Chapitre 50 : Et elle aussi, aujourd'hui, devient ma première fois.

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Harry

- Oh mon Dieu, on va dé... On décolle !

Kate est surexcitée — c'est à peine si elle tient en place. Les yeux rivés sur le hublot à travers duquel le monde commence déjà à se faire plus petit, elle serre de plus en plus ma main dans la sienne.

- Harry, regarde, on décolle !

Elle a le regard pétillant, les joues roses et un sourire béat. Elle me fait signe de m'approcher, elle souhaite que je puisse profiter du même spectacle qu'elle.

- Est-ce que tu vois ce que je vois ?

Je ris et me rapproche, détachant nos mains pour passer mon bras autour de son cou. Elle sourit, puis fait de nouveau face au paysage.

- Regarde ! s'exclame-t-elle en pointant la vitre du doigt. On passe au-dessus d'un champ de blé, non ?

- Je crois, ouais.

- Waouh, tout parait si petit, maintenant... C'est dingue. C'est si magique, et excitant aussi, de voir le monde d'aussi haut...

Voilà, c'est ça que j'aime chez Kate : son enthousiasme. Un rien peut la rendre heureuse et comblée.

Alors oui, même si les raisons de ce bonheur simple ne sont pas joyeuses, elles me permettent au moins de rendre cette femme vraiment heureuse.

En se tournant vers moi, Kate affiche le plus grand sourire qu'elle ne m'ait jamais fait.

- Merci pour tout, murmure-t-elle.

Son sourire lorsqu'elle me parle, son regard lorsqu'elle le pose sur moi, ses mains sur mes genoux, comme si elles ne pouvaient s'empêcher de me toucher, le son de sa voix lorsqu'elle me remercie... C'est la première fois que je la vois si rayonnante et contre rien au monde, je ne voudrais échanger ce moment.

- Tout le plaisir est pour moi.

Prenant son visage entre mes mains, je lui embrasse tendrement le front, un peu plus reconnaissant, chaque seconde, de l'avoir dans ma vie.

*

Merde, mais ça fait combien de temps qu'on est coincés dans cet avion, sérieusement ?

En bougeant inconfortablement sur mon siège, je mets mon documentaire sur pause et me tourne vers Katherina. Je ne sais pas depuis combien de temps elle s'est assoupie, mais à la légère douleur dans mon bras, je devine que cela doit faire un bon moment, quand même.

- Pépita, chuchoté-je en tapotant sur sa cuisse. Pépita, réveille-toi.

Elle geint, bouge légèrement, mais ne se réveille pas.

Son sommeil a l'air tellement profond et agréable que je m'en veux quand même un peu de devoir la réveiller, mais ma vessie ne tiendra pas longtemps si je ne cours pas aux toilettes sur le champ.

Cette fois, je la secoue un peu en disant plus fort :

- Hé, ma belle ! Debout.

- Mmh ?

Elle relève enfin la tête de mon épaule et me regarde, le visage tout endormi et les yeux à peine ouverts.

Je souris, attendri, tandis qu'elle se frotte les yeux en demandant d'une petite voix :

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Il faut que j'aille aux toilettes, mais tu dormais sur moi.

Elle penche la tête sur le côté, comme si elle se rendormait debout.

Sham » h.sWhere stories live. Discover now