Chapitre 98 - Le paradis n'existe pas

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Dans le jardin décrépi de la tanière, Louisa et Julien, immobiles sous la voute étoilée, admirent l'immensité et savoure l'air nocturne. Enroulée dans sa longue couverture, Louisa scrute l'univers.

Tu crois au paradis ? demande-t-elle en fixant la majestueuse Cassiopé.
Tu penses à André ?
—Ça change quelque chose ?
—J'ai une vision assez cartésienne du monde donc...
—Julien... je ne suis pas une petite chose sensible qu'il faut à tout prix protéger. Tu peux me parler sans vouloir à tout prix me réconforter ou gérer mes sentiments. Évidemment que je pense à André. Chaque jour de ma vie, je penserai à lui et me souviendrai de ses paroles et de son sourire... Je sais à quoi va ressembler mon futur désormais.. pas la peine de me ménager.

Julien sourit sous les étoiles.

Tu es tellement forte... lance-t-il admiratif.
Oh pitié Julien...
—Non sérieusement, tu es forte. Tu n'as besoin de personne Louisa. Je sais qu'il n'est pas nécessaire de te couver ou de te ménager... mais je sais que tu es triste. André va laisser un vide terrible dans nos vies... tu as le droit d'être aider durant cette épreuve... Il me manque déjà terriblement...
—À moi aussi...

Délicatement, Louisa attrape la main de Julien. Blottis l'un contre l'autre, ils restent ainsi durant des heures et observant la danse des étoiles.

Et non... je ne crois pas au paradis. Nous sommes une espèce à part, il ne fait aucun doute. Mais imaginer un monde remplis de nuage, avec nos proches nous attendant patiemment dans des plaines verdoyantes ou il pleut des gouttes de diamant... ce n'est pas pour moi. Le paradis n'existe pas, tout comme l'enfer. Nous ne sommes que des êtres biologiques, spéciaux, aux origines inconnues, mais nous ne sommes pas immortels. Lorsque nous mourrons, nous partons. Un point c'est tout.
—Effectivement, heureusement que tu n'es pas devenu psy...

Louisa et Julien se mettent à rire aux éclats.

Et sérieusement ? Une pluie de diamant ?

Tout les deux ne s'arrêtent pas de rire et profitent de cet instant. Toujours sous les étoiles, Julien se met à regarder intensément Louisa. Il pénètre ses yeux et finit par déposer ses lèvres sur les siennes. Louisa et Julien s'embrassent passionnément et commencent avec leurs mains, à arpenter chaque endroit de leur corps.
Mais ils sont soudainement interrompus par le grincement du portail extérieur. Julien se lève subitement et dégaine une petite arme harnachée à sa cheville.

Reste derrière moi...

L'instinct de protection le pousse à se mettre devant Louisa. Au loin, deux silhouettes se dessinent. Elles avancent dans l'ombre, impossible d'y distinguer un visage.

Qui est là ?! lance Julien arme tendue. Je suis armé ! Déclarez vous !

Les deux silhouettes continuent d'avancer sans prêter attention aux mots de Julien.

—Si la situation dégénère, tu pars t'enfermer dans la tanière, dit Julien.
Mais attends, je ne te laisse pas tout seul !
—Qui est là ?! répète Julien. Dernier avertissement.

L'une des silhouettes se dévoile alors.

Ne tirez pas ! C'est moi, Rof.
—Ah c'est vous !
—Oui et j'ai une surprise.

La seconde ombre dévoile alors son visage. Le souffle de Louisa se coupe aussitôt.

Tu n'allais quand même pas me tirer dessus, espèce de petit con ? lance Hélène tout sourire.
Hélène !

Julien accoure l'enlacer tandis que Louisa en pleure, s'avance vers elle.

Tu es là... Je ne peux pas y croire...
—Moi non plus... Bordel... vous m'avez tellement manqué...

Enveloppée par la chaleur humaine qu'elle ne pensait plus jamais ressentir, Hélène éclate à son tour en sanglots.

À LA TÊTE DU CARTEL : IIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant