24. Invités Surprises (part. 2)

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Theresy, désolée je ne pourrais pas rentrer pour manger ave toi, Jonas est prévenu. Tu as des panemettes avec un peu de viande à manger. Je t'ai laissée de l'argent sur la table pour que tu t'achètes une jolie tenue, des amis viennent manger ce soir. Bon appétit !

Faeny.

En effet, lorsque je lève la tête il y a sous mes yeux tout ce qu'elle m'a citée. Si je veux me trouver cela avant de reprendre les cours, il faut que je mange rapidement. Ce qui ne va pas être un problème puisque j'ai faim. Je m'assois et me sert. En un quart d'heure j'ai terminé et lave mon assiette. Je la range ainsi que le reste. Je prends les sous.

Je n'ai encore rien acheté dans cette ville, mais j'ai vaguement repéré certaines boutiques, mais ce ne sont pas des magasins de vêtements. Déjà, qu'est-ce que j'aimerai porter ? Sûrement pas de robe, ni de jupe. Alors on va opter pour un joli haut et pantalon. En sortant, je remonte la rue vers la gauche, à l'opposé de l'école. Je rentre dans une enseigne et j'atteins le vendeur. Il est mince et son visage descends vers moi en pointe.

-        Bonjour, j'espère que vous pourrez me renseigner...

-        Moi aussi.

-        Je cherche des boutiques de vêtements, mais je n'en ai pas vue par là.

-        Vous n'êtes pas d'ici, il affirme sans amertume.

-        Et alors ?

Il secoue la tête comme pour s'enlever une pensée de la tête.

-        Il faut aller vers le Sud-Ouest de la ville pour ce genre de chose, ici il n'y a que ce qu'il concerne le travail ou les petites bricoles de dépannage.

Je le remercie et m'absente pour arpenter les rues dans cette direction. Au bout de la rue, au lieu de prendre à droite vers la caserne, je descends vers le Sud. Après quelques rues, la direction m'est indiquée. Je flâne dans différentes boutiques avant d'enfin trouver la bonne tenue. Je ne sais pas et je ne saurais certainement jamais quelle couleur me va et laquelle non. Alors je fais confiance à ce que Matt a pu me dire, soit un haut jaune – du même colorie que la robe de sa mère découvrant mes épaules en laissant tomber un drapé sur mes avant-bras. Avec j'ai pris un pantalon noir fin en lyocell.

Je dépose mes nouveaux vêtements en passant devant la maison et m'élance vers l'école.

Mes révisons de biologie terminées, je flâne dans la ville. Comme chaque fin d'après-midi, je retrouve Matt.

Je salue Natae en arrivant et monte dans sa nouvelle chambre. Il est assis et un infirmier le tient.

-        Tu as commencé la rééducation je vois.

-        Oui, enfin... pour l'instant je me contente de m'asseoir et encore, il maugrée.

-        Il faut bien débuter quelque part. Tu ne pensais tout de même pas pouvoir courir au bout de deux jours ? j'annonce rhétoriquement.

Il hausse les épaules et l'infirmier le rallonge. Il replace le drap sur correctement sur son bassin.

-        Ça suffit pour aujourd'hui je pense, on reprend demain. Salut, clame-t-il avant de quitter la pièce.

-        Cela est fou comme les gens sont décontractés ici dans leurs manières de parler, remarque Matt.

-        Tu te t'en étais jamais rendu compte en venant ?

-        Je ne suis presque jamais venu tu sais, une fois je crois, à la frontière. Les échanges encore nos deux villes... entre Westen et Lowick, se reprend-t-il, se sont arrêtés avant que je devienne guerrier.

J'hoche la tête. Le silence retombe, mais celui-ci n'est pas dérangeant au contraire. Je pose ma tête sur son épaule, ma paume droite sur le haut de son torse, sentant sa respiration faisant onduler son corps. Il laisse tomber son front contre ma tête. Nous ne parlons pas. Je profite juste de la chaleur de son corps et de son souffle humide dans ses cheveux si rassurant. Ce moment s'éternise et ce n'est pas pour me déplaire.

S'il ne venait pas de dire un mot, je crois que j'aurai pu m'endormir. Mes yeux papillonnent alors que je l'écoute.

-        Les deux attaquent que nous avons subis dans la forêt c'était ma faute. Le Conseil voulait que je leur montre ma loyauté par mon obéissance. Cela a commencé dès qu'il t'a jeté dehors. J'étais obligé, si je ne le faisais pas il... Matt avale sa salive et expire doucement avant de reprendre. J'ai coopéré au début, puis je n'ai plus pu, plus supporté. C'était inhumain.

Je me rends alors compte que depuis tout à l'heure il ne se reposait pas, comme moi, mais il était perdu dans ses réflexions. Mon cœur se serre en décryptant ses paroles et les émotions qui restent coincées dans sa gorge. Tandis que je pense qu'il a terminé, il continue.

-        Je me suis enfuit avec toi. Et c'est pour cela qu'ils n'arrêteront pas de nous traquer, pour nous infliger la sentence que Le Conseil m'avait dit réserver.

Cette fois-ci, il a vraiment fini et il plonge son visage dans mes cheveux. Je l'enserre de mes bras. Il n'a fait que brosser la surface du sujet en me le révélant, mais déjà cela m'a l'air beaucoup trop gros à encaisser. Je tourne mon visage vers le sien. Contre toute attente, il n'a pas l'air effondré, il tient bon du moins en extérieur. Mais j'imagine très bien à l'émotion fracturée de ses yeux que dans son cœur c'est un champ de ruine.

Après que ma gorge se soit dénouée, j'ose parler.

-        Qu'est-ce qu'il nous réserve ?

Il balbutie, mais lorsque sa réponse sort elle résonne durement sans appel.

-        Il veut te torturer à mort en me laissant regarder, sachant que je ne peux rien faire et que c'est ma faute, j'ai désobéi. Puis m'achever, il n'a pas précisé comment.

Je reste sans mot. En d'autres termes, Le Conseil n'exprime aucune honte ou culpabilité à détruire mentalement et physiquement un de leurs citoyens d'une façon si barbare. Quoique non, il n'y a rien de barbare, là est justement l'horreur. C'est une pratique mûrement réfléchie pour anéantir la force mentale de quelqu'un.

Un mélange de tristesse pour Matt et de haine envers Le Conseil monte en moi. Je bouillonne et je ne sais pas de quel côté faire pencher la balance. Disons de celui de la tristesse, puisque à quoi bon éprouver de la rage après des personnes si elles ne sont pas là pour la subir. A rien, mis à part se faire du mal.

Je passe ma main sur mon visage et soupirant.

-        Je suis désolé, à cause de moi tu ne pourras peut-être plus vivre tranquillement.

-        Ne le soit pas, je t'interdis d'être désolé pour cela, rien n'est de ta faute. Ce n'est pas toi qui a décrété tout cela, c'est Le Conseil.

Matt ne dit plus rien, me laissant digérer. Après de longues minutes de réflexion trop intense, je lui dis aurevoir. Il faut que je rentre, je lui explique puisque nous avons des invités dont je ne sais d'ailleurs même pas le nom.

GuerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant