𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟓𝟎

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   Je perds l'équilibre et mon menton tape violemment le sol en béton. Des acouphènes m'empêchent de bien percevoir les sons qui m'entourent, mais ils ne bloquent pas les hurlements et les rires sadiques qui m'ont l'air tout près. Mes paupières battent lentement, mes yeux soudainement aveuglés par la lumière tamisée du sous-sol. La douleur traverse ma mâchoire jusqu'à mon crâne et me fait hurler, puis je hurle une nouvelle fois quand quelque chose vient attraper ma cheville et me traîne sur quelques mètres, faisant remonter mon haut. Le sol brûle la peau nue de mon ventre tandis que la poussière blanche tache mes vêtements sombres. Mes doigts agrippent péniblement le béton, mais ma prise n'est pas assez solide pour m'éviter d'être davantage traînée. Avec un effort qui me paraît surhumain, je parviens à redresser doucement ma tête pour jeter un coup d'œil derrière moi. Mes cheveux lâchés recouvrent mes yeux, mais je parviens tout de même à voir ce qui m'agrippe.
   Une main, celle d'une ombre humanoïde.
   Il me montre ses dents blanches puis se met à rire dans un hurlement, agressant mes oreilles qui peine à retrouver une bonne audition. Je sens ma bouche s'ouvrir mais n'entend pas le cri qui en émane, à cause du sien qui empli le sous-sol.
   Non, en fait il n'est pas le seul à rire.
   J'agite la jambe que l'ombre a agrippé en espérant lui faire lâcher prise, évidemment en vain, mais je persiste. Je m'arrête seulement lorsqu'un nouveau bruit retentit, et qu'un mouvement à côté de moi retient mon attention. Un coup de feu, et le cadavre de Monsieur Jang. Celui-ci retombe lourdement près de moi. Son visage est en face du mien, les yeux et la bouche fermés. Alors qu'une marre de sang s'échappe du trou entre ses yeux, imbibant mes vêtements, ses yeux s'ouvrent d'un coup et Monsieur Jang se met à me sourire comme l'ombre accrochée à ma cheville.
Je suis tétanisée.
Le décor change. Le sous-sol semble s'effondrer autour de moi tandis que l'ombre me traîne dans un nouvel endroit : l'intérieur de l'entrepôt de Pirateez.
Les flammes dévorent tout. Les étagères sont couchées les unes sur les autres et les cartons qu'elles portaient recouvrent le sol. Quand je sens mes jambe flageller, je me rends compte que l'ombre est partie et que je me tiens debout, au milieu de l'allée central. Mon visage s'adoucit lorsque je vois San face à moi, puis se décompose quand il brise la nuque de l'homme de main d'Eunji qu'il tient avec une facilité effrayante. Mais juste avant de rendre son dernier souffle, la victime a eu le temps d'appuyer sur la gâchette de son pistolet.
La balle transperce mon abdomen. San hurle en se précipitant vers moi. L'impact fait basculer mon corps vers l'arrière, puis l'entrepôt disparaît pour laisser place à un nouveau paysage : le commerce de Nanou.
Je me vois allongée à côté de son cadavre qui n'a presque plus rien d'humain. Mais après réflexion, mon corps aussi n'en a plus l'air. Je me voix inerte, les yeux grands ouverts rivés sur ce qu'il reste du visage de Nanou. Mes vêtements collent à ma peau, mes cheveux étendus autour de ma tête sont mouillés par mon sang et le sien, et ma peau est dans un état de décomposition bien avancée déjà.
Suis-je morte ?
Moi ?
Morte ?

La nausée me donne des haut-le-cœur et la bile brûle le fond de ma gorge. C'est ce qui me sort violemment du sommeil.
Je me redresse rapidement dans le lit en portant une main à ma bouche. La douleur à mon abdomen réapparaît et me réveille encore plus, mais ce n'est pas ma priorité, là tout de suite. Je sors du lit et me dirige presque en courant vers la salle de bain attenante. J'ai tout juste le temps d'arriver en face du lavabos et d'ôter ma main que je vomis.
Ma gorge et mon estomac me brûle. Ce qui sort de ma bouche est liquide et presque jaune fluo. Je n'ai rien avalé depuis le Cokette Cofee, et tout ce que j'ai mangé avant ça a déjà été vomis lorsque nous avons découvert le cadavre de Nanou. Je suis étonnée de voir que je peux encore dégueuler alors que mon estomac est vide.
L'une de mes mains est posée sur le rebord du lavabos tandis que l'autre tient mes cheveux au dessus de ma tête pour éviter de les salir. Quand j'ai enfin fini, après un temps qui me paraît représenter une éternité, je nettoie le lavabos puis rince mon visage à l'eau froide. Je finis en me brossant les dents, prenant le risque que la menthe du dentifrice me fasse vomir une nouvelle fois. Mais rester avec une bouche aussi sale est hors de question.
Je me redresse et m'attarde quelques secondes sur mon reflet dans le miroir. Je n'ai pas eu le temps d'allumer la lumière mais la nuit éclaire légèrement la pièce. Les ombres accentuent mes cernes et les traits fins de mon visage, j'ai l'impression d'être un cadavre.
'Suis-je morte ?'
Un cauchemar. C'était qu'un putain de cauchemar Hannah.
Un frisson traverse mon corps pendant que je regagne la chambre. Je m'arrête près du lit et m'assoie sur son rebord, là où San dort à point fermé. Mais même endormi il n'a pas l'air tranquille.
Ma main est comme attirée vers lui et dégage les cheveux noirs de son visage, avant de se fondre vers ceux de l'arrière de son crâne. Ses sourcils se froncent légèrement sous mon toucher, puis finalement son expression s'adoucit. Comme s'il avait reconnu ma présence et que celle-ci avait suffi à l'apaiser.
Je souris en le détaillant, puis le fait plus tristement en remarquant les marques de griffures sur ses avant-bras puis les boîtes de ses médicaments encore plus éparpillées sur la table de nuit qu'à l'habitude, accompagnées de quelques paquets de cigarettes. Une boîte d'anxiolytiques est ouverte et les plaquettes qu'elle contenait presque vides. Je me demande combien il en a pris pour pouvoir trouver le sommeil et ne pas être réveillé par mon cauchemar et le son de mes vomissements. Ces derniers temps il préférait faire nuit blanche que de s'en empiffrer. Il devait se sentir trop dépasser sur ce coup là. Et sommeil est le meilleur des échappatoires.
Mon corps se rapproche du sien et je dépose un doux baiser sur son front, puis sur ses lèvres. Sa bouche remue légèrement après ça, mais il reste endormi.
Je me demande si San fait comme moi. S'il m'observe pendant que je dors alors que lui n'arrive pas à trouver le sommeil. La réponse est sûrement oui, mais je suis bien trop embarrassée à l'imaginer me regarder entrain de baver et de ronfler pour poursuivre cette réflexion.
En revoyant les cigarettes sur la table de nuit, je me dis qu'une petite ne serait pas de refus et bien méritée.
J'ouvre la fenêtre de la chambre, allume ma cigarette puis m'appuie sur le rebord en regardant le paysage recouvert par une bonne couche de neige.
Le fourgon de Yeo-Sang est encore garé dans la coure, lui et Jong-Ho doivent sûrement être resté dormir. En revanche la Porsche de Hong-Joong a disparu. Quant à la Jeep... sa carrosserie est toute cabossée.
La neige continue de tomber en gros flocons. J'ai l'impression qu'elle me nargue. Je crois la détester à présent, pourtant j'étais l'une des premières à enfiler mon manteau pour aller m'y amuser. Comme lors de notre première sortie, à moi et San. Il s'agissait de la première neige de la saison, en plus de ça. Mais maintenant... l'avoir vu commencer à tomber au moment où nous avons découvert le corps sans vie de Nanou... ça a brisé quelque chose.
La première bouffée de tabac me fait directement un bien fou. Malgré le vent froid qui frappe mes bras nus, je me sens plus décontractée. Et mon cauchemar me semble loin derrière moi maintenant.
Je n'en avais pas fait un depuis... je ne m'en rappelle même plus.
Quand ma cigarette se termine, j'en entame une nouvelle. Le tabac et le calme de la nuit m'apporte un réconfort dont je n'ai pas envie de me séparer tout de suite.
C'est vraiment une phrase de future accro à la nicotine ça.
