𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟏

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   Dans la voiture, l'une de mes jambes s'agitait de plus en plus frénétiquement à l'approche de notre destination. La journée n'avait pas commencé de la meilleure des manières pour moi. Ma crise d'angoisse m'avait énormément fatiguée, et malheureusement pour moi je n'avais pas encore fini d'être stressée.
Mon premier jour en tant que secrétaire pour Eunji s'annonçait long et épuisant. Je savais qu'au niveau du travail à fournir ça ne changeait pas beaucoup de celui d'hôtesse d'accueil, mais l'idée d'être dans un bureau coller au sien et devoir le supporter encore plus me mettait très mal à l'aise.
J'allais une fois de plus sans doute très bien m'en sortir, mais en attendant je sentais la pression monter sans pouvoir y faire quoi que ce soit.
   Quand la voiture s'arrête à quelques rues de la tour de Palace Immobilier, je cherche automatiquement un peu de réconforter dans les yeux de San.
Il avait tout comme moi été très silencieux tout le long du trajet, ce qui ne changeait pas vraiment de d'habitude. Mais aujourd'hui, c'était surtout à cause de tous les aveux que nous avions fait à l'autre une heure à peine plus tôt. Je crois que nous avons tous les deux profiter du trajet pour repenser à tout ce que l'on s'est dit. Ce silence était un peu gênant, mais pas oppressant.
J'avais plusieurs fois senti son regard se poser de courts instants sur moi, et sûrement avait-il senti le mien sur lui aussi. Quoi qu'il en soit, nous étions tous les deux encore un peu troublé.
J'avais avoué à San que je commençais à m'attacher à lui, et lui m'avait avoué qu'il l'était déjà énormément. Ce n'était pas rien, et j'étais heureuse d'avoir pu communiquer avec lui à cœur ouvert.
San rencontra finalement mes yeux et compris ce que je recherchais en le fixant ainsi.
- Tu sais que je ne sais pas faire ça. Fait-il d'une voix douce.
- OK, bah je vais me faire foutre alors. Dis-je pour rire en attrapant mon sac à main posé à mes pieds, soudain surprise en sentant sa main hésitante se poser sur ma cuisse, juste au dessus de mon genoux.
Je me redresse avec mon sac dans une main pour mieux voir sa main sur ma jambe , et me mets à sourire comme une imbécile lorsque son pouce commence à caresser tout doucement ma peau à travers mon collant. Son geste timide montrait qu'il avait peur de mal s'y prendre, clairement pas habitué à être si doux avec quelqu'un. San ne savait en effet pas réconforter les gens, mais il faisait l'effort d'essayer avec moi. Et s'en sortait bien, en plus !
Quand je relève ma tête vers lui, je ne suis pas étonnée de le voir fixer un point invisible à l'extérieur de sa voiture depuis sa vitre. Il me fuyait sans doute pour ne pas paraître trop affectueux, plus par manque d'habitude que par ego, dans notre cas.
Toujours avec mon sourire collé aux lèvres, je pose ma main sur la sienne puis caresse son dos avec mon pouce. Je la sens se contracter à mon contact, puis se détendre un peu plus tard.
- Tu as vu comme ta main rend bien sur ma cuisse ?
San s'autorise enfin à rediriger son regard vers moi, pour le poser sur nos mains. Je crus même apercevoir un petit sourire se former sur ses lèvres fines, mais rapidement disparaître par peur d'être démasqué. À la place, son visage s'assombrit.
- L'idée qu'Eunji ait pu toucher cette endroit de ton corps bien avant moi me met hors de moi.
Bien entendu, il en voulait à Eunji, pas à moi.
- Si ça peut te rassurer, tu peux encore être le premier à toucher d'autres parties.
Si tu m'avais embrassée tout à l'heure, t'en aurais déjà fait l'expérience.
Non Hannah, il valait mieux discuter que s'embrasser comme des fous dans votre cas.
- Oh Hannah, c'est plutôt à moi de te rassurer en te disant que j'y compte bien.
La seconde main de San se lève vers moi pour caresser doucement et lentement mon bras gauche, avant de remontrer ainsi jusqu'à mon épaule puis mon cou, pour finir sur ma mâchoire. Je sens son autre main serrer davantage ma cuisse, comme s'il voulait mieux sentir que je lui appartenais.
Mais bébé, je me donne à toi toute entière sans hésiter !
Son pouce vient effleurer mes lèvres avant que sa main se saisisse de mon menton pour me forcer à tourner légèrement ma tête sur le côté et à me rapprocher encore plus de lui. En même temps, San se penche vers mon oreille pour y replacer des petits cheveux derrière. Son geste me fige tandis que son souffle chaud près de ma peau fait battre mon cœur plus fort. Ma respiration se coupe lorsqu'il commence à me susurrer quelques mots d'une manière tout à fait suave et exquise qui suffisent à me faire perdre la tête.
- Je reviendrai te chercher ce soir.
Il finit par un mouvement qui m'acheva totalement: une tendre baisé sur ma tempe.
Le contact de ses lèvres sur ma peau me procura encore plus d'excitation, mais aussi de frustration. Je me retenais de ne pas lui en demander plus, et même de le supplier, car je savais que ce n'était pas sage.
Mais je n'avais pas envi de lui cacher l'effet qu'il me faisait, pour la simple et bonne raison que je trouvais ça totalement absurde de le faire. Au contraire, je voulais qu'il voit l'état dans lequel il peut facilement me mettre. Je voulais qu'il sache que je le voulais moi aussi.
Je n'avais pas envi de tourner en rond avec lui, non.
Moi je veux ressentir pleinement toute cette excitation qu'il me procure, toute la douceur, l'attention et la bienveillance qu'il m'offre.
Cela lui plaît, et j'aime tout autant voir l'emprise que je peux avoir sur lui aussi.
Je ressens un vide lorsqu'il se détache de moi, emmenant ses mains avec lui. Mon corps frisonne en l'absence de sa chaleur corporelle, et je devine très bien mes yeux briller en le regardant.
- Je veux rester avec toi et ton putin de sex appeal.
Ses lèvres s'étirent en un sourire en coin qui lui donna un charme encore plus fou. Un jour je vais vraiment finir par perdre mon sang froid et lui monter dessus. Croyez moi, ce jour là restera gravé à jamais dans ma mémoire.
- Tu vas être en retard, file. T'embrasseras Eunji de ma part.
Je lève les yeux au ciel en soupirant bruyamment, amusée, serrant contre moi mon sac à main.
- Ouais, et puis tu viendras te téléporter pour le tuer devant tout le monde avant même que nos lèvres se touchent ?
- Non, je suis plus dans la subtilité moi. Et figure foi que j'excelle dans le tir au sniper.
- C'est excitant. Mais tire moi plutôt une flèche dans le cœur cupidon.
J'ouvre la portière et San me pousse l'épaule pour me faire sortir de la voiture plus rapidement, riant légèrement au passage.
C'est déjà la troisième fois que mes blagues nulles font rire San, je sens le record bientôt arriver les gars !

𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐅𝐚𝐥𝐥 - 𝐂𝐡𝐨𝐢 𝐒𝐚𝐧Where stories live. Discover now