Chapitre 11 : Pourquoi est-ce que je ressens ce besoin constant de la toucher ?

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Harry

J'allonge Kate dans son lit et remonte les draps sur son corps. Je n'ai pas osé la réveiller pour la faire quitter le toit, alors j'ai préféré la porter. Dans les escaliers, ça n'a pas été simple, mais elle était clairement moins lourde que ce que j'imaginais. Ses longs cheveux bruns sont éparpillés autour de sa tête et son visage angélique paraît calme et insouciant. Je préfère cette Kate-là à celle qui voulait se suicider une heure et demi plus tôt.

Je suis resté assis par terre à la regarder dormir pendant un certain temps. Elle respirait lentement et était apaisée. Ses paupières frémissaient de temps en temps quand le temps se rafraîchissait ou qu'une mèche de ses cheveux tombait sur ses yeux, alors soit je la serrais plus fort contre moi pour qu'elle se réchauffe, soit je repoussais ses cheveux qui la gênaient. Pendant un instant, j'avais eu l'impression de tenir ma fiancée dans mes bras, puis cette même chose qui rendait Kate si jolie me rappelait que je ne tenais absolument pas la même personne dans mes bras.

En soupirant, je finis par quitter la chambre de Katherina. Elle va bien, elle dort juste à côté de la mienne. Tout va bien.

Dans ma chambre, la première chose que je fais est de reprendre mon téléphone que j'avais balancé sur le lit plus tôt et d'envoyer un message à Selena pour la rassurer : "Elle va bien, elle dort dans sa chambre. Je t'appelle s'il y a du nouveau. Je t'aime."

Puis je verrouille mon portable, me déshabille, enfile rapidement un bas de jogging et me glisse sous mes couvertures.

Et si je n'avais pas couru assez vite ?

Et si elle avait vraiment sauté ?

Et si je n'avais pas réussi à la maîtriser à temps ?

Je n'arrive pas à dormir. A chaque fois que je ferme les yeux, ce sont ces mêmes questions qui se répètent en boucle dans ma tête et la même vision de Kate sur le bord du toit, prête à sauter, qui danse derrière mes paupières. Je soupire, épuisé. Ce surplus de stress me rend complètement dingue.

Après plusieurs minutes, n'y tenant plus, je sors du lit et m'approche de mon bureau. Le numéro du psy de Kate est toujours posé dessus, bien en évidence, comme pour me pousser à l'enregistrer dans mon téléphone. Alors c'est ce que je fais, sous le nom de "PK", les initiales de "Psy" et de "Kate", au cas où la brune tomberait dessus par hasard.

J'hésite à lui envoyer un message pour lui demander si je pourrais le voir le plus vite possible, mais je me rends compte qu'il est très tard et que ce serait irrespectueux de ma part, mais aussi que cette psy vit sûrement au Texas. Mon regard se porte sur ma porte et presque automatiquement, mes pieds me guident en dehors de ma chambre. Je me retrouve devant celle de Kate et reste debout en face de la porte, hésitant. Je rentre ? Je ne rentre pas ?

En inspirant profondément, je finis par pousser la porte de la chambre. Elle grince juste un tout petit peu. Kate est toujours allongée sur son lit, endormie dans ses draps, ce qui me soulage. Au moins, elle ne s'est pas enfuie. J'entre dans sa chambre et referme silencieusement la porte derrière moi. A nouveau, cette dernière grince légèrement, mais cela ne réveille pas Kate qui émet simplement un petit ronflement avant de se tourner de sorte à être face à moi. Elle dort paisiblement et semble même faire un beau rêve. En tout cas, son visage n'a pas l'air assombrit par un cauchemar qu'elle pourrait être en train de faire. Je m'avance vers Kate et m'assoit sur son grand lit sans faire de bruit.

Merde, elle est tellement belle, même quand elle dort.

Je n'arrive pas à croire que c'est cette même femme au visage angélique ressemblant si fortement à ma fiancée qui, quelques heures plus tôt, souhaitait mettre fin à ses jours car j'ai joué au con. Un soupire m'échappe à nouveau en même temps que ma main s'avance vers sa joue... Mais je m'arrête en plein chemin, me rendant compte de mon geste.

A quoi est-ce que je joue, là ? Pourquoi est-ce que je ressens ce besoin constant de la toucher ?

Je me dis que c'est parce que je cherche à déterminer si elle est réelle et bien vivante ou si je suis en train de rêver, et laisse ma main se poser sur sa joue. Je ne fais rien de mal. La joue de Kate est chaude contre ma main et sa pommette est douce lorsque je la caresse de mon pouce. Le parfum de Kate est déjà présent dans toute la pièce et soudain, je me surprends à inspirer profondément.

- Qu'est-ce que tu fais...? murmure une voix faible.

Je sursaute et retire vivement ma main. Kate a les yeux plissés, faiblement ouverts et tout fatigués. Elle ne paraît pas énervée, juste curieuse et endormie.

Je bégaie.

- Je suis désolé, je... Enfin, j'ai...

Mais je me tais en me rendant compte qu'elle s'est déjà endormie.

En espérant qu'elle ne se rappelera pas de ce moment gênant, je quitte précipitamment sa chambre.

Sham » h.sWhere stories live. Discover now