Chapitre 39 : Les secrets insoupçonnés

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JANVIER 1976

Tess Bryan. Voilà avec qui Everglades décida de me mettre afin de voir quel était mon niveau en duel. Ironique, n'est-ce pas ? Quoique. Dans un sens, j'étais ravie d'être tombée sur elle et non sur un de mes amis. Mais j'étais si parfaitement consciente de ma nullité en défense contre les forces du mal et de mes difficultés dès qu'il s'agissait d'apprendre de nouveaux sorts, quand la meilleure amie de Marly, sans être exceptionnelle, s'en sortait sans trop de mal, que j'avais peur qu'elle parvienne à me battre et en profite pour me rabaisser comme elle aimait tant le faire.

Sitôt sortie de la salle de classe le jour où notre professeur forma les groupes, je me rendis donc à la bibliothèque afin d'emmagasiner le plus de connaissances possibles. En-dehors du Quidditch, je n'étais pourtant pas quelqu'un de très compétitif. Mais la simple perspective de perdre face à celle qui m'avait fait tant de peine par le passé m'était intolérable, alors je répétai l'expérience tous les jours qui suivirent, cherchant des sorts qu'elle ne connaîtrait pas et m'exerçant comme je pouvais à les lancer. Je ne pensais presque plus qu'à ça, de sorte qu'un jour Angel dut venir me tirer de force des bouquins dans lesquels je m'étais plongée pendant la pause déjeuner pour me rappeler que nous avions cours d'étude des runes.

Un brin honteuse d'avoir oublié le cours de la pauvre Batsheba Babbling, je m'empressai de la suivre et nous entrâmes dans la salle juste avant que la cloche ne sonne. Rapidement, nous rejoignîmes le pupitre que nous avions pris l'habitude d'occuper depuis le début de l'année et je sortis le gros syllabaire qui nous servait de manuel de cours et que nous apportions chacune notre tour tant son poids nous décourageait.

Reprenant la traduction que nous avions commencée au dernier cours, Angel ouvrit l'épais volume tandis que je farfouillai dans mon sac, blindé d'ouvrages sur les duels, pour en sortir les parchemins froissés qui avaient accueillis mes notes de la leçon précédente. En silence, je me mis ensuite à la tâche, faisant régulièrement des allers-retours visuels entre le livre et le texte que nous devions traduire afin de ne pas me laisser avoir par la ressemblance de certains caractères.

La quasi-totalité du cours se passa dans le silence le plus total, seulement rompu par le grattement des plumes des élèves sur les parchemins et les chuchotements de ceux demandant des réponses à leurs voisins. Il ne restait qu'une dizaine de minutes lorsque, alors qu'elle se baladait entre les pupitres des troisièmes années réunis dans son cours, Babbling fronça les sourcils en approchant de celui que partageaient Lestrange et un de ses amis de Serpentard.

— Monsieur Lestrange ! s'exclama-t-elle froidement, le faisant sursauter. Je suis ravie de voir que votre syllabaire semble vous fasciner, mais serait-ce trop vous demander de réaliser l'exercice que je vous ai donné ?

Le cousin de Joyce releva un visage rougi vers notre professeure tandis que des regards curieux se posaient sur lui. Pensant s'être fait comprendre, Babbling s'éloigna de la rangée pour rejoindre son bureau. Mais c'était sans compter sur la curiosité de Lestrange qui leva la main à peine quelques secondes plus tard.

— En fait, commença-t-il lorsque la professeur l'eut incité à parler d'un hochement de tête agacé, je me demandais ce que signifiaient ces symboles, fit-il en désignant du menton les caractères qui s'étalaient sur les pages de son manuel.

Babbling poussa un soupir imperceptible et demanda la page au jeune garçon avant d'ouvrir son propre exemplaire du syllabaire alors qu'Angel faisait de même avec le nôtre, intriguée par ce qui semblait tant intéresser le Serpentard. Plus de deux ans avaient beau s'être écoulés, la petite compétition qu'ils entretenaient était toujours d'actualité et mon amie refusait de prendre le moindre retard sur notre camarade, étudiant tout ce qu'il étudiait, allant jusqu'à analyser les emprunts qu'il faisait à la bibliothèque pour se tenir au courant des sujets qu'il maîtrisait.

Life Always RestartsWhere stories live. Discover now