Chapitre 24 : La Gazette des Secrets

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FÉVRIER 1975

Le lendemain, Charlie et Theo ne s'étant toujours pas décidés à me raconter ce qui s'était passé durant mon absence, c'est Joyce qui le fit à leur place lorsque je la croisai dans le parc, elle sortant de son cours de soins aux créatures magiques et moi des serres de botanique.

— Alors, comment s'est passé votre week-end ? s'enquit-elle lorsqu'elle m'aperçut.

— Jake ne t'a pas raconté ?

— Non, il a filé aussitôt rentré dans la salle commune. Pas faute de l'avoir appelé, pourtant. En tout cas, ne crois pas que tu vas réussir à éviter ma question en parlant de ton frère ! C'est à toi que j'ai demandé comment s'est passé votre week-end.

Je poussai un soupir, agacée de voir qu'elle me comprenait si bien.

— C'était... étrange. De retourner dans notre ancienne maison, déjà. Et puis le reste aussi. Mais sinon, c'était une belle cérémonie pour mon grand-père.

Joyce me dévisagea longuement, comme essayant de me sonder par le simple pouvoir de ses rétines. Puis sa bouche s'ourla en un sourire dont je ne saisis pas la signification et elle se détourna, posant une main sur son front pour distinguer les contours des collines illuminées par le soleil qui nous entouraient.

— Et toi alors, rien de nouveau ?

Le sourire de la Serpentard s'élargit.

— T'as pas idées d...

— Du nombre de choses qui se sont passées ce week-end, je sais. J'ai déjà été prévenue, mais on a refusé de m'expliquer les détails. Alors ?

— Je commence par quoi ?

— Comme tu veux du moment que tu éclaires ma lanterne.

Joyce éclata de rire.

— James a fait quelque chose de... comment dire ? ... complètement irréfléchi et très, très stupide. Même si c'était courageux, dans un sens.

— Et avec des termes précis, ça donne quoi ?

— Il a demandé à Lily Evans de sortir avec lui. Samedi midi, en plein milieu du Hall, juste avant le déjeuner.

J'ouvris des yeux ronds. Bien sûr, je n'étais pas aveugle au point de ne pas avoir remarqué que James s'intéressait à Lily depuis plusieurs semaines, mais jamais je n'aurais imaginé qu'il aurait le cran de lui avouer ! D'autant plus que, si lui aimait se donner en spectacle, c'était loin d'être le cas de Lily. La Gryffondor préférait de loin faire profil bas, aussi je ne doutais pas de la rage folle dans laquelle avait dû la plonger le cadre de la petite déclaration du Maraudeur...

— Qu'est-ce qu'elle a répondu ?

— Le plus magistral « non ! » que j'ai jamais vu de ma vie ! J'ai clairement dû me retenir de rire par respect pour James, et je crois que Black et Pettigrow étaient dans le même état que moi.

— L'ego de James a dû en prendre un coup...

— Sans doute. Mais, tu vois, je sais pas si c'est toujours d'actualité, mais quand on était petits et que je me moquais de lui ou que je lui faisais une mauvaise blague, James ne m'en voulait jamais très longtemps. C'est un des avantages d'avoir un ego surdimensionné : même lorsqu'il s'en prend un coup, il y a toujours de la réserve pour amortir le choc.

Je m'esclaffai.

— Et j'imagine que tout Poudlard n'a fait qu'en parler depuis samedi...

— Comment as-tu deviné ? Ça a dû pas mal jaser chez vous, mais chez nous c'était très drôle à voir aussi !

Life Always RestartsWhere stories live. Discover now