𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟕

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Je me réveille quand le véhicule s'arrête devant le grand portail du manoir, comme si mon corps savait que nous étions arrivés. San ouvre la porte coulissante du fourgon pour en sortir et me tendre la main après. Je prends appuie sur celle-ci pour m'en extraire tout en faisant attention à ne pas cogner le sommet de ma tête contre le plafond bas de la voiture. Il referme la porte derrière moi tandis que WooYoung baisse sa vitre pour nous dire quelques mots.
- Les corps seront récupérés dans la nuit. San hoche la tête comme seul réponse, puis WooYoung redirige son regard vers moi. Prend soin de toi Hannah.
   Seong-Hwa m'adresse un sourire réconfortant avant de reprendre la route. Je regarde le fourgon s'éloigner dans la légère lumière de l'après-midi froide avec des picotements dans les yeux à cause de la fatigue, puis me tourne vers San qui utilise le badge du portail pour l'ouvrir. D'un mouvement de la tête il m'incite à m'avancer vers lui, ce que je fais sans me poser de question. Son bras passe dans mon dos pour le caresser doucement tandis que nous nous avançons jusqu'au hall de la maison.
   Je me déchausse dans l'entrée puis me dirige sans un mot à l'étage pour rejoindre ma chambre, San me suivant de près comme si je risquais de m'effondrer de fatigue à tout moment.
   - J'ai besoin de prendre une douche. Fais-je d'une voix faible et endormie en poussant la porte de ma chambre.
   - Tu veux que je te prépare quelques choses à manger ?
   - Non merci, je n'ai pas faim.
   Je suis même un peu barbouillée.
   Je laisse San sur le pas de la porte, la referme et balance mon sac à main sur mon lit. En me déshabillant je laisse traîner mes vêtements un peu de partout sur le sol, soudain dégoûtée de les voir tachés de sang pour la plus part. Du sang qui n'était pas le mien. Vu leur état, je n'étais même pas sûre de vouloir les remettre une fois qu'il allait être propre. Et sang doute que le sang n'allait pas vouloir partir au lavage.
   En entrant dans la salle de bain j'observe rapidement mon reflet dans le miroir avant de soupirer bruyamment. Ce que j'y voyais me fatiguait encore plus que je ne l'étais déjà, pourtant il devait à peine être quatorze heure. Mes cheveux autrefois plaqués en une couette haute étaient à présent tout ébouriffés, et mon visage était même taché de quelques goutes de sang sèches qui me dégoûta encore plus.
   Je lâcha mes cheveux et me dépêcha d'entrer dans la baignoire pour prendre une douche bien chaude et méritée, savonnant mon visage avec tellement de force que ma peau en devenu rouge.  Mes cheveux aussi y passèrent, j'avais besoin de nettoyer chaque parcelle de mon corps pour éviter de repenser au sang. Sa vue ne me dérangeait, mais en avoir que moi... Non merci.
   Un quart d'heure plus tard, je coupa l'eau pour enrouler mon corps dans une serviette propre tout en laissant mes pensées divaguer dans mon espoir.
  Je repensa à la balle qui troua facilement le crâne de Monsieur Jang, puis à la marre de sang qui émanait de tous les corps inertes et dans laquelle j'ai eu la chance de ne pas marcher dedans.
   Soudain, mes ballonnements se manifestèrent encore plus tout en s'accompagnant d'une grosse nausée. Je sentis la bile me brûler la gorge, et je sus tout de suite ce qui allait suivre.
   Je pencha ma tête vers le lavabos juste avant de me mettre à vomir mon petit déjeuné de ce matin. L'odeur, un mélange de légumes et de café avariés, était tout à fait répugnante et me donna encore plus envie de me vider. Ma gorge me brûla davantage tandis que de grosses larmes se mettent à couler le long de mes joues, ne supportant pas de vomir et n'y étant pas habituée. Je n'avais quasiment jamais de vomissements, et il faut que contre tout attente tous ces meurtres auxquels j'ai assisté ont fini par avoir raison de moi.
   J'entendis la porte de ma chambre s'ouvrir puis des pas s'approcher jusqu'à moi, trop occupée pour lever les yeux et voir le visage de cette personne. De toute façon, ça ne pouvait être que lui.
   San regroupa mes cheveux pour les tenir en l'air, m'évitant de les salir et me libérant ainsi les mains. J'en posa une sur ma poitrine et la seconde sur le lavabos, attendant maintenant impatiemment que tout cela s'arrête.
