Chapitre 7 : Tu es infecte !

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Harry

Kate se tord nerveusement les doigts et évite mon regard. Je fronce les sourcils et me lève pour m'approcher d'elle, mais elle fait un pas en arrière en secouant la tête.

- Non. Assieds-toi, tu en auras bien besoin... après ce que je m'apprête à te dire.

Je ris nerveusement en suivant son conseil, me demandant plus sérieusement ce qu'elle m'apprête à me dire. De plus, tout ceci concerne mon bébé, alors autant dire que je suis en stress total. Kate continue de jouer avec ses doigts et se racle la gorge plusieurs fois, semblant vouloir gagner du temps.

- Kate... Parle-moi, tu me stresses de plus en plus.

Je tente un sourire, mais il s'évanouit bien vite. La sœur jumelle de ma fiancée passe une nouvelle fois la main dans ses longs cheveux brun avant de commencer.

- Tu te souviens quand on a parlé de ma grossesse dans la voiture ?

- Ouais.

Kate inspire profondément avant de passer une nouvelle fois sa main dans ses cheveux et je l'entends déglutir lentement. Il faut vraiment qu'elle se détende, sinon elle n'arrivera pas à me dire ce qu'elle veut.

- Eh bah, je me suis rendue compte que... que je ne me sentais pas prête à... faire ce que vous me demandez de faire.

J'écarquille les yeux, croyant halluciner, espérant halluciner, mais elle reprend rapidement sans même me laisser le temps de répliquer, ce que je ne voulais pas faire.

- Je veux dire, je ne pensais pas que vous vouliez que je porte le bébé et que je l'abandonne juste après sans même prendre le temps de le connaître un minimum, tu vois ?

Je n'arrive même pas à répondre ni à parler. Je pensais qu'elle le savait, je croyais qu'elle était d'accord pour que cela fonctionne de cette manière. Elle n'est même pas encore enceinte, mais je suis déjà attaché à cet enfant. Je m'imaginais déjà prendre mon fils ou ma fille dans bras et lui murmurer "Je suis ton papa" avant de lui embrasser le front. Je me voyais déjà apprendre à Diana ou à Warren à marcher, à parler, à la regarder essayer de tenir sur ses jambes avant de retomber sur ses fesses, nous faisant rire Selena et moi.
Mais en une fraction de seconde, toutes mes attentes et tous mes rêves s'envolent en même temps que les paroles de Kate tombent.

- Pardon...? demandé-je lentement, toujours sous le choc.

- Je suis désolée. Je voulais vraiment le faire, mais m'empêcher de voir l'enfant que j'aurais porté puis mis au monde et me renvoyer au Texas comme si de rien n'était, n'était pas prévu au programme... En tout cas, pas pour moi, rajoute-t-elle après plusieurs secondes durant lesquelles je n'ai rien répondu.

Je me lève d'un bond du lit, la faisant sursauter, et m'approche d'elle à grands pas.

- Tu te fous de moi, j'espère ?

Elle fait un pas en arrière et passe une nouvelle fois sa main dans ses cheveux. Putain, ce que ce geste m'énerve.

- Je suis désolée. Mais il faut que tu me comprennes.

- Te comprendre ? Tu te fous de ma gueule, là, Katherina ?

A ce moment-là, je ne pense à rien d'autre qu'à ma colère et ce rêve qui ne restera peut-être qu'un rêve, et j'ai envie de casser quelque chose. Sans réfléchir, je saisie la lampe posée sur la table de chevet et la balance au sol violemment, elle éclate en mille morceau dans un fracas assourdissant. Kate sursaute et recule de quelques pas, les yeux ronds. Je suis hors de moi.

- Tu vas me dire que le putain de gosse que tu nous avais promis, tu veux nous le reprendre ?

Je hurle, mais elle tente de me répondre calmement, comme si c'était le moment de jouer la nana sympa après sa révélation, putain !

- Je ne suis même pas enceinte.

- Et alors ?! Nous devions aller à l'hôpital dès demain matin !

- Je sais et j'en suis désolée.

Je ne supporte pas qu'elle s'excuse d'avoir brisé mon rêve, je ne supporte même plus de la voir, elle qui me rappelle tant ma fiancée qui en réalité ne lui ressemble pas du tout. Selena est douce et généreuse. Cette salope devant moi est une putain de briseuse de rêves et un sale égoïste.

- Arrête de t'excuser, putain ! Arrête, ça ne servira à rien, tu comprends, ça, Katherina ?

- Arrête de m'appeler Katherina... geint-elle.

Oh, putain, dites-moi que j'hallucine. Elle m'annonce ne plus vouloir porter mon enfant et il faut en plus de ça que je l'appelle comme elle le souhaite ? Mais putain, elle n'est pas chez elle ici ! Pour qui se prend-t-elle ?

- Dégage.

Katherina écarquille les yeux.

- Quoi ?

- Je t'ai demandé de dégager de chez moi ! Demain tu prendras le premier vol direction Grand Prairie. Je ne veux plus jamais te voir.

Katherina fait deux pas vers moi, complètement affolée.

- Mais tu ne peux pas faire ça ! Je suis la sœur de Selena !

Et bien sûr, elle espère, de cette manière, attiser ma sympathie. Mais quelle conne !

- La sœur de Selena ? demandé-je en riant amèrement. Mais ouvre les yeux, Katherina ! Tu n'es absolument personne pour ce monde. Complètement invisible, inutile. Personne ne sait même que tu existes ! Il n'y a que Selena. Selena et personne d'autre. Même pas toi. Surtout pas toi.

Je me tais et la fixe dans les yeux, cherchant à évaluer sa réaction. Pour mon plus grand plaisir, je vois dans son regard qu'elle est profondément blessée par mes mots qui sont pourtant la vérité. Et j'en suis heureux.
J'espère qu'elle souffre autant que moi lorsqu'elle m'a annoncé vouloir tout annuler. J'étais réellement prêt à tout pour qu'elle soit à l'aise chez moi, qu'elle se sente comme chez elle ces neufs prochains mois, mais il a fallu qu'elle foute tout en l'air. Alors qu'elle ne s'attende pas à ce que je lui fasse de cadeaux. Demain, je la veux dans un avion, loin de ma maison.
Les larmes perlent au coin de ses yeux et les emplissent, mais elle ne veut pas les laisser couler. Mais moi je le veux. Alors, un sourire moqueur sur le visage, je la provoque :

- Tu ne vas quand même pas te mettre à chialer, Katherina ?

Sa lèvre inférieure tremble, elle me fixe sans rien dire, mais je vois qu'elle est ébranlée. Mon sourire s'agrandit lorsque des larmes roulent sur ses joues en abondance. Elle pleure silencieusement.

- Tu es infecte ! laisse-t-elle tomber soudainement.

Puis sans me laisser de répondre, elle tourne les talons et s'enfuit en courant de ma chambre.
Elle n'aurait jamais dû mettre les pieds ici.

Sham » h.sWhere stories live. Discover now