Chapitre 68 (partie 3)

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– Je ne sais pas ce qui est le pire, déclara Joshua en guidant Aidan vers le petit salon où les attendaient les toiles, l'Actéon dévoré par ces chiens, que Cassandre a réussi à placer de telle façon que je ne puisse pas échapper à sa vue lorsque je dîne ou cette affreuse croûte qu'elle a accroché dans ma chambre.

Son ami ne tâcha pas même de prendre un air compatissant.

– Tu te plains, et pourtant je te vois l'air réjoui d'un matou ayant croqué un canari... ou d'un tigre ayant agrippé entre ses griffes une charmante petite louve.

– Tsss !!! Nous n'en sommes pas encore là. Par ma faute, je l'avoue.

– Ah oui !

– Il faut dire que je n'ai jamais été du matin.

– Un euphémisme. Mais je ne vois pas le rapport. Puis-je avoir des précisions ?

– Absolument pas. Mais sache mon bon ami, que j'avance à grands pas. Elle a avoué, pas plus tard que ce matin qu'elle voulait des enfants et qu'elle pensait même à la décoration de la nursery.

– Ah oui ! S'étonna Aidan.

– Pas tout à fait en ces termes, mais c'était fortement sous-entendu.

– Et comme tu te plierais en quatre pour lui faire plaisir, tu te dévoueras pour accomplir ta part.

– S'il faut se sacrifier, je le ferais.

– Quel mari altruiste tu fais ! Un exemple à suivre pour toute la nation Britannique qui manque tant de nouveaux sujets. Peuplons ! Peuplons !

– Je sens pousser en moi une nature patriotique.

– Attends que nous soyons partis veux-tu ?

– Mais que faites-vous ? S'exclama Gaëlle qui passa la tête à l'angle du couloir. Je vous signale que nous vous attendons. Et Cassandre refuse de me montrer quoi que ce soit tant que tu n'es pas là Aidan.

– Ma chère épouse aime ménager ses effets, pontifia Joshua.

– Nous parlions de l'augmentation de population anglaise, rouquine.

– Est-ce que c'est le moment ?!!!

Aidan leva la tête vers son ami qui souriait d'un air légèrement goguenard.

– Nous sommes aux ordres de ces dames.

Cassandre se tenait devant la porte et les regardait les yeux plissés. Joshua se demanda si elle n'avait pas l'ouïe suffisamment fine pour avoir saisie de loin leur conversation, dans ce cas, il allait au-devant de quelques ennuis.

– Vous êtes prêts ? Demanda-t-elle.

– Nous dansons sur des charbons ardents Milady.

Elle ouvrit et invita ses invités à la précéder.

– Dieux du ciel ! S'exclama miss Shaw. C'est ... Quelle surprenante décoration Milord ! C'est... particulièrement original.

– Non Gaëlle ! Le mot que tu cherches, est immonde, particulièrement immonde. Blake est très doué lorsqu'il s'agit de lingerie fine, en dehors de ça...

– Pardon ! Qu'as-tu dit ? Demanda la jeune femme.

– Brogan, gronda Joshua entre ses dents.

– Rien d'important. Mais je peux te dire que tu n'as encore rien vu. Chaque pièce de cette maison réussie à être plus affreuse que la précédente, continua l'irlandais sans se soucier de Blake.

Cassandre riait de bon cœur.

– Vous voyez à présent pourquoi nous avions besoin de faire les magasins Gaëlle, nous n'avons pas perdu notre temps. Mais venez plus près, regardez donc.

Quand les loups se mangent entre euxWhere stories live. Discover now