des rafales de mitraillettes retentissent de partout. Dans un geste désespéré, Hélène se jette à l'extérieur du poste de pilotage et se laisse tomber dans les longs escaliers. Au même moment, plusieurs hommes armés font irruption et viennent exécuter tout les membres de l'équipe de protection. Des centaines de balles viennent transpercer leurs corps jusqu'à atteindre leur casque de protection et perforer leur crâne.

Elle est où ?! hurle l'un des assaillants.

Sonnée par sa chute dans les escaliers, Hélène profite de ce court répit pour s'appuyer contre une rambarde métallique et se relever. Elle doit fuir au plus vite. Mais une douleur intense s'empare subitement de tout son corps. Son regard vient se poser sur sa cheville gauche qui est complètement retournée et lorsqu'elle observe plus attentivement, Hélène aperçoit nettement l'os ressortir de sa peau.

Fais chiez ! Putain !

Avec force, elle arrache une manche de sa veste et vient effectuer un garrot très serré pour maintenir son articulation. Le visage en sang, Hélène commence à prendre la fuite sur les ponts extérieurs. Pas après pas, elle avance avec difficulté essayant de ne pas aggraver sa fracture ouverte et tente de rejoindre le plus rapidement possible la passerelle menant aux quais.

Merde ! Merde ! Merde !

Étourdie par l'explosion surprise et sa chute dans les escaliers, Hélène se sent partir. La douleur est trop intense. Son cerveau l'empêche de continuer et son corps commence à se paralyser. Elle puise dans ses dernières forces pour attraper son téléphone portable.

Julien... je... on a été attaqué... je... pourrai pas....
—Quoi ?! T'es ou ?!
—Dit... à Louisa que.... Je pourrai pas....
—Hélène ! Dit moi où tu es !

Avec force, une main vient subitement lui attraper les cheveux. Projetée en arrière, Hélène tombe au sol tandis qu'un canon de revolver vient se plaquer immédiatement sur son front.
Propulsé au loin, la voix de Julien qui hurle à la mort transperce son téléphone portable.

Hélène ! Hélène ! Répond !

À LA TÊTE DU CARTEL : IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant