𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏

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Le ciel nuageux et ce foutu vend froid qui m'agresse dès que je mets un premier pied dehors ne me donne envie que d'une chose: rester emmitouflée sous ma couette en vidant mon frigo et en regardant la suite de mon k-drama du moment.
Tell me the truuuuueee~
Ouhouhfoufouuu~
Mais comme je suis pauvre, et que mon frigo est déjà vide, j'oublie très vite cette idée et me décide à affronter l'hiver pour me rendre au travail.
Avec un peu de chance, le givre m'aidera à faire un accident de travail.

Après avoir refermé la porte de mon modeste appartement derrière moi, je jette un coup d'œil à l'heure et me précipite dans l'escalier pour rejoindre mon arrêt de bus situé à trois rues de là.
Dans ma hâte je manque de me faire une entorse en glissant sur une marche où le gel avait remplacé l'habituel eau croupi, et me dit finalement que je préfère être au travail que de me casser quoi que ce soit. Reste encore à échapper à la descente qu'il y a en bas de chez moi, tous les jours j'y vois des personnes différentes tomber et loin de moi est l'envie d'en faire parti.
Après ça je slalome entre les immeubles jusqu'à atteindre la grande rue où se trouve l'arrêt de bus, et quelle fut ma joie de voir que, comme chaque jour, il allait falloir que je cours pour ne pas le rater.
Dans ma course la plus part des passants dévient leur trajectoire pour me laisser passer. Je dis bien la plus part. Car lorsque je pensais enfin pouvoir crier victoire, l'un d'eux s'immobilisa bien trop tard sur mon passage pour que je l'évite.
Résultat, je lui rentre dedans.
Dans ma chute je sens un bras se faufiler dans mon dos et me retenir juste avant que je me mange le sol. Je sens cette même main pressée mon dos pour m'aider à me relever, puis me lâcher une fois mon équilibre retrouvé.
À peine remise de ma presque chute, mon regard se redirige vers l'arrêt de bus après m'être rappeler de pourquoi je courais.
   - Mon bus ! cris-je en le voyant partir, sans moi.
Je soupire et sers les poings en m'imaginant encore arriver en retard.
Qu'est-ce que j'allais bien pouvoir sortir comme excuse à mon patron ?
Que j'ai glissé sur le verglas ?
Ça doit faire vingt fois déjà que je la lui sors ce mois ci !
   - Vous allez bien ?
La voix de l'inconnu me rappela qu'il était encore là, et que je n'avais même pas encore vu à quoi il ressemblait.
En me tournant vers lui, je découvre un jeune homme à peine plus grand que moi, des cheveux aux reflets gris, et surtout un très beau visage.
Ça pourrait presque suffire à le pardonner de m'avoir fait raté mon bus.
Je dis bien presque.
   - Ouais, enfin nan. Quand vous voyez quelqu'un courir, vous savez pas qu'il faut le laisser passer pour éviter de se faire percuter ?
Ma remarque n'a pas l'effet espéré: il esquisse un sourire. Je crois qu'il s'en fiche royalement de m'avoir mise en retard si près du but.
Ceci étant dit, son sourire est sacrément charmeur...
   - Je peux peut-être me racheter en vous proposant de vous amener... à l'agence principale de Palace Immobilier ?
Je fronce les sourcils et le dévisage de haut en bas, puis me souviens que je porte le badge de l'entreprise dans laquelle je travaille autour du cou.
Déjà qu'il me propose comme un psychopathe de m'y amener alors qu'on se connaît pas...
   - Non merci. J'ai suffisamment regardé de documentaires sur des serials killers pour savoir que c'est une très mauvaise idée d'accepter. Sans oublier les one-shot de Junji Ito, Maintenant si vous voulez bien m'excuser... euh...
   - Hong-Joong, Kim Hong-Joong. On peut se tutoyer si vous le voulez bien.
   - Eh bien je ne le veux pas, car je ne compte pas vous revoir.
   - Dans ce cas, puis-je avoir rien que votre prénom ?
J'ai l'impression qu'il m'offre son plus beau sourire rien que pour me convaincre de le lui donner. Et le pire, c'est que ça marche ! Je ne me pensais pas capable de céder aussi vite à un homme, moi qui les déteste. Mais il faut croire que mes daddy issues y sont pour quelque chose.
   - Hannah, son sourire capture un long instant mon regard, puis la réalité me frappa de nouveau. Il était hors de question que cet inconnu capture aussi mon cœur ! À jamais Hong-Joong !
Ce mec m'a déjà fait perdre trop de temps !
Je le contourne pour tracer mon chemin, lorsque mon téléphone vibra dans ma poche, m'indiquant un nouveau message.
Tout en marchant, je le consulte et me fige de nouveau. C'était un SMS de Kang Soyeon, ma responsable, qui en disait long sur le genre de personne qu'elle était.

𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐅𝐚𝐥𝐥 - 𝐂𝐡𝐨𝐢 𝐒𝐚𝐧Where stories live. Discover now