   Après quelques minutes qui me parurent être une véritable éternité, j'avais enfin fini de vomir, sûrement car il n'y avait plus rien à sortir. Ma respiration était haletante, mon nez bouché par la morve qui coulait jusqu'à mes lèvres, et mes larmes me flouttaient la vue. Je ne ressemblais clairement à rien, là en petite serviette, devant un lavabos remplis de vomis. Je ne serais même pas étonnée de voir un bout du miroir baptisé lui aussi.
   - Pitié, ne me regarde pas. Dis-je en reniflant après avoir essuyé ma bouche du revers de la main.
   - C'est pas le plus important là, tu ne crois pas ?
   Je lava mes mains avec du savon avant de pincer mon nez avec mes doigts pour directement me moucher dedans.
   Après ça je les lava une seconde fois, pour cette fois ci passer un coup sur mon visage et effacer mes larmes.
   Et je les lave une troisième fois, pour faire un puis avec et boire dedans.
   Puis quatrième fois pour rincer le lavabos. Par miracle j'avais plutôt bien visé.
   Et enfin une dernière fois en insistant sur le savon pour être sûre qu'il n'y est plus aucune trace.
   Après ça j'attrape ma brosse à dent pour les nettoyer de fond en comble, un peu écœuré par la menthe fraîche. Je préférai largement ça au goût du vomis.
   - C'est passé ?
   - Je crois.
   Je range la brosse et relève enfin la tête, croisant immédiatement son regard inquiet. Il est le premier à se détourner pour attraper une autre serviette qu'il utilise pour sécher délicatement mes cheveux, un geste qui me fait vraiment plaisir.
   - Merci. Fais-je simplement.
   - J'avais imaginé te voir en petite tenue dans d'autres circonstances.
   Je pouffe de rire et ne perds évidemment pas l'occasion pour trémousser mon derrière contre lui, dont le début de mes fesses étaient presque visiblement à cause de la taille de la serviette. Je m'arrête de moi-même assez rapidement, vite rattraper par le karma et la nausée.
   - Ça t'as fait le même effet la première fois ?
   - La première de ?
   - La première fois que tu as vu un cadavre.
   San ne me répond pas tout de suite, occupé à enrouler mes cheveux dans la serviette avant de la rabattre sur ma tête.
   - Je n'ai pas vomis, mais je me souviens avoir eu des nausées quelques heures après. Je jouais avec des cadavres d'animaux, alors ça ne m'a pas fait trop d'effet.
   Le mec est immunisé quoi.
   - Tu avais quel âge ?
   - Quinze ans. Apparement j'étais assez grand pour connaître la réalité de la vie. On aurait dit qu'il citait quelqu'un, sûrement son père.
   - Moi à quinze ans je faisais des karaoké.
   - Chacun son héritage.
   Je me tourne vers lui et hésite un peu avant de passer mes mains autour de sa taille pour me coller à lui en posant ma tête contre son torse. Je le sens se tendre au départ, sûrement surpris par mon câlin, puis il se détend en me rendant mon étreinte. Ses bras autour de ma nuque me serrèrent encore plus contre lui, et sa tête se posa sur la mienne, comme tout à l'heure avant qu'il me ramène dans le fourgon.
   Je me sens tout de suite plus apaisée et en oublie même toutes nos péripéties. Actuellement, c'était juste moi et lui. Et sa main qui sous ma serviette pour claquer ma fesse.
   - Aïe ! Criais-je surprise en relevant ma tête vers lui, persuadée que ma fesse devait être devenue rouge à cause de la puissance de sa fessée. Mais t'es un grand malade !
   - Fait pas comme si ça te dérangeait. Ses lèvres forment un sourire en coin.
   - Non, en effet. J'aimerai même que tu claques l'autre fesses, car elle commence à être jalouse. Mais le moment était censé être mignon !
   - Jalouse ? Oh non, je ne peux le supporter plus longtemps.
   Il glisse sa seconde main en dessous de ma serviette et vient claquer mon autre fesse, m'arrachant un nouveau cri.  
   C'est qu'il y va pas de main morte, le bougre !
   - Tu m'enlèves les mots de la bouche.
   - T'es mignonne quand tu cris pour moi.
   Mes joues me chauffent autant que mes fesses, soudain envahis par un mélange de sentiments dont et surtout l'excitation.
   - À la base j'étais entrain de vomir à cause des cadavres que j'ai vu.
   - Ouais, mais moi je vois surtout le reflet de ton petit cul rebondit dans le miroir. Et ça, je risque pas de l'oublier.
   L'enflure ! Ça veut dire qu'en soulevant ma serviette pour y passer les mains il a aussi pu voir mes fesses ! Il s'est bien gardé de me le dire !
   - Ça suffit les conneries ! De toute façon, pas avant le mariage !
   - Pourquoi tu mens comme ça ?
   - J'en sais rien, tu me fais perdre la tête bb. Je lui fais un clin d'œil tout en passant ma langue sur la lèvre inférieur. Il a l'air conquis.
   - Oh toi...
   Un autre cri s'échappe de ma bouche quand il saisit l'arrière de mes cuisses me porter.
   Putin, tu cris beaucoup Hannah hein...
   Je rougis encore plus en sentant ma serviette se soulever, révélant cette fois ci tout mon divin popotin dont San n'en perd pas une miette en le regardant depuis le miroir. Pour clouer le spectacle, ma serviette essaye carrément de se faire la mâle ! Je dois la maintenir contre ma poitrine pour éviter de finir toute nue contre mon mâle alpha préféré. C'est que... je suis pudique moi...
   Menteuse...
   Grave.
   - Mais qu'est-ce que tu fous merde ! M'exclamai-je en sentant son entrejambe faire pression contre la mienne à cause de notre position très cocasse.
   San m'entraîne jusqu'à ma chambre et m'allonge sur mon lit, les jambes dans le vide et le buste contre le matelas. Il se place entre mes jambes, colle sa poitrine contre la mienne et enfonce sa tête près de mon cou pour embrasser sauvagement ma tempe.
   - San... Bégayais-je prise au dépourvu.
   Naturellement je cambra mon corps pour rapprocher encore plus nos deux bustes et nos intimité. Je sentais la sienne grossir, mais se sont lèvres qui ont le plus raison de moi. Elles se pressaient et glissaient le long de ma mâchoire avec une telle sensualité que j'étais incapable d'en placer une. Mon cou se tordait pour lui laisser l'accès à celui-ci, encore plus excitée en le sentant descendre jusqu'à mes cervicales puis la naissance de ma poitrine, tout juste caché par la serviette que je tentais de tenir en place.
   Quand il arriva près d'un de mes seins, sa langue passa sur ma peau pour la suçauter comme personne ne l'avait encore fait. Pourtant j'en avais quelques un au compteur. L'une de ses mains se faufila jusqu'à mon second sein et laissa ses doigts jouer avec le bout de la serviette, sans jamais pour autant la retirer pour avoir accès à plus de peau.
   Je retenais difficilement des petits couinements, et j'avais des fois l'impression que San me mordillaient la peau exprès pour pouvoir les entendre. Il remonta de nouveau jusqu'à ma mâchoire, plus en douceur cette fois-ci, et embrassant une dernière fois ma tempe presque avec timidité.
   San releva son buste en s'appuyant sur ses mains pour me surplomber par sa taille et me regarder de haut. Je devina qu'il aimait me voir en dessous, haletante et le visage déformé par une envi terrible d'avoir plus de lui.
Le voir ainsi au dessus de moi augmentait encore plus mon excitation, pour autant le fait qu'il s'arrête là était pour moi parfait. Il avait réussi à me donner envie d'en recevoir plus, mais je pouvais très bien attendre une autre fois pour voir mes vœux s'exaucer. Ça sera encore meilleur.
   À cause de notre position, je savais que mon entrejambe était à découvert maintenant. Mais San n'y porta pas même un regard, ce que je trouva très respectueux et appréciable.
   - C'est ta manière de me réconforter, c'est ça ?
   San pouffe un léger rire en caressant du bout des doigts les parties que sa bouche a pu explorer avant ses mains. Je frissonna sur son passage, et cela lui plu encore plus
   - Ouais, mais ne prend pas l'habitude de toujours recevoir un tel traitement.
   - C'est toi qui risque d'en prendre l'habitude le premier, pas moi. Quand tu goûteras à ce corps tu pourras plus t'arrêter bb.
  Je me redresse sur mes coudes pour embrasser chastement la commissure de ses lèvres, un peu frustrée de ne toujours pas avoir goûtée à sa bouche. Mais je sais que ce jour viendra, alors je le vis plutôt bien. 
   San sourit davantage à mon bisous, me regardant avec une tendresse et une bienveillance que je trouva vraiment adorable.
À chacun de ses sourires je tombe un peu plus pour lui, et j'adore cette sensation.
   - Je vais te faire du riz, tu en as bien besoin après le petit classique que tu as pondu.
   Il se relève et détourne son regard de mon corps pour me laisser en faire de même sans être gênée qu'il voit mes parties intimes, en plus de ça pas rasées. Je le regarde disparaître dans le couloir sans dire un mot, me faisant la réflexion que j'avais, finalement, de la chance de vivre avec cet homme.

𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐅𝐚𝐥𝐥 - 𝐂𝐡𝐨𝐢 𝐒𝐚𝐧Où les histoires vivent. Découvrez maintenant