Chapitre 77 (Partie 2)

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Lorsque tante Honorine les eut laissés, Joshua avait nourri le secret espoir, qu'il y aurait un "rapprochement" entre sa femme et lui, malgré la présence quelque peu envahissante d'Artie et Hadès dans l'habitacle de la voiture.

Mais il fallait croire qu'en choisissant ce chemisier si délicieusement suggestif, Cassandre n'avait pas pensé à la bagatelle. Au lieu de s'asseoir sur ses genoux comme il en aurait rêvé, elle lui tendit la lettre de son frère.

Chaque paragraphe donna lieu à un commentaire. À vrai dire, il n'était pas surpris qu'Arcas se marie à cette femme, c'était un garçon au sang chaud et il ne parlait que d'elle à longueur de lettres depuis des mois.

La rencontre avec le lechi par contre le laissa sans voix, une créature à la lisière des mondes, voilà qui était fascinant et de plus, il connaissait leurs ennemis.

– Celui qui a tué mon père, c'est forcément ce Valentin. C'est étrange de lui donner un nom. D'après ce Yarif, pour s'en débarrasser définitivement, il faudrait couper le fil qui relie son âme à son corps.

– Il faudrait jeter un coup d'œil au grimoire des Blake. Après tout s'il s'agit de mort...

Ils s'arrêtèrent devant un bâtiment de briques rouges sur lequel était inscrit en grandes lettres blanches : ateliers de Ranson & Co.

– Vous êtes certaine de vouloir que Miller s'occupe de refaire la salle de bain ?

– Pourquoi pas ? S'étonna Cassandre.

– C'est la seule pièce hantée de Blake House.

– J'y ai senti une présence légère.

– C'est Estelle. Une femme de chambre, elle n'est généralement pas agressive même si... Oublions ça.

– Et pourquoi hante-t-elle cette pièce ?

– Vous croyez que je lui ai demandé ?

– Vous me disiez qu'à Churbedley Adriana voulait communiquer, peut-être Estelle en a-t-elle besoin pour rejoindre un au-delà.

– Je ne sais pas si attirer l'attention des morts est une bonne chose. D'après mon expérience, ils sont rarement bienveillants.

– Mais si elle est seule à Blake House, il serait peut-être intéressant d'essayer ? Vous ne croyez pas ?

– Je vais y réfléchir. Je ne voudrais pas vous mettre en danger, vous ou nos serviteurs. Vous comprenez ?

– Joshua, murmura-t-elle en prenant à nouveau sa main dans les siennes. Vous n'êtes plus un petit garçon. Je sais que vous pouvez trouver une solution pour aider cette pauvre fille. J'ai confiance en vous.

Sa voix était douce et pourtant légèrement rauque, si enjôleuse qu'il était vraiment tenté de la croire. Oui. Bien sûr qu'il allait trouver une solution, il était un adulte aujourd'hui et... La petite futée ! Une lumière s'alluma dans son cerveau embrumé. Était-elle en train d'utiliser ses dons de meneuse sur lui pour le convaincre ? C'était si agréable de la voir ainsi, penchée vers lui, ses lèvres entrouvertes, presque offertes qu'il aurait été bien tenté de passer l'éponge. Mais il avait trop longtemps été manipulé par Margaret pour accepter sans rien dire d'être le jouet de qui que ce soit, même si être celui de sa charmante harpie avait un certain charme.

Les lèvres ourlées de Joshua s'étirèrent d'un sourire, que Cassandre n'était pas loin de trouver inquiétant. Il libéra sa main des siennes et la glissa autour de sa taille étranglée.

– Je croyais que vous n'aimiez pas les corsets ? Demanda-t-il, intrigué. Qu'ils vous empêchaient d'être... active.

– Nous avons eu une journée tranquille.

Quand les loups se mangent entre euxΌπου ζουν οι ιστορίες. Ανακάλυψε τώρα