Chapitre 27 - Incompréhension

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Les balles fusent de partout.
Les longues bandes de papiers qui pendent au plafond ne sont pas épargnées. Aucune d'elle n'y échappe. Tête, épaules, buste, entre-jambes, toutes les cibles humaines sont transpercées par les balles tirées par dizaines. En arrière plan, le mur de béton encaisse les tirs manqués et s'effrite par endroit tellement l'impact des projectiles est puissant. Une forte sonnerie retentit lorsqu'un mécanisme s'active et avancent les cibles.

Beaux tirs groupés lieutenant, bien joué ! scande l'officier Johnson.

Derrière le Plexiglas de protection, le lieutenant Bérard ôte son casque de protection auditive.

Merci Johnson, c'est vrai que mes entraînements hebdomadaires commencent à porter leur fruit. Et bizarrement, j'apprécie m'entraîner tard dans la nuit, cela est presque apaisant.

Le lieutenant observe la cible de son équipier.

Vous devriez choisir une arme plus longue Johnson, conseille Bérard. Vu votre grande taille et votre carrure, vous êtes beaucoup moins précis avec les Glock.
—Mais je m'entraîne avec mon arme de service, je n'ai pas le droit d'avoir une autre arme.

Le lieutenant Bérard rejoint l'officier derrière son plexiglas.

Johnson... C'est moi votre chef. Si vous voulez une autre arme prenez-là. Il n'y a que l'efficacité qui compte, surtout lorsqu'on traque la Reine d'Europe.
—Elle est si impitoyable que ça ?

Le regard du lieutenant s'obscurcit.

Tu n'as pas idée. Ses collaborateurs lui ont lavé le cerveau ! Elle a abattue comme un chien mon ancien équipier Flo... Toute ma vie je me souviendrai du regard de ses parents lorsque je leur ai annoncé le...

Le lieutenant inspire profondément.

Il avait 24 ans bordel... Cette Louisa serait capable d'abattre sa propre mère pour son cartel de drogue.
—On l'attrapera chef. Et on lui fera payer !

Le lieutenant sourit tandis que la porte du stand de tir s'ouvre derrière lui. Instantanément, l'officier Johnson effectue un salut militaire qui étonne le lieutenant. Menton levé vers le haut, regard fixe, bras le long du corps, le lieutenant Bérard reste un court instant dans l'incompréhension.
C'est lorsqu'il se retourne en direction de l'entrée qu'il comprend.
Le président de la République française, entourés de cinq gardes du corps, s'avance dans sa direction.

Bonjour lieutenant Bérard, désolé de venir à une heure si tardive. J'espère que je ne vous dérange pas. Pouvons-nous nous entretenir ?

À LA TÊTE DU CARTEL : IIWhere stories live. Discover now