27. Escapade Nocturne (part. 2)

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Je ne lui laisse pas le temps de prendre ses marques que j'envoie ma jambe dans son bassin. Il n'a pas le temps de réagir. Mon poing court vers son visage. Il me le bloque et me tort le poignet. Je me tourne de profile. Je retire mon bras et envoie mon pied dans son ventre. En même temps. Il recule. Je retire ma jambe avant qu'il ne me l'attrape. Il me frappe dans les côtes avant que je ne me replace. Je grimace. Il m'assène un coup de poing. Je l'évite. Le frappe. Il bouge. M'envoie son coude. Pendant que je le pare, il me cogne.

J'ai l'impression que chaque coup que j'arrive à lui assener, ne fait que le caresser en surface. Cela en devient agaçant. Nous nous épuisons encore, lorsque je ne sais comment, il m'envoie au sol. Son genou me bloque.

-        Tu es plus souple, mais tu manques de vivacité.

Il me tend la main pour me relever. Je l'accepte après une hésitation.

-        Il faut que tu crois en chacune de tes attaques. Dès que tu frappes il faut que y mettre l'impulsion.

Il me donne un coup dans le ventre.

-        Ce n'est pas très gentil ça, mais tu ne m'as pas fait mal.

-        C'était fait exprès. C'est parce que j'ai pas mis la force qui accompagne le geste, comme tu le fait. Alors que là...

Il me cogne une fois de plus. Je retiens une grimace.

-        Aïe ! Arrête !

-        Tout est dans la contraction de ta main. Essaie. Tape-moi.

-        Volontiers.

Je lance ma main dans son ventre, comme il me l'a dit.

-        Ta main, il faut qu'elle soit dure.

Il me prend ma main. Il la positionne droite.

-        Contracte. Plus. Là c'est bien. Recommence.

Je retente en la gardant comme ceci. Je sens son ventre se contracter.

-        C'est mieux. Maintenant, fais un mouvement plus brusque... Vas-y.

Cette fois-ci, il grimace. Je souris alors. Heureuse. Et cela le fait rire.

-        Alors comme ça t'es contente de me faire mal ? C'est du beau tout ça.

Je glousse en me replaçant. Et c'est reparti pour un tour.

Nous continuons de nous battre encore un long moment. En y pensant, Wyden est d'accord avec moi sur l'utilité de s'entraîner la nuit. Puisque c'est la nuit que l'on croise le plus de créatures. Cela m'apprend aussi à mieux discerner les éléments essentiels dans la semi-obscurité de la nuit.

Jusqu'à ce qu'une sonnerie se fasse entendre. Je sursaute. C'est seulement l'horloge de la ville. Quatre sonneries se font entendre. Il est l'heure de rentrer. Nous nous étirons. Je reprends doucement ma respiration. La tiédeur d'été a du mal à me refroidir. Nous commençons à prendre le chemin de chez nous.

-        Tu veux remettre ça ?

-        Oui, j'aimerai bien tous les soirs, je réponds.

-        Tous ! Ça fait beaucoup et tu vas être fatiguée. Je pense que un soir sur deux serait mieux.

-        Je n'ai pas le choix, cela doit être chaque soir.

Il ne répond pas. Il n'a pas l'air de réfléchir à la question, pourtant j'en ai bien l'impression. Nous marchons lentement et cela fait vraiment du bien. Peu à peu, je sens l'adrénaline descendre et la fatigue monter. Mais je suis heureuse, certainement l'effet de la dopamine, si je suis mes cours de biologie.

Il faut que je progresse le plus possible. Je veux pouvoir être totalement sûre de moi sur ce point-là. Je ne resterai plus très longtemps dans cette ville. Il faut absolument que nous la quittons, Matt et moi. En attendant ce moment, j'ai pour ambition de devenir une meilleure version combattante de moi.

Plus rapidement que je l'aurai pensé, nous arrivons devant chez moi. Je m'approche de la fenêtre. Je lui dis aurevoir au moment ou je pousse le battant. Seulement, le battant de bouge pas d'un pouce. Je me fige. La fenêtre est fermée. De l'intérieur. Je tourne la tête vers celle-ci et ce que je pensais est confirmé. Le loquet est bien rabattu. C'est sûrement Faeny. Elle a dû se rendre compte de mon absence. Je me mords la lèvre inférieure. Comment je vais faire. La porte est aussi callée. Dans un geste nerveux, je touche mes Etoiles. Je me retourne. Wyden est encore là, il fronce les sourcils.

GuerrièreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant