Chapitre 49 : La Larme du Condor

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NOTE 1 : Je peux plus me voir ce chapitre, alors j'ai pas eu le courage de le corriger. Je m'en occupe dès que j'ai la motivation.

NOTE 2 : Ce chapitre fait allusion à des éléments introduits dans les chapitres 11, 23, 29 et 43 du premier tome. N'hésitez pas à me demander des rappels au fil de votre lecture si vous ne vous souvenez pas d'eux. 


DÉCEMBRE 1981

— Qu'est-ce que tu fredonnes ?

Lorsque Theo me demanda cela le lendemain matin, je sursautai, manquant de renverser le café qui refroidissait dans ma tasse, et relevai des yeux surpris vers lui. Plongée dans les réminiscences de mon rêve, je ne m'étais pas rendu compte que mes cordes vocales vibraient au son de la mélodie qui me hantait depuis que j'avais ouvert les yeux.

— Un hymne, répondis-je au hasard alors que mon tout nouveau – et surtout tout premier – petit-ami déposait sur la table de la cuisine une assiette d'œufs brouillés.

— On aurait plutôt dit une comptine pour enfants.

— L'un n'empêche pas l'autre.

Je vis sa bouche résister à l'appel d'un sourire. Mes réponses évasives ne le trompaient pas et, au lieu de m'agacer, réaliser qu'il me connaissait trop bien m'amusa.

— J'ai rêvé, cette nuit, lâchai-je sans transition.

— Oh.

Patient comme toujours, Theo commença son petit-déjeuner comme si de rien n'était, avalant ses œufs sans m'extorquer d'aveux.

— C'était le dernier, repris-je. Mon grand-père était vieux, c'était bizarre.

Et constater cette étrangeté à voix haute l'était encore plus. Voir John avec des cheveux blancs n'aurait jamais dû être une anomalie, pas sans l'intervention d'Euphellys Martins et de la Communauté.

— Comment tu te sens ?

— Mieux qu'hier.

Je savais que ce n'était pas une grande victoire étant donné l'état lamentable dans lequel il m'avait retrouvée, mais au moins était-ce sincère.

— Je suis content de l'apprendre. Ça va aller, toute seule ici aujourd'hui ?

L'inquiétude perçait ses prunelles et ma poitrine avec. Je baissai la tête, honteuse d'en être la cause. Jamais Theo n'aurait dû me voir aussi faible, aussi prête à abandonner même si je ne savais pas très bien ce que j'avais cherché à fuir en faisant mumuse avec la gravité. Comment avais-je pu croire qu'il partirait sereinement travailler alors qu'il redoutait les bêtises qu'il me savait désormais capable d'accomplir en son absence ?

— Ça ira.

Je laissai s'étirer un silence empli de doutes le temps de finir d'une gorgée mon café devenu tiède, puis ajoutai, mon hésitation couverte par le tintement de ma tasse contre le formica de la table :

— On va ouvrir la boutique, avec Nathan.

— Pour de vrai ?

Le regard de Theo brillait désormais d'incrédulité.

— C'est le plan, en tout cas.

— C'est dans ton rêve que tu l'as vu ?

Je ricanai.

— Je sais que c'est dur à suivre, mais c'est Joyce qui a... – avait le troisième œil, pas moi. Je suis incapable de voir ce genre de choses. Non, j'ai juste réalisé que je n'allais pas passer le reste de ma vie à regarder les heures passer. Je ne fais que t'informer en avant-première avant d'en parler avec Nathan : cette boutique va ouvrir, et le plus tôt sera le mieux.

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