Chapitre 33 : Alors tu ne me remballeras pas si je te demande un câlin ?

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Kate

T'es sûre que je suis le premier à t'avoir bouffé la chatte ou tu vas me surprendre à nouveau ?

Ses mots d'une profonde méchanceté et d'une débilité sans pareille, prononcés sans filtre ni politesse, me résonnent dans la tête sans vouloir s'arrêter, tandis que je laisse couler l'eau bouillante contre ma peau.

Ma matinée d'anniversaire commençait pourtant à merveille, entre le parfait et succulent petit déjeuner et la session Desperate Housewives, j'étais comblée. Alors je ne vois vraiment pas ce qui a bien pu tout faire capoter.

Le SMS de Mike ou le fait qu'Harry ait appris ne pas totalement être mon premier baiser ? Enfin, seulement pour lui car dans ma tête à moi, il l'est carrément.

Je soupire avant de passer la main sur mon visage.

Si je ne connaissais pas un minimum Harry, j'aurais tout de suite pensé qu'il était jaloux. Mais le fait est que je le connais et que je me connais. Il n'aime pas « perdre », en quelque sorte, quelque chose qu'il pensait avoir gagné — là, en l'occurrence, mon premier baiser. Et moi, je me suis imaginé tellement de trucs, du style amour et tout ce bordel, et avec tellement de monde sans que ce ne soit jamais vrai, que cette fois ne dois pas faire exception à la règle.

Harry avait l'air tellement remonté à l'idée que Michael puisse être mon premier baiser que j'ai senti le truc venir. Je savais que son Lui profond, méchant et vexant allait refaire surface, exactement comme l'autre soir. Harry est comme ça : une chose le contrarie et il se sent obligé d'être blessant pour ensuite s'excuser.

Et encore, aujourd'hui, ce n'était rien. Je n'oublierais pas — sans doute jamais, d'ailleurs — tout ce qu'il a pu me dire ce soir-là, quand je lui avais dit ne plus me sentir prête à porter son enfant. Quand il m'avait fait comprendre que mon existence était une blague et que seule ma sœur comptait pour lui, ma famille et le reste du monde, j'ai cru mourir. C'étaient les choses les plus cruelles qu'on ne m'avait jamais dites.

- Putain, mais quel connard ! me murmuré-je.

Plus j'y pense et plus j'ai la haine. Ce mec est vraiment un putain de gros connard quand il s'y met et putain, il y a des jours comme ça où je le hais, tout simplement. Et puis tous les autres où je ne fais que l'aimer davantage, tomber de plus en plus amoureuse de ses beaux yeux verts, de son sourire d'ange, de ses cheveux bruns...

Et malheureusement, ces jours prennent toujours le dessus sur ma haine envers lui.

- Katherina ?

Il toque à la porte au moment où je termine de rincer mon shampoing. Je fronce les sourcils, contrariée, mais ne lui réponds pas. Il insiste :

- Kate, t'es là ?

Putain, mais il peut être vraiment con parfois. Il n'entend pas l'eau couler depuis tout à l'heure ? Il n'a toujours pas remarqué que nous n'étions que deux dans cette maison ?

- À ton avis ? dis-je d'un ton acerbe.

Il ne me répond pas directement. Environ une dizaine de secondes doivent s'écouler avant qu'il ne reprenne :

- Tu as bientôt fini ?

- Non.

Encore un instant de silence.

- Ok, hum... Je... Je tenais à m'excuser pour tout à l'heure. Je ne pensais pas ce que j'ai dit et je n'aurais pas dû m'énerver pour un SMS. J'ai...

- Ça te coûterait un rein de me laisser terminer ma douche avant de t'excuser ou je ne sais pas trop ce que t'es en train de faire ?

Encore une fois, il ne répond pas directement et pendant une seconde, je culpabilise presque de la froideur de ma réponse, mais ma culpabilité est de courte durée quand je me souviens de ses mots cruels et immatures.

Sham » h.sKde žijí příběhy. Začni objevovat