La mort de Nanou bouleverse le plan que j'avais imaginé. Il va falloir presser les choses maintenant, ça ne m'arrange pas vraiment. Eunji a frappé fort en s'en prenant à elle, et il nous a très bien fait comprendre dans son message de provocation qu'il ne compte pas s'en arrêter là. On se doit d'agir vite avant qu'un nouvel événement aussi dramatique, même plus, ne se produise. La question est comment...
Une vengeance...
- Hannah...?
Je sursaute presque en entendant la voix de San et les frottements de la couette dont il se sépare.
- Je suis là.
Il s'assoit sur le bord du lit, frotte son visage dans ses mains puis se redresse pour se diriger lentement vers moi. Je l'accueille les bras grands ouverts, sourire aux lèvres, tandis qu'il me sert contre lui en entourant l'arrière de ma tête de ses mains. Il n'est vêtu que d'un short, et la chaleur de son torse nu est plus qu'agréable. Je ne me lasserai jamais de cette sensation.
Je relève la tête vers lui et me mets sur la pointe des pieds afin que mes lèvres puissent atteindre les siennes pour un chaste baiser. En me détachant pour le contempler, je suis attendrie par son visage encore endormi, avec ses yeux noirs à moitié ouverts qui me fixent.
À le voir ainsi, il a l'air d'un homme vraiment doux. D'un ange. Et c'est ce qu'il est, quand il n'est plus dans son rôle de chef de cartel. Seulement ce visage de lui est une chose que peu de personnes peuvent avoir la chance de voir, c'est-à-dire seulement moi, en fait.
San remue son nez, puis fronce les sourcils.
- Tu étais entrain de fumer ?
- Oui ?
Je me décolle pour lui montrer la cigarette tout juste entamer, jusqu'à présent cacher derrière son dos, même si je ne cherchais pas à le faire.
- Ça t'arrives souvent de le faire en douce ? Dit-il sur le ton de la plaisanterie.
- T'es toujours sur mon dos, dit moi comment je suis censée pouvoir te le cacher ?
Il hausse les épaules, puis faufile sa main dans la poche de mon short pour en ressortir le paquet de cigarette et le briquet. Il en allume une et en respire la première bouffée sans jamais me quitter des yeux.
Ça le rend terriblement sexy. J'ai envi de me débarrasser de mon short et de coller mon cul à sa queue.
C'est exactement ce qu'il veut.
- Pourquoi tu ne dors pas ? Lance-t-il en ignorant la tension sexuelle entre nous.
- J'ai fait un cauchemar.
- Toi ? Un cauchemar ?
Je me tourne vers la fenêtre et laisse mon regard se perdre dans la neige. San fait de même, mais ne résiste pas à l'envie d'entourer ma hanche avec l'un de ses bras pour me garder coller à lui. Ce que, évidemment, apprécie grandement.
- Ouais, j'en fais jamais d'habitude. J'aspire une bouffée et en recrache la fumée avant de poursuivre. J'ai cauchemardé de toutes les choses traumatisantes que j'ai vécu, en même temps.
- Ça avait l'air chouette.
- Ça l'était. Ris-je. J'ai été hantée par le fantôme de Monsieur Jang. Puis je t'ai revu briser la nuque de celui qui m'a tiré dessus. Il se tend contre moi. Après je me suis vue à côté du corps de Nanou. Le mien était dans le même état que le sien. Je me suis réveillée et j'ai vomi.
Le silence s'installe. San me sert encore plus.
- Ce n'est pas de ta faute. Reprenais-je, sachant pertinemment à quoi il pense.
- Évidemment que ça l'est. Tout ça, c'est à cause de Pirateez, donc de moi. Je sais très bien que tu as fait le choix de rester car c'est ce que tu voulais, mais... il soupire sans finir sa phrase.
- Tu devrais t'y faire vite, car ça sera comme ça toute notre vie. Il se tourne vers moi. Je fais de même. Toi et moi, c'est à la vie et à la mort, bébé. T'as pas le droit de me quitter. Je secoue l'index devant ses yeux. Interdit. Alors prends l'habitude que je sois souvent en danger, puisque je compte bien rester ta meuf jusqu'à ce que la mort nous sépare. Et encore, même cette pute n'y arrivera pas.
Il me fixe avec un visage neutre, et sourit.
