𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟏𝟗

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   - Aller, montre moi de quoi tu es capable.
J'avais manqué d'attention quelques secondes seulement, mais ça avait largement suffit à Yeo-Sang pour glisser derrière moi et passer son bras devant ma gorge pour me tenir contre lui. Il avait aussi saisit l'un de mes poignets pour mettre mon bras dans mon dos et ainsi presque m'immobiliser.
Je grimaçais en sentant sa poigne se resserrer douloureusement sur mon bras, sentant ma respiration devenir de plus en plus pénible à cause de la pression qu'il exerçait sur ma trachée.
Ce n'est pas la première fois que je me faisais avoir, mais cette fois-ci je comptais bien parvenir à me libérer de sa prise toute seule. Jusqu'à maintenant, je n'y étais pas encore parvenue.
   Yeo-Sang ne m'avait pas apprise encore de techniques particulières, pour le moment il m'avait surtout testée. Il voulait voir comment je réagissais à une attaque, si je me laissais aller à la panique ou non, ou encore quels étaient mes réflexes dans ce genre de situation.
Pour le moment je n'avais rien fait de vraiment concluant, je gesticulai juste comme un poisson hors de l'eau. Vous imaginez bien que ça ne m'avait servi à rien à part à me fatiguer plus vite, et finir en manque d'oxygène encore plus rapidement. Le seul point positif selon lui, c'est que je ne paniquais pas trop. Mais bon, je vois pas en quoi ça pourrait me servir si à côté je n'étais pas capable de me défendre.

Après quelques secondes de réflexions, j'en venu à la conclusion qu'il valait mieux que j'essaye de me défendre à ma façon, et non pas avec des techniques stylées comme celles de Lara Croft. Ce qui comptait c'était le résultat, après tout.
   J'avance mon bassin pour prendre de l'élan, avant de le rabattre violemment en arrière. Alors Yeo-Sang reçoit un énorme coup de fesses au niveau de l'entrejambe, qui atteint ses bijoux de familles comme je l'avais prévu. Pris par surprise, un petit gémissement de douleur s'échappe de sa bouche tandis qu'il relâche enfin son emprise sur moi.
Quand son bras quitte ma gorge et qu'il libère mon poignée, je porte par reflex une main à ma poitrine comme si ce geste allait m'aider à retrouver mon souffle. Je regarde Yeo-Sang se mettre presque en boule par terre, le visage crispé par la douleur et les bras croisés sur son ventre.
   Ce moment me rappela ma rencontre avec San, je lui avais donné un coup de fesses au même endroit quand il voulait jouer les mâles alphas.
   Dans une véritable situation, courir pour m'enfuir ne servirait à rien. Je suis trop mauvaise en course pour pouvoir espérer m'en sortir comme ça. Non, ce qu'il faut c'est d'abord éliminer la menace pour de bon.
Souvent c'est ce que les victimes oublient de faire, dans les reportages criminels.
   Sans réfléchir je le tourne sur le dos pour m'assoir sur sa poitrine et approcher mes doigts de ses yeux. Yeo-Sang semble soudainement oublier la douleur et fixe tour à tour mes jambes de part et d'autre de son corps, avant de s'attarder sur mes doigts crochus qui se rapprochent dangereusement de ses orbites.
   - Je crois que ça suffira, Hannah.
Mes doigts s'arrêtent à quelques centimètres seulement de ses yeux et mon visage se tourne vers l'auteur de cette voix. C'était San, qui nous observait depuis le début de ce premier entraînement. Il regardait mon corps assis sur celui-ci de Yeo-Sang avec un certain agacement qui ne m'étonna pas, bien qu'il n'allait rien dire.
Mais pour quand même me montrer qu'il n'était pas d'accord avec cette proximité, il s'approcha de moi pour passer ses bras sous mes aisselles et me soulever. Mon corps décolle du sol pour atterrir un peu plus loin, et San se détache lentement de moi. Trop lentement pour que ça ne soit pas louche, d'ailleurs.
Je suis surprise de voir la facilité avec laquelle il m'a portée, et regrette un peu de ne pas avoir pu voir ses bras se contracter.
Ce qu'il devait être sexy...
Yeo-Sang se relève en fixant San avec surprise.
   - Ta meuf là, c'est une vraie sauvage !
Étonnement, San ne corrige pas son ami par rapport au « ta meuf ».
Acceptait-il qu'on me nomme ainsi ? J'en doute, mais son silence ne disait pas le contraire en tout cas.
San arborait toujours un visage neutre qui ne laissait pas entrevoir ses pensées, ce qui était un peu frustrant certaine fois. Yeo-Sang, lui me fixa à mon tour, toujours surpris, puis avec un fin sourire.
   - Je t'aime déjà bien, toi. Me dit-il.
   - Ouais, mais doucement quand même. Ajoute San.

𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐅𝐚𝐥𝐥 - 𝐂𝐡𝐨𝐢 𝐒𝐚𝐧Where stories live. Discover now