Sham » h.s

Chapitre 77 : Je suis amoureux de toi, Kate.

Kate

- Elle vient de t'appeler ?

- Réponds à ma question, Harry.

- Oui, soupire-t-il.

Au moins, il ne me ment pas. C'est déjà ça.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

Le brun rit jaune et je peux sentir qu'il se braque.

- Peut-être parce que ton meilleur pote ne te lâchait pas d'une semelle ?

Son ton est ironique et je le foudroie du regard. Il n'a même pas intérêt à avoir une telle attitude avec moi.

- Rien ne t'empêchait de me le dire quand on se retrouvait seuls. Il y a eu pleins de moment où Michael n'était pas avec nous, Harry.

- Mais qu'est-ce que ça peut te faire, que je ne t'ai rien dit ?

Je me tais. Il a raison — me le dire ou le garder pour lui ne change rien à ce qui s'est passé.

Tout ce que je fais, c'est essayer de gagner du temps pour ne pas avoir à faire ce que j'ai prévu de faire, juste avant qu'il ne toque à ma porte.

- Rien, cédé-je.

- Écoute, Kate, je ne sais pas quoi te dire. Je n'avais pas l'impression que c'était une information importante. Ou du moins, je ne pensais pas qu'elle méritait d'en faire une affaire d'État. J'ai rompu avec elle, c'est vrai. Pour diverses raisons, toutefois, mais il fallait s'y attendre... étant donné ce que j'ai appris.

- Tu la trompes aussi, froncé-je les sourcils en croisant les bras sous ma poitrine.

Je le lui rappelle, au cas où Monsieur a décidé de ne faire porter le chapeau qu'à une seule personne.

- Avec toi.

Hein ?

- Et alors ? Tu dis ça comme si ce n'était pas pire, justement ! écarquillé-je les yeux. Ce n'est pas parce qu'on se ressemble que ça fait de toi un mec honnête. De nous, des personnes honnêtes, me reprends-je. J'ai beau lui ressembler, je ne suis pas elle, Harry.

- Tu sais très bien que ce n'est pas ce que j'insinuais.

Vaincue, je soupire et me laisse tomber sur le lit. Trop d'événements en si peu de temps, trop de remises en question. Je suis épuisée.

- Tu m'en veux d'avoir rompu avec ? Tu aurais préféré que je ne le fasse pas ?

Je le regarde, ahurie et vois que dans ses yeux, il n'y a que de la tristesse et de la sincérité. Pas une once d'ironie. Ce qui me dépasse davantage.

- Mais je ne vais pas te dicter ta vie, Harry ! Tu n'as pas à faire tes choix en fonction de moi — on est où, là ? Non, c'est juste que... j'aurais aimé le savoir, c'est tout. Et puis... je m'en veux, aussi.

- Quoi ? Pourquoi ?

- Parce que je ne peux pas m'empêcher de penser que j'y suis pour quelque chose. Peut-être que si nous...

- Tout ça n'a rien à voir avec toi, Kate, dit-il en s'agenouillant devant moi. Tu n'as aucune raison de culpabiliser. Je t'assure.

Il prend mes mains entre les siennes, et malgré le désir que j'ai de les sentir contre ma peau, je me dégage de sa prise, avant de me laisser tomber en arrière sur le matelas, poussant un grognement de frustration. Tellement prise par mes pensées, j'ai à peine conscience du rire d'Harry avant que celui-ci ne se relève pour s'allonger à mes côtés sur le lit, à l'horizontal. Les secondes passent sans qu'aucun de nous ne parle. J'aimerais dire tellement de choses, mais les mots ne sortent simplement pas.