- Évidemment, bébé. Répète-t-il.
Puis il m'embrasse. Ou, que dis-je, il se jette sur moi en m'étouffant !
- S-San ! Fais-je en riant après m'être difficilement détachée de lui.
- J'ai une folle envie de t'embrasser, là, maintenant. Alors arrête de bouger.
Il m'arrache la cigarette des mains pour la balancer par la fenêtre après avoir fait de même avec la sienne, puis il empoigne fermement le dessous de mes fesses pour me ramener à lui et pouvoir m'embrasser avec encore plus de violence. Je ne sais plus si je dois m'injurier ou rire contre ses lèvres, mais en tout cas je suis certaine d'avoir autant envie de lui que lui n'a envie de moi.
San remonte ses mains sous mes fesses, puis plus haut jusqu'à les faire glisser sous mon teeshirt. Mon bassin se presse contre le sien, et j'envoie chier le putain de trou que j'ai dans le bide.
Cette nuit, je me fais déboîter.
Je place mes mains sur son torse pour le repousser. San me fixe avec interrogation, puis ses yeux s'illuminent quand il me voit retirer mon teeshirt. Il fixe tour à tour mes seins, puis mes yeux, puis mes seins, et revient enfin à mon visage.
- Hannah je t'aime, putain.
Son corps se colle contre le mien comme un aimant puis ondule en simulant l'acte. L'humidité entre mes cuisses apparaît et grandit dangereusement, si bien que mon short ne tarde pas à être vite trempé. Et ça ne s'arrange pas quand son érection se frotte à mon entrejambe, déjà bien grande. Presque trop grande je dirais, mais c'est parfait.
Mes mains se perdent dans ses cheveux alors que je presse ma bouche contre la sienne si vite que nos dents s'entrechoquent. Sa langue lèche ma lèvre inférieur avant de se joindre à la mienne pour ne plus la lâcher.
San glisse une main sous l'élastique de mon short, l'autre trop occupée à saisir l'un de mes seins pour le malaxer en s'arrêtant quelque fois pour s'amuser avec mon téton durcit par l'excitation. Je couine littéralement contre ses lèvres à chacun de ses pincements, l'incitant à continuer.
- Hannah... il se détache pour me fixer dans les yeux. Je frissonne en voyant l'excitation brûler dans ses iris noirs. Tu me rends...
Il ne finit pas la fin de sa phrase. Non, à la place il décide de me montrer plutôt que de me dire.
Il s'agenouille face à moi, pose ses mains de part et d'autre de mes hanches pour faire glisser mon short le long de mes jambes. Je me retrouve entièrement nue pour la première fois devant lui, debout, presque à le supplier du regard de me donner plus.
En fait, ce n'est pas presque. C'est clairement ce que je fais, le supplier.
- San... son prénom m'échappe.
Il soulève l'une de mes jambes pour la mettre au dessus de son épaule. Je me rattrape au rebord de la fenêtre, encore ouverte, pour ne pas perdre mon équilibre, et alors comprends ses intentions quand son visage se rapproche de mon intimité.
- Oh mon d...
Un gémissement, qui s'apparente plus à un hurlement, franchit la barrière de mes lèvres sans que je m'y attende. Mon corps se cambre, enfonçant davantage les plis de mon sexe dans sa bouche pour en avoir plus, et sentir mieux. L'air quitte mes poumons et devient soudainement difficile à trouver. San continue ses coups de langue sur ma petite boule de plaisir, au départ lent, puis accélère en me sentant impatiente. De mon côté, je n'arrive pas à m'empêcher de crier et mes mains cherchent désespérément à quoi se tenir. Quand la fenêtre ne suffit pas, une de mes mains s'accroche à l'arrière de ses cheveux, l'incitant à me lécher plus vite. Mais tenir en équilibre plus de dix secondes sur une jambe avec tout les spasmes qui traversent mon corps est presque impossible.
Je rejette la tête en arrière, les yeux à moitié ouvert, alors que je sens sa langue quitter mon clitoris pour s'aventurer vers l'entrée de mon vagin.
- San ! Cris-je dans un gémissement.
