𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟑

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   - Hannah, dépêche toi.
   - Oui oui c'est bon, j'arrive...
Je leva difficilement mon gros fessier du canapé pour rejoindre San dans l'entrée, qui s'impatientait déjà de ne pas m'avoir vu apparaître à côté de lui dès qu'il me l'a demandé. Ce mec a trop l'habitude d'avoir tout ce qu'il veut dès la seconde d'après.
   Je mis mes baskets et m'apprête à enfiler ma doudoune quand San vient me l'arracher des mains.
   - Tu n'en auras pas besoin.
   - Mais tu ne voulais m'amener tirer ?
   - Si, mais pas besoin de sortir de la maison.
Il est entrain de me dire qu'il y a une espèce de stand de tir ici ? Dans le manoir ?
   San semble lire dans mes pensées en pointant du doigt le derrière de l'escalier en pierre blanche, avant de s'y rendre. Je le suis jusqu'à tombée face à une porte un peu dans le même style que celle de l'entrée. San essaye de l'ouvrir avec la clé, mais se rend vite compte qu'en fait elle n'a jamais été fermée.
   - T'aimes bien laisser tes portes ouvertes toi hein.
Déjà hier soir en rentrant, j'avais remarqué que San n'avait pas verrouillé la porte d'entrée derrière lui. Plutôt étonnant pour un mec qui a reçu des menaces de mort genre...pas plus tard que la semaine dernière.
   - Arrête tes remarques où je vais t'éclater.
Ah.
   - Mais, dans quel sens ?
Je fais danser mes sourcils, inutilement puisqu'il ne prend même pas de me regarder. Il se contente juste de pointer du menton les escaliers qui descendent je ne sais où, situés juste derrière la porte. Des escaliers tah les films d'horreur ouais.
   - Par derrière. Je commence à me réjouir mais cesse vite. Je te pousserai dans les escaliers et je te jetterai des assiettes pour qu'elles se brisent sur toi.
Ah.
   - Que t'es sexy quand tu te révèles sadique. Miam.
Je crois que le « miam » était vraiment le mot de trop pour lui. Il soupire d'un air désespéré, abandonnant carrément l'idée de me faire peur en me menaçant.
San emprunte l'escalier tandis que je le suis de près, les marches étants seulement éclairées par la lumière du rez-de-chaussée. Quand on arrive en bas, San appuie sur un interrupteur qui éclaire enfin l'endroit. Je reconnais immédiatement le garage, que j'avais pour le moment vu que depuis l'extérieur. On pouvait y accéder par voiture depuis l'un des côtés de la maison, où le sol était volontairement plus bas.
Je ne sais pas si je suis surprise ou émerveillée de tomber vraiment sur un stand de tir. Je savais qu'il était là, mais le voir de mes propres yeux me perturba. San m'a amenée ici comme si c'était commun d'avoir ce genre de pièce chez sois. Alors que c'est bien la première fois que je vois des armes à feux d'aussi près ! J'avais bien déjà vu l'arme de service des policiers et des militaires. Mais là, rien à voir. Et en plus de ça, toutes ses armes étaient illégales.
Dinguerie.
La pièce était séparées en deux parties: l'une avec tous le matériel et un coin sport, et l'autre qui ressemblait plus à un gros couloirs dont le sol était couvert de terre et de sable, disposant au loin des cibles à formes humanoïdes. Certaines ont déjà bien vécu, d'autres moins. Mais elles ont toutes un sacré nombre de trous au niveau du cœur, du front et d'entre les yeux.
Flippant, mais intéressant.
   - Je t'emmènerai souvent ici pour t'entraîner à tirer. MinGi, qui devrait pas tarder, t'entraîneras au self-défense lui. Et il y a encore Yeo-Sang qui t'aideras à manier un couteau ainsi qu'à désarmer un ennemi. Mais je ne veux pas que tu viennes ici seule, sauf si je te le demande ou que tu juges indispensable de le faire . OK ?
Je hoche la tête, un peu stressée à l'idée de découvrir tous ces entraînements.
MinGi, c'était le type dont avait parlé Hong-Joong et Jong-Ho hier. Celui coincé au Japon après une livraison, avec un autre du nom de WooYoung si mes souvenirs sont exactement.
San se dirige vers l'espace d'armement, attrape un pistolet et des balles posées sur une étagère parmi d'autres, et commence à retirer la recharge. Ses gestes sont tellement rapides que j'ai presque du mal à les distinguer. Il avait définitivement l'habitude.
   - Approche.
Pas très à l'aise entourée d'autant d'armes, je m'étais instinctivement mise à l'écart. Je m'avance vers San puis mets les mains à plats comme il me le demande. Je me retrouve avec le revolver dans une main; qui pèse d'ailleurs plus lourd que ce que j'avais imaginé; et sa recharge et ses balles dans l'autre.
Pas sûr que mes parents m'aient crée en pensant qu'un jour j'allais tenir une arme à feux illégale.
   - Je suis vraiment pas à l'aise. Avouais-je.
   - J'étais pareil la première fois que j'en ai tenu une.
   - C'était quand ?
   - J'avais huit ans.
Ah.
Mais en fait, ça ce m'étonne même pas.
   - Moi à huit ans je tenais juste des poupées Monster High pour ma part.
Ma préférée c'était Twyla.
   - Chacun son truc.
Je bouge le pistolet de manière à le regarder dans tous les angles, avant de relever les yeux vers San.
   - Et maintenant que j'ai ce truc dans mes mains, je fais quoi ?
   - Tu te l'enfonces dans le cul. Je roule les yeux au ciel. Tu veux que je te prête mon aide ?
   - Non ça va.
   - Charge-le.
Je fronce les sourcils en le fixant lui, puis le pistolet. Qui m'a envoyé ici, sérieux.
Bon, en vrai c'était plutôt intuitif. En plus, j'avais déjà vu faire des policiers à travers des reportages criminels et des reconstitutions. J'enlève les cartouches de leur emballage pour les mettre une à une dans la recharge, avant de remettre celle-ci à l'intérieur du pistolet. Quand j'ai fini, je montre le résultat à San qui affiche une mine satisfaisante.
   - Maintenant met et retire la sécurité.
   - Ah parce que là elle n'est pas mise ?!
San trouve un malin plaisir à me voir paniquer. Ce fou m'a foutu une arme dans les mains, m'a laissé la recharger alors même que la sécurité n'y était pas ! J'aurai très bien pu tirer sans le faire exprès ! Enfin il y avait peu de chance pour que comme de par hasard mon doigt actionne la détente, mais quand même !
J'adresse un regard assassin à San avant de chercher avec précaution le cran de sûreté. Quand je le trouver, situé un peu plus haut que la recharge, je le fais basculer vers l'avant pour l'activer, puis vers l'arrière pour le retirer.
   - Bien, maintenant place toi ici.
Il pointe le début du couloir de tir, marqué par une petite table en bois qui elle aussi a apparement servi de cible.
Quand je me place, sa main glisse dans la mienne pour m'enlever l'arme et la poser sur la table. Ce contact fait frissonner ma peau et rougir mes joues, de quoi me rendre tout sauf discrète.

𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐅𝐚𝐥𝐥 - 𝐂𝐡𝐨𝐢 𝐒𝐚𝐧Where stories live. Discover now