Chapitre 34 : Le Club de Slug

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OCTOBRE 1975

Deux semaines, trois jours et huit heures. Voilà le temps qui fut nécessaire à Thomas pour qu'il parvienne à convaincre Angel de rejoindre l'équipe. Ou, plus exactement, pour qu'il se souvienne qu'il avait en mains toutes les preuves nécessaires à fonder sa prétention auprès de McGonagall qui, à la fin d'un de nos cours de métamorphose, retint mon amie pour lui déclarer, en bonne amatrice de Quidditch, que, puisqu'elle avait signé le registre d'inscription aux sélections, avait été choisie en bonne et due forme par le frère de Charlie et n'avait pas de difficultés scolaires justifiant un éventuel refus de rejoindre l'équipe, elle n'avait aucune excuse et se devait de prendre part aux entraînement planifiés par son nouveau capitaine.

Si Angel râla beaucoup au départ, jugeant l'intervention de notre professeur injustifiée et ses propos drastiques par rapport à l'occupation d'un poste dans une équipe dont faire partie n'était en rien obligatoire, elle se prit rapidement au jeu des entraînements et, plutôt que de perdre ses mots en vociférations, préféra décharger ses velléités nerveuses dans ses coups de batte. De toute façon, comme elle me l'a confié bien plus tard, elle avait toujours aimé le Quidditch et n'avait gardé ses distances avec ce sport que parce qu'il lui rappelait son demi-frère, membre de l'équipe de Serpentard en son temps.

Avec le Quidditch en lui-même, donc, point de difficultés. En revanche, pour ce qui était de ses relations avec Thomas, le moins que l'on puisse dire est qu'elles étaient explosives. Dans les airs, les deux batteurs se criaient dessus parce que la façon de jouer de l'autre ne leur convenait pas, et, sur le sol, Thomas semblait chercher à compenser ses frustrations relatives au mode de jeu d'Angel en faisant exprès de la mettre mal à l'aise à l'aide de regards appuyés qui faisaient rougir la brune et lever les yeux au ciel à Alex.

— Si tu savais comme il m'énerve ! déclarait-elle souvent lorsqu'on rentrait d'entraînement. Il insiste pour me recruter dans son équipe, il mêle McGonagall à tout ça et ensuite il me fait des scènes parce que je tiens pas ma batte comme il veut, que je m'approprie un des Cognards ou que j'ai pas effectué la feinte dont on avait parlé !

Au début, je lui répondais, cherchant soit à la raisonner soit à aller dans son sens pour qu'elle se calme, puis, la lassitude de l'habitude aidant, je finis par la laisser parler seule, ce qui donnait un spectacle plutôt amusant à nos amis ou nos camarades de chambre.

Au fil des longues journées de cours et des entraînements, le temps eut l'air d'avancer plus vite, et on se retrouva au jour d'Halloween sans que je ne l'ai vu venir. Quelques jours après la célèbre journée, qui cette année-là n'avait eu d'exceptionnel que les décorations de la Grande Salle et la dispute plus violente qu'à l'accoutumée entre Angel et Thomas concernant la façon de se tenir sur son balai, Slughorn me distribua la première invitation à un dîner de son club, qui me flatta autant qu'elle me mit en retard au cours de défense contre les forces du mal, et c'est prudemment que je frappai à la porte de la salle occupée par Everglades, craintive quant à sa réaction.

— Excusez-moi pour mon retard, professeur, commençai-je en refermant la porte après qu'il m'ait invitée à entrer. Le professeur Slughorn m'a retenue, et...

— Vous pouvez aller vous asseoir, Azer, me coupa-t-il. Quant à vous, Stevens, faites au moins l'effort d'ouvrir votre manuel et de vous renseigner sur l'objet du cours, la prochaine fois !

— Il a vraiment cru que j'allais réviser les cours avant même qu'on les ait faits ? entendis-je Becca souffler à sa voisine, une Serdaigle du nom d'Alice Turner, alors que je traversais la classe pour rejoindre ma place à côté de Marly, au premier rang.

— On travaille sur quoi ? demandai-je à ma jumelle en me laissant tomber sur ma chaise.

Elle me gratifia d'un regard blasé, jugeant sans doute que, tout comme Becca, j'aurais dû me renseigner sur l'objet du cours avant de daigner m'y rendre.

Life Always RestartsWhere stories live. Discover now