Ma jambe flanche. Ses cheveux caressent mon ventre et le pansement qui en recouvre une partie quand il quitte mon entrejambe pour passer ses mains dans mon dos et retenir un maximum ma chute. L'arrière de mon crâne et mon dos tapent légèrement le plancher de la chambre, mais je n'ai pas le temps de comprendre quoi que ce soit que San est déjà entre mes jambes pour continuer son boulot. J'écarte en grand les cuisses et relève la tête pour le voir faire entre elles. Mon visage est défiguré par le plaisir.
J'ai l'impression de perdre la tête.
- Hannah ?! Des pas résonnent dans le couloir de l'étage. Qu'est-ce qu'il se p...
Et la porte de la chambre s'ouvre à moitié sur Jong-Ho, complètement déboussolé de voir... Enfin je ne sais pas vraiment ce qu'il voit. J'espère juste, pour lui, que le lit nous cache un minimum.
- Dégage ! Lui hurle San.
Jong-Ho ne se le fait pas dire deux fois.
Dès que sa langue glisse à nouveau sur mon clitoris, je sais que, cette fois ci, c'est pour me faire atteindre le septième ciel.
J'atteins enfin l'orgasme dans un hurlement qui dépasse de très loin les précédents. Mes fesses et mon dos décollent du sol, puis y retombent lourdement une fois que la vague de plaisir est passée. Ma respiration est irrégulière, bien plus que saccadée. Puis je souris, car je sais ce qui m'attend maintenant.
San apparaît au-dessus de moi, toujours entre mes jambes. Mais maintenant il n'a plus de short. Et ce que je vois en bas me fait peur.
Il m'embrasse tendrement, contrastant avec le plaisir fou qu'il m'a offert.
- C'est bon si je te prends... je le coupe.
- Ta gueule. Prend moi n'importe où, mais prend moi.
Un sourire en coin se dessine sur ses lèvres.
J'adore ce putain de sourire.
- Est-ce que...
- J'ai un stérilet. Lâchai-je en entourant son bassin de mes jambes pour coller nos sexes. Maintenant baise moi sur le sol de cette chambre.
Il ne lui en faut pas plus pour me pénétrer sans me ménager. Au premier coup de bassin je cris de plaisir, mais mon hurlement est rapidement étouffé par sa bouche. Nos deux corps s'assemblent parfaitement. Sa queue glisse en moi parfaitement, grâce à la cyprine que l'orgasme m'a aidé à sécréter d'avantage.
Tout est parfait, bordel.
San doit passer une main sous mon crâne pour éviter que ma tête tape violemment sur le plancher à chacun de ses va-et-vient dans lesquels il s'enfonce plus profondément en moi. Son corps se couche sur le mien, sa tête s'enfonce dans mon cou pour l'embrasser et le mordre, et, putain, je l'entends grogner près de mon oreille.
- Attend... dis-je d'une voix essoufflé après dix minutes.
Il se redresse et son sexe glisse en dehors du mien. Intrigué, il me regarde poser mes coudes sur le matelas du lit en gardant mes genoux sur le sol. Je cambre comme une grosse pute, et il comprends alors.
- T'es incroyable, merde.
Il se place derrière moi, me pénètre puis tape son bassin contre mes fesses. Mon visage s'enfonce dans le matelas. Celui-ci étouffe mes gémissements et mes couinements, mais ne fait pas le poids face à ceux que je pousse quand San me donne une première fessée, puis une longue série d'autre.
La peau nue de ses cuisses claquent contre celle de mes fesses. Je penche la tête en arrière, San agrippe et tire doucement mes cheveux pour mettre en évidence mon cou et l'embrasser en continuant ses coups de bassin. C'est dans cette position qu'il finit en moi avant de s'affaler sur mon dos, épuisé.
- Oh... fais-je entre deux souffles, putain.
Son sperme coule de mon vagin et mouille l'intérieur de mes cuisses quand il se retire. Il m'aide à me relever, embrasse ma tempe avant de saisir ma main pour me guider vers la salle de bain. Mes jambes peine à me porter, mes genoux me font mal, et enjamber la baignoire se trouve être encore plus dur que marcher. Mais bordel, j'ai déjà hâte de nos prochains ébats.
L'eau chaude coule sur nos corps enlacés. Ma tête est posée sur son torse et la sienne sur la mienne.
Je n'arrive plus à le lâcher.
- C'était vraiment...
Je n'ai pas les mots, tout simplement.
