Je compte à voix haute et j'continue de plaquer mes mains contre sa poitrine mais rien. J'suis pas médecin et j'ai jamais fais de massage cardiaque de ma vie mais il est hors de question que je m'arrêtes, j'peux pas la perdre, pas elle, pas maintenant, pas après tout ça.
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Je recommence, je pose mes lèvres sur les siennes afin de lui transmettre mon souffle. J'suis pas croyant mais en ce moment même, j'suis prêt à me foutre à genoux et à demander l'aide à ce foutu bon dieu qui semble me la faire à l'envers ces derniers temps. Comme si j'avais pas assez souffert dans ma vie il fallait qu'il en rajoute une couche, sans doute histoire de faire passer le temps, ouais, c'est pas pour rien que je croyais pas en ces putains de bondieuseries.
Je sens les larmes me monter, mais c'est pas l'moment de flancher, il faut que je continue à y croire, j'peux pas me résigner à la laisser mourir ici.
Moi: " Putain Rilley ! " Hurlais-je tout en continuant le massage cardiaque de façon plus brutale.
A présent j'étais prêt à y mettre les poings. Tant pis si j'lui casse des trucs, du moment qu'elle respire de nouveau. Le corps de Ron est juste à coté de nous. Il nous regarde de ses yeux vitreux et maintenant sans vie. J'men cogne, je ressens plus rien, mis à part cette putain de haine contre le monde.
Moi: " Tu peux pas m'faire ça ! Aller réveilles toi putain ! " M'énervais-je encore plus en la suppliant de revenir à elle.
Les larmes dévalaient mes joues, en temps normal j'aurais eu honte de pleurer ainsi, mais là plus rien ne comptait. Elle respire plus depuis plusieurs minutes. J'suis en train de la perdre, et j'suis totalement impuissant face à ça. Je plaque une énième fois mes lèvre sur les siennes. Je lui donne tout. Je prie encore pour qu'on me la rende. Je sens mes larmes couler dans mon cou. Mes forces commençaient à m'abandonner, tout comme l'espoir que je mettais dans ma dernière tentative pour la sauver.
Soudain, sa poitrine se soulève d'elle même et Rilley prend une énorme bouffée d'oxygène en ouvrant grand les yeux. J'attrape immédiatement notre sac et en sors sa ventoline. J'sais pas vraiment si elle en a besoin mais j'me dis que ça peut pas lui faire de mal. J'essuie discrètement mes larmes. J'veux pas qu'elle me voit dans cet état de faiblesse. Rilley prend le tube de ventoline que je lui tends et inspire plusieurs bouffées d'affilé. Bon sang, j'en reviens pas de la voir les yeux ouverts et en train de respirer. Je lève bêtement la tête vers le ciel parsemé d'étoiles. Je pose une main dans le dos de RIlley afin de l'aider à se mettre en position assise. Je la regarde sans vraiment y croire. La situation m'avait semblé tellement désespéré, que j'avais du mal à percuter qu'elle respirait de nouveau. Elle finit par me redonner le tube de ventoline. Mon regard se pose sur son cou à présent bleuté. Je fronce les sourcils et serre les poings de rage.
