Chapitre 37 - Incomprise

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Sa main tendue à l'extrême, Hélène essaie désespérément d'atteindre le ventilateur accroché au plafond. À cloche pied sur le lit, elle saute pour attraper puis stopper les pales de l'hélice brasseuse d'air. Mais avec sa cheville blessée et son cerveau encore encore endolorit par l'anesthésie, elle manque de chuter.

Merde ! Fais chiez !

Hélène aura tout essayer.
Projeter le moniteur cardiaque contre les fenêtres, arracher un pied du lit, déboulonner le mobilier présent dans la pièce... Mais à son grand malheur, les meubles sont soigneusement vissés au sol et absolument rien dans cette pièce ne pouvait lui servir d'arme ou encore de projectile pour briser les fenêtres de cette prison médicalisée. Hélène bat sa longue chevelure rousse en arrière et reprend ses esprits. Emplie de détermination, elle se dresse à nouveau sur le lit et parvient à stopper le ventilateur. La violence de la pale qui frappe son poignet est soudaine et douloureuse mais elle parvient à rester stoïque et garder son équilibre. De toutes ses forces, Hélène se penche en arrière et démet le mécanisme du ventilateur. Par des mouvements de vas et vient, elle parvient à arracher une palle en plastique.

Enfin...

En pensant à sa stratégie d'attaque, son regard balaie la pièce.
Hélène se convainc d'attendre patiemment derrière la porte d'entrée afin de frapper la première personne qui pénètre dans la pièce et ainsi prendre la fuite. Mais elle n'a même pas le temps de peaufiner son plan d'attaque que la porte de la chambre s'ouvre subitement.

Vous savez qu'on vous observe depuis le début ? demande le médecin interloqué. Vous avez fait de belles tentatives mais pour l'effet de surprise... Vous repasserez.
—Oh la ferme !! Qu'est ce que je fou ici ?! Répondez moi !
—Je suis votre médecin et je...

Hélène balance furieusement la palle du ventilateur qui vient se fracasser contre le mur.

Arrêtez vos conneries ! s'exclame-t-elle la mâchoire contractée. Dîtes à Oléana Thorsen qu'elle a intérêt à me recevoir et éclaircir cette situation ! Si elle veut me buter alors qu'elle prenne son courage à deux mains mais laissez moi sortir d'ici !

Avec un effet de surprise soigneusement préparée, l'entrée de la jeune Oléana est soudaine. Toujours avec un tailleur de marque s'accommodant parfaitement à ses fines courbes, la ravissante blonde ne laisse pas indifférent. Hélène se retrouve bouche-bée face à cette fille aussi jeune que Louisa, mais au regard beaucoup plus cruel.

Pourquoi pensez-vous que je désire vous tuer ?

Hélène plisse les yeux.

Tu vas la jouer diva incomprise des cartels ?! Pitié ! Tu es en guerre contre nous Oléana. Moi personnellement, je t'aurai déjà pendu à l'avant d'un de nos bateaux !

Oléana sourit mécaniquement.

Et bien tu vois... C'est la principale différence entre ALLOS et la Norway Arctic. Vous êtes des barbares et nous, on aime pas ceux qui se pensent au-dessus des règles...

Doucement, la jeune Thorsen s'avance vers Hélène.

Tu penses que je vais laisser l'héritage de mon père partir en fumée ? Laisser des millions de dollars s'en aller dans les poches de Louisa Conti ? Et surtout vous laisser l'entièreté de l'Europe pour vous seul ?

Oléana attrape vivement les cheveux d'Hélène et les tirent en arrière.
Cette dernière tente de répliquer par un coup de poing, mais la main d'Oléana d'une force surprenante saisit son poignet et stoppe instantanément son élan. Le corps d'Hélène est encore trop affaibli par la chirurgie pratiquée sur sa cheville.
Hélène fulmine de rage à l'idée de ne pas pouvoir se défendre.

La Reine d'Europe aura eu un court, très court, règne, proclame Oléana en maintenant sa prise.

Elle empoigne de plus en plus vigoureusement les cheveux d'Hélène.

Elle t'aura... susurre Hélène pleine de haine. Et j'espère que je verrai ça de mes propres yeux.

Oléana sourit froidement.

Ne t'inquiète pas Hélène... On va aller passer un coup de fil à ta copine Louisa et on va négocier ! C'est comme ça que ce milieu fonctionne, non ?

Hélène comprend alors que son calvaire ne fait que commencer.
Elle sait pertinemment que dans ce métier, « négociations » veut dire « torture et sang qui coule » et malheuresement pour Hélène, aujourd'hui, ce sera son propre sang qui ruissellera au sol.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIDove le storie prendono vita. Scoprilo ora