Sham » h.s

Chapitre 47 : Et si elle m'aimait vraiment ?

Harry

Je me tortille sur mon siège, incapable de rester en place. Je suis angoissé. Je suis effrayé.

Et si j'étais tombée amoureuse de toi, Harry ?

Sa voix résonne dans ma tête comme un putain d'écho insoutenable.

Merde ! J'ai beau essayer de penser à autre chose, essayer de me changer les idées et de me focaliser sur tout ce qui n'est pas elle, cette question me revient sans cesse en mémoire et me rend dingue.

Putain, mais sérieux ?! C'était quoi, cette question de merde, Katherina ?

Elle n'en finit jamais de me bousiller le cerveau avec ses suppositions à la con et toutes ses interrogations sans queue ni tête, et je vais finir par croire qu'elle veut juste me rendre fou, me faire perdre la tête.

Ok, je veux bien accepter le fait qu'elle me demande si je suis jaloux de son putain de meilleur ami. Je veux bien accepter, aussi, qu'elle me demande pourquoi sa sœur et pas une autre. Je n'ai presque rien contre le fait qu'elle me soupçonne de me servir d'elle pour le sexe. Mais putain, à aucun moment, bordel de merde, je n'accepte qu'elle me pose ce genre de questions à la con !

Et si j'étais amoureuse de toi, Harry ?

Et si, et si ? Elle n'a que ces mots à la bouche, putain : « et si ? »

Mais merde, quoi ! Il n'y a pas de « et si ? » qui tienne, sérieusement.

Alors fous-moi la paix une bonne fois pour toutes, Katherina, et laisse-moi respirer !

Je lui en pose, moi, des questions, sérieux ? Non, sérieusement, entre nous : est-ce que je lui en pose, moi, des questions de merde, comme ça ?

Et si, là, je débarquais à la maison et je lui demandais, sur un coup de tête, quelle serait sa réaction si je lui disais que je ne pouvais pas me passer d'elle ? Que mon cœur s'emballait chaque putain de fois où elle posait sa main sur moi ? Que ses lèvres étaient devenues mon havre de paix ? Que...

Putain, mais c'est quoi ces conneries ?

Je me passe une main frustrée sur le visage.

Elle n'y croira jamais. Elle n'est pas idiote — elle sait qu'entre nous, c'est impossible et...

Entre nous ? Putain, mais il n'y a aucun « nous » !

Voilà dans quel état cette nana me met ! J'espère qu'elle est fière d'elle. Putain ! Je déblatère conneries sur conneries et je suis bien content d'être le seul à pouvoir entendre mes pensées.

Mon téléphone vibre encore contre le siège passager et je vois qu'elle m'appelle encore.

Elle ne s'arrête donc jamais.

Partagé entre l'envie de lui répondre pour l'envoyer balader et lui répondre pour tenter d'arranger les choses, je choisis d'ignorer une nouvelle fois l'appel.

Dieu seul sait à quel point je déteste être en froid avec elle, putain, mais je déteste encore plus quand elle me flingue le crâne.

Elle n'a pas le droit. Elle n'a pas le droit de me mettre dans cet état. Elle n'a pas le droit de me bousiller.

Et plus j'essaie de penser à autre chose, plus une question que je n'arrive pas à me sortir de la tête résonne à l'intérieur...

Et si Kate était vraiment tombée amoureuse de moi ?

Je veux dire, il y a 99 % de chances que ce ne soit pas le cas, mais je ne peux tout de même pas négliger le pourcentage restant.

Cette nana est tellement cheloue, putain, et tellement... tellement... et tellement elle.