Chapitre 73 : C'est génial. Ma vie est géniale.

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Harry

Je n'arrive pas à dormir. J'ai beau me retourner encore et encore dans ce lit bien trop grand pour une personne, je n'arrive pas à m'épuiser assez pour m'assoupir.

J'ai l'esprit préoccupé et la tête en vrac. Ce lit me semble si vide, ce soir, et je pense à elle. Quelle surprise !

Au fond, je sais que si elle avait été là, avec moi, je serais déjà endormi depuis un bon moment. Elle a cette capacité incroyable à calmer mes angoisses, à m'apaiser. Et je réalise qu'en fait, ç'a toujours été le cas.

Putain, mais comment est-ce que je n'ai pas pu réaliser plus tôt que je l'aimais ?

Il a fallu que l'autre abruti me le balance en pleine figure pour que je le comprenne enfin. C'est pas croyable.

En soupirant, je m'assois sur le bord du lit. Ça ne sert à rien de rester allongé, toutes façons, puisque je n'arrive pas à dormir.

J'ai envie qu'elle soit là. Dans ce lit et dans mes bras.

J'en envie de pouvoir la serrer contre mon cœur et embrasser son cou comme bon me semble.

La faire dormir avec Michael était une idée de merde et c'est à... trois heures deux du matin, sérieux ?

C'est à trois heures deux du matin que je m'en rends compte. Je veux dormir avec elle. Il n'y a que comme ça que je trouverai la paix.

J'ai besoin d'elle, aujourd'hui et maintenant. Et toujours.

Je sors du lit sans un bruit et entreprends de me rendre à sa chambre. Mais une fois devant la porte, je m'interroge — est-ce une bonne idée ? Ne va-t-elle pas avoir l'impression que je l'utilise comme une marionnette, à vouloir la virer quand je pense pouvoir me passer d'elle et la reprendre quand je réalise que cela m'est impossible ?

Mais elle voulait dormir avec moi, elle aussi, non ? Alors peut-être que...

Je me rends alors compte que je suis en train d'ouvrir la porte, alors mes interrogations, elles peuvent se rhabi...

Attendez, là, pause.

Je cligne des yeux plusieurs fois pour être sûr d'avoir bien vu Kate et Michael, en cuillère, en train de pioncer dans ce lit de merde, la main de ce salopard sur le ventre de ma nana, comme s'ils formaient une putain de famille écœurante.

Et j'ai bien vu. Je n'ai pas rêvé.

Mon cœur se déchire dans ma poitrine et j'ai soudainement envie de hurler ma rage. De hurler ma peine. De hurler à la mort, parce que, putain, à cause d'une putain d'erreur de jugement et mon putain de manque de confiance, c'est ce salopard qui se trouve à ma place, cette nuit.

C'est lui qui a accouru, sur son putain de cheval blanc, pour sauver une Kate en détresse quand j'ai prétendu ne pas vouloir d'elle.

Michael n'est pas mon ami, c'est mon ennemi. Il est amoureux de la femme que j'aime et la connaît depuis bien plus longtemps que moi. Il a un avantage que je n'ai pas, bien que je connaisse Kate, bien plus qu'elle ne l'imagine.

Je sais, par exemple, que lorsqu'elle est angoissée, elle se met à gratter nerveusement son cou, parce que ça lui apporte un semblant de réconfort qu'elle n'est pas forcément consciente d'avoir trouvé. Le contact avec elle-même lui donne l'impression qu'elle n'est pas seule et qu'elle a toujours quelqu'un sur qui compter : elle-même. La femme forte et invincible qu'elle est.

Je sais aussi que quand elle jouit sans prononcer mon nom, c'est que l'orgasme est tellement foudroyant qu'elle n'arrive même plus à respirer.

Je sais que quand elle est triste, elle aime qu'on la prenne dans nos bras et qu'on lui répète que tout va bien se passer, parce qu'elle aurait aimé que sa mère le fasse avec elle quand elle était petite et qu'elle se cachait sous son lit pour protéger Mandy des monstres imaginaires qui, selon elle, en voulait à sa famille.

Je pourrais passer une nuit entière à détailler toutes les choses que j'ai apprises sur elle au cours des huit derniers mois, mais je n'ai pas le temps.

Parce que tout ce que je vois, c'est Michael dans ce lit, à ma place, en train de profiter d'une situation dans laquelle je nous ai mis.

Il me semble même voir un léger sourire sur ses lèvres de connard, mais je sais que c'est mon imagination qui me joue des tours. Du moins, je l'espère.

Parce que si je ne me fais pas de film et qu'il est vraiment en train de s'amuser de la situation, je vais le tuer. Je suis sérieux. Je vais l'étrangler dans son sommeil et masquer ça en suicide. J'ai vu des films et je suis riche, alors je... suis un connard.

Kate ne me pardonnerait jamais si elle venait à l'apprendre et moi non plus, d'ailleurs.

Putain, je le déteste.

Un verre. Il me faut un verre. Tout de suite. J'ai besoin de me mettre minable, parce qu'il n'y a que comme ça que je sombrerai dans le sommeil.

Fort heureusement, cette maison regorge de différents alcools plus ou moins forts. Et un whisky pourrait faire l'affaire.

Je me pose sur le canapé et dévisse la bouteille que je porte directement à ma bouche avant de m'en servir un verre à ras bord. Je le descends tout aussi vite.

Le deuxième verre n'y change rien — je continue à avoir l'image de Michael tenant Kate dans ses bras, la main sur mon ventre, la main contre mes jumeaux.

Au quatrième verre, je commence à me faire une raison.

Kate ne m'aime pas. Selena ne m'aime pas et elle ne m'a peut-être jamais aimé. Je ne l'aime pas non plus, c'est vrai, mais j'aime Kate. J'aime cette femme qui, elle, ne peut pas m'aimer. Elle me l'a bien fait comprendre, ce jour-là — je m'en souviens encore très bien. Elle a même voulu rompre avec moi pour arrêter de trahir sa sœur.

Mais au Ghana, elle m'a dit m'aimer. Seulement, elle m'aime comme je pensais moi aussi l'aimer à une époque. C'est-à-dire, pas comme l'homme de sa vie.

Je suis dingue d'elle, putain — pourquoi est-ce que je ne le comprends qu'aujourd'hui ?

Oh, et Selena ! J'aime une femme qui ne m'aime certainement pas et je suis fiancé à une femme qui m'a trompé avec mon petit cousin et qui ne se doute pas une seconde que je sais tout.

C'est génial. Ma vie est géniale.

Lorsqu'une larme s'écrase contre ma main, je ne comprends pas immédiatement ce qui se passe, jusqu'à ce que, portant ma main à mon visage, je réalise que... je suis en train de pleurer.

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On est le dimanche 13 février 2022 et je viens de découvrir un truc de dingue ! Vous voyez les soeurs Marano ? Tout le monde connait Laura, parce que si vous avez eu une enfance digne de ce nom et avez eu Disney Channel, vous connaissez tous Ally Dawson d'Austin et Ally !

Bref.

Donc, Laura a une sœur qui s'appelle Vanessa. Et leurs noms complets, ce sont Laura Marie Marano et Vanessa Nicole Marano. Comme les jumelles Gomez ! Selena Marie Gomez et Katherina Nicole Gomez. C'est dingue, non ?

Si... un peu, quand même... non ?

Sham » h.sWhere stories live. Discover now