Chapitre 25 : Le sang du passé

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MARS 1975

Quelques jours furent nécessaires avant que je trouve le temps de lire les journaux prêtés par Joyce. Mais, quand je m'y attelai enfin, je ne fus pas longue à comprendre ce qui l'avait amusée alors que je tombais sur un article consacré aux agissements de l'ancien professeur de botanique.

« UN SPECTACLE HAUT EN COULEURS »

« Ombragées par la montée en puissance de Grindelwald, les fêtes de Noël à Poudlard, où la majorité des élèves sont restés pour les vacances, ne promettaient pas d'être très joyeuses. Mais c'était sans compter sur le professeur Beery, enseignant de botanique, qui a décidé d'organiser un spectacle du réveillon afin d'égayer un peu les visages.
Ce spectacle consistait en fait en une réadaptation du conte bien connu de ce cher Beedle le Barde : La Fontaine de la Bonne Fortune. Pour être le plus fidèle possible au conte d'origine, Beery a mis à contribution de nombreux professeurs pour réaliser le décor de la pièce. Ainsi, plantes et animaux vivants meublaient la bien célèbre estrade de la Grande Salle au soir de Noël.
Mais remontez donc dans vos souvenirs les plus profonds, à l'époque où cette histoire vous était lue par votre mère tous les soirs... Vous souvenez-vous de ce ver, enchaîné à un arbre, qui constitue la première épreuve que les quatre protagonistes du conte doivent affronter ? Le ver blanc, monstrueux, boursoufflé et aveugle, cette même créature éteinte depuis de longs siècles dans nos contrées ? Afin de représenter au mieux cet élément clé de la pièce, le professeur de soins aux créatures magiques, Silvanus Brûlopot, a capturé un Serpencendre qu'il a soumis à un sortilège d'Empiffrement pour lui donner l'apparence souhaitée. Serpencendre qui a explosé même pas deux minutes après le lever du rideau, manquant par la même occasion d'enflammer la Grande Salle alors que le décor prenait feu.
Une chose est sûre, on ne peut pas dire que le professeur Berry ait baigné dans la fameuse fontaine pour ce spectacle... »

Je me vois encore lever les yeux au ciel face au médiocre jeu de mots du journaliste avant de m'intéresser aux autres articles. Tous traitaient des divers crimes commis par Grindelwald autour du monde aussi, peu désireuse de me miner le moral en pensant à toutes ses victimes, je ne m'y attardai pas et m'emparai sans plus attendre du deuxième journal remis par Joyce, daté du 12 octobre 1960 - ma mémoire pour les dates et faits relatés dans la presse semble exceptionnelle mais ne vous y trompez pas, j'ai simplement posé lesdites éditions sur mes genoux pour écrire.

C'est alors que Becca, qui depuis le début de la soirée essayait de donner des conseils à Angel pour se rapprocher de Mike Faucett, son coup de cœur du moment, m'interrompit, m'empêchant de déplier le journal.

— Et toi, tu en penses quoi, Alicia ?

— Euh... répondis-je piteusement, n'ayant pas la moindre idée de ce dont elle pouvait parler. De quoi ?

— De la couleur de mes chaussettes, ironisa très sérieusement la rouquine. Mais non, andouille ! De ce qu'Angie devrait faire pour que Mike la remarque !

— Euh... répétai-je. Le plus simple serait d'aller lui parler. Mais, ajoutai-je en voyant Becca arborer un sourire triomphant, je ne suis pas vraiment le genre de personne à consulter pour ce genre de choses. Et puis... C'est à Angel de choisir ce qu'elle préfère faire, non ?

Si Angel m'adressa un sourire lourd de gratitude, Becca me foudroya du regard avec tant d'intensité que je me raidis. Et, sans comprendre comment, trente secondes plus tard, je me faisais jeter de ma chambre à coups d'oreiller alors qu'elle criait que je n'étais vraiment d'aucune aide et que je ferais mieux d'aller voir ailleurs si elle y était.

— Vous pourrez me descendre mon journal quand vous aurez terminé ? eus-je tout juste le temps de crier avant que la porte ne me soit claquée au nez.

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