- Quand tu t'es retournée pour te mettre en levrette... j'ai cru que... j'ai cru que... il inspire un grand coup, que j'allais éjaculer juste en te voyant faire.
- Merci du... compliment...
- De rien.
Je pouffe un rire. Nous nous mentons à rire doucement tous les deux, comme des cons.
- Je préfère te voir comme ça que comme tout à l'heure.
- Me voir tout nu ?
- Non, gros nul. Te voir sourire que de te défouler sur une voiture.
J'attrape l'une de ses mains pour la caresser. J'étais trop occuper à jouir pour voir que ses phalanges sont abîmées, égratignées et rouges par endroit.
- Tu n'avais pas briser une vitre ? Fais-je en le revoyant enfoncer son poings dans la voiture.
- Non, je les ai toutes brisées.
Évidemment.
- Qui t'as retiré les bouts de verres ?
- Hong-Joong. Je voulais pas mais il a profité que je sois shooté. Puis je t'ai rejoint au lit et tu dormais déjà.
- T'es vraiment trop baka toi.
Sa main se pose sur ma gorge et il plaque mon dos doucement contre le carrelage froid du mur de la baignoire. Je souris.
- Mais t'aimes bien ça.
- J'aime trop ça. Repris-je. En tout cas pour un mec shooter, tu t'es vraiment bien débrouillé pour me soulever.
- Avec toi ça vient tout seul. Il m'embrasse puis continue plus doucement : Je t'aime Hannah.
Cet homme finira par me tuer à force.
- Je t'aime aussi.

Plus tard, nous nous retrouvons dans le lit allongé l'un contre l'autre, nus tous les deux. Après notre ébat je sens le sommeil me rattraper rapidement, même avec le soleil qui commence tout juste à se lever. Et maintenant que la tension sexuelle est redescendue, nous nous perdons un peu tous les deux dans nos propres réflexions.
- Aujourd'hui va être une journée difficile pour toi. Chuchotai-je fatiguée.
- Hmm... il caresse mes cheveux sans rien ajouter.
- À quoi tu penses ?
- À une vengeance. Je n'ai pas été capable d'être là pour Nanou, c'est de ma faute si elle est morte. Je ne veux pas qu'elle soit morte pour rien. Je... J'aurai voulu revenir la voir pour te présenter une nouvelle fois à elle, mais cette fois ci en tant que copine. Elle avait du savoir en te voyant que j'allais finir par tomber amoureux de toi. Les grand-mères, elles sont fortes pour ce genre de trucs.
L'époque où il ne communiquait jamais avec moi me semble lointaine dorénavant. Il a tellement fait de chemin depuis...
- Le plus important maintenant, c'est de sauver ce qui compte pour toi. Ce qui est encore possible de sauver. Avec une vengeance... répétais-je à moi-même. Une vengeance...
Puis je me redresse brusquement en le fixant. D'un coup, la fatigue a disparu.
Eunji a trop pris à San pour que seul sa mort puisse venger ce qu'il lui a enlevé...
- Qu'est-ce que tu...
- J'ai une idée mais...
- Mais quoi ? Tu as peur qu'elle soit mauvaise ?
- Non, en fait c'est le contraire. Il me regarde intrigué. Je n'aime pas cette idée, mais... Eunji s'en est pris à ta famille, alors on peut s'en prendre à la sienne. Sa sœur, sa mère... Elles n'ont rien fait mais... Merde, si elles meurent ça serait bien mérité.
Je n'arrive pas à croire ce que je suis entrain de dire.
Quand San m'a emmené observer la famille d'Eunji, j'ai trouvé ça horrible que l'on puisse ne serais-je qu'imaginer s'en prendre à elle pour lui faire payer. Mais maintenant que Nouna est morte... Lui n'a pas hésité à la tuer, pourquoi devrions-nous s'en empêcher ?
Je continue.
- Eunji n'aura plus personne. Sauf...
Son regard s'illumine.
- Sauf toi.
Je vais indirectement être coupable du meurtre de deux innocentes. Mais tant pis.
Au moins, on restera en vie.

𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐅𝐚𝐥𝐥 - 𝐂𝐡𝐨𝐢 𝐒𝐚𝐧Donde viven las historias. Descúbrelo ahora