Chapitre 60 - To London

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Hors de question de faire subir à Cassandre un voyage pénible en calèche jusqu'à Londres, pour cette raison, elle et Joshua rejoignirent Gloucester pour y prendre le train. Cela sous-entendait tout de même deux heures de route en tête à tête, chiens exceptés puisque Artie et Hadès avait évidemment pris place dans l'immense berline noire de Lord Blake.

À peine le couple avait-il quitté la cour du château, qu'elle lui fit part de ses doutes.

– Et si le comte tombait malade ?

– Ronald ferait venir le médecin.

– Et si ON s'en prenait à lui ?

– Il y a peu de chance.

– Mais si...

– Mais vous savez qu'il a passé des années sans que vous ne le dorlotiez ?

– Il est vieux.

– Pas tant que ça. Il peut se débrouiller tout seul.

– Mais...

Il la saisit par la taille et l'installa sur ses genoux. Elle étouffa un cri de surprise.

– C'est une manie ! Je ne suis pas un objet qu'on déplace à sa guise sans demander la permission !

– Dorlotez moi un peu.

– Vous n'êtes pas vieux.

– Non. Je ne le suis pas, dit-il avec un sourire plein de promesses qui la fit rougir jusqu'à la racine des cheveux. Dorlotez-moi quand-même.

C'était une supplique un rien boudeuse. Et elle était toute prête à s'y plier, faible femme qu'elle était. Jeté aux orties son esprit rebelle. Un sourire charmeur, un baiser, quelques paroles suggestives et elle oubliait des années d'indépendance pour devenir une timide donzelle. Elle se serait donnée des baffes. Elle aurait pu passer pour une débutante à un bal de l'Almack, papillonnant des cils, assise au bord de la piste de danse, croisant pudiquement les chevilles... ah oui ! Et s'évanouissant à la moindre sensation plus forte qu'un verre de ratafia. Voilà ce qu'elle était devenue ! Et tout cela à cause de la disparition de la pilosité faciale de lord Blake.

Pas seulement. Il fallait admettre qu'il avait commencé une campagne de conquête depuis leur conversation dans le cabinet de toilette. Il la couvrait de baisers et de caresses dès qu'ils étaient seuls. Elle l'avait repoussé bien sûr... avec fermeté. Enfin pas vraiment, mais elle essayait de s'en convaincre.

C'était inqualifiable ! Se plaignait-elle. Il se comportait comme un barbare ! Et s'ils étaient surpris ! Ils avaient beau être mariés, ils n'étaient pas censés se donner en spectacle. Mais elle avait l'impression qu'avec ses reproches, elle frappait un rhinocéros avec un brin d'herbe, soit la protestation manquait de conviction, soit l'animal était trop cuirassé.

La veille au soir, le dîner avait été tendu. Le comte n'appréciait vraiment pas leur départ. Avant d'aller se coucher, alors que Joshua la raccompagnait à sa chambre, il l'avait plaquée contre la paroi du couloir.

Son odeur boisée l'enveloppait, elle était toute à la fois rassurante, familière et pleine de promesses d'expériences inconnues qui l'effrayait et que pourtant elle rêvait de découvrir avec lui... seulement lui. Il la saisit par la taille et la hissa sans peine jusqu'à ce que son visage soit au niveau du sien. Elle cessa de combattre à mesure que la chaleur de son corps la faisait fondre contre lui. Pourtant, il voulait être plus proche encore. Et elle ne put retenir un gémissement quand il frotta doucement contre elle. Mortifiée, elle mit sa main devant la bouche comme si ce geste allait faire retourner son soupir au fond de sa gorge. Il ne put retenir un sourire. Il repoussa ses doigts un à un, avant de poser sa petite main sur son cœur, elle écarquilla les yeux en le sentant battre la chamade, ainsi elle n'était pas la seule à s'enfiévrer. Il pencha la tête et caressa sa bouche du bout des lèvres. Quand le souffle de Cassandre se fit tremblant, il mordilla sa lèvre inférieure, puis il la posa au sol et s'écarta sagement d'elle. Il lui sourit, l'air très satisfait de la laisser pantelante.

Quand les loups se mangent entre euxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant