𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟐𝟐

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J'étais très enthousiaste de voir cette journée de travail, disons forte en émotions, se terminer enfin. Il était tout juste dix-huit heure et j'étais déjà entrain d'attendre patiemment que l'un des ascenseur monte à mon étage et ouvre ses portes pour me mener vers le chemin de la liberté.
Je n'avais pas eu besoin de saluer Eunji en quittant mon post car il avait dû quitter le bâtiment en milieu d'après-midi pour des rendez-vous dans ses autres agences. Ça m'avait bien arrangé.
En l'absence de travail je me la suis surtout coulée douce l'ensemble de l'après-midi, et j'avais même hésité à partir avant l'heure. Je pense en vérité que ça ne gênerait pas Eunji, mais je préférai d'abord le lui demander que de risquer de perdre même un peu de sa confiance.
Je m'engouffre seule dans l'ascenseur et regarde ses portes métalliques se refermer devant moi, puis descendre jusqu'au rez-de-chaussée. En sortant de l'immeuble, je rejoignis sans plus tarder la même rue où San m'avait déposée ce matin et reconnus de loin sa Jeep. Quand j'arrive à son niveau, je fus étonnée de voir Hong-Joong assis sur le siège passager, qui me regardait à travers la vitre avec son habituel sourire charmeur. Ce même sourire qui m'avait fait chavirer à notre rencontre. Puis j'ai rencontré San... et là ça a commencé à partir en couille.
Hong-Joong baisse la vitre tandis que je croise le regard neutre de San, pour pas changer quoi.
- Monte à l'arrière ma jolie, on part faire du repérage.
San frappe dans l'épaule de son meilleur ami sans retenir sa force pour lui montrer qu'il n'était pas d'accord avec ce surnom. D'ailleurs, il m'avait déjà appelé ainsi, quand il m'a emmenée pour la première fois à leur quartier général. Je trouvais ça trop mignon et pas si étonnant venant d'Hong-Joong.
Je l'aime trop, ce mec.
Il était resté au manoir quasiment tout le week-end avec Yun-Ho et MinGi. On avait bien rigolé tous ensemble, et j'avais encore plus appris à les connaître. Surtout Yun-Ho que je ne connaissais pas du tout, un type très famille et protecteur, ça c'est vu assez rapidement. J'avais aperçu Yeo-Sang et Jong-Ho seulement deux petites heures, le temps d'un entraînement. Jong-Ho m'avait appris quelques tour de passe-passe, au cas où je devrais un jour voler ou cacher quelque chose.
Quand je m'assoie du la banquette arrière, j'ai tout juste le temps de fermer la portière derrière moi que San démarre déjà en trombe. Sa conduite est rapide et très imprudente. Je le connais suffisamment pour savoir qu'il devait être sur les nerfs.
   - C'est quoi cette histoire de repérage ?
- Tu te souviens de Kim MinHa ? Me demande Hong-Joong en se tournant vers moi.
- La sœur d'Eunji ? Il hoche positivement la tête avant de reprendre.
J'avais appris son identité au court d'une conversation avec Eunji, à mon retour au travail après avoir rencontrer San.
   - On a trouvé son adresse récemment. J'ai galéré à avoir des infos sur elle, comme si Eunji avait demandé à ce qu'on supprime tout sur elle sur internet. J'ai finalement trouvé son lycée, et des hommes à nous l'on suivit de loin jusqu'à chez elle. Elle habite juste avec sa mère, ça fait d'elle une cible facile.
Je savais bien que les garçons allaient sûrement s'en servir comme moyen de pression, mais... mais l'idée qu'elle soit liée à ce monde dangereux alors qu'elle n'a sens doute jamais rien fait pour l'être m'attriste.
- Vous comptez lui faire quoi ?
- La kidnapper. Dit très simplement San. Ça remettra les idées en place à ce gros porc.
- La QUOI ?! Tu peux pas kidnapper une gamine pour les erreurs de son frère !
- Le monde de la criminalité c'est comme ça, Hannah. Continue Hong-Joong. Si tu créer des ennuis puis que tu les fuis, tes proches finiront toujours pas payer pour tes actes. Eunji le sait, c'est pour ça que j'ai mis deux semaines à avoir une piste, et que même Yun-Ho ne trouvait rien.
- Mais vous ne comptez pas lui faire du mal ? Demandai-je presque en chuchotant, ayant peur de la réponse.
- Non. Pirateez ne torture pas d'innocent nous. Et puis pour le moment, on va juste observer la maison de la gamine par nous-mêmes. On a encore rien décidé.
- Raconte nous plutôt ton superbe date avec l'enfoiré. Fait San avec ironie, la mâchoire contractée en repensant à tout ce que Eunji m'a fait.
- Mais tu sais déjà tout ? Grâce au superbe micro que tu ne voulais pas m'installer au départ.
Il me lance un regard noir depuis le rétroviseur de la voiture, auquel je répondus par un petit sourire malicieux.
   C'était grave moi qui ne voulait pas du micro au départ, mais je dois finalement admettre que c'était une bonne idée.
   - Hong-Joong n'a pas pu tout suivre.
   - Vas-y Hannah, je suis tout ouïe. Réplique ce dernier.
   Je commença donc le récit de ma longue et épuisante journée de travail, durée laquelle je n'ai pas vraiment travailler par ailleurs. Mais ce n'est qu'un détail.
Je lui raconta l'épisode de l'ascenseur, puis celui du moment en voiture pour se rendre au restaurant. Eunji était tout excité de me faire monter dans sa voiture de sport, pensant que c'était ma première fois. J'ai dû simuler ma joie tandis qu'il faisait exprès de faire vombrir le moteur pour encore plus m'impressionner. J'aurai bien aimé lui dire que j'avais eu mes premières fois avec Hong-Joong déjà, qui possède une voiture plus belle que la sienne soit dit en passant. Et j'aurai encore plus aimé lui dire que même ma propre voiture était meilleure ! Je ne l'ai même pas encore utilisé, mais ça n'empêche qu'elle reste à mon nom !
Puis il y a eu le restaurant, de la haute gastronomie coréenne et des plats complètement hors de prix. Eunji m'a aidé dans ma sélection, me rappelant à chaque fois ô combien il a l'habitude de fréquenter ce genre d'établissement. Bref, on souffle.
- Et donc Eunji avait commandé un bouillon en insistant bien sur le fait qu'il fallait retirer les cacahuètes et ne pas laisser le plat entrer en contact avec. Sauf que, coup de théâtre ! le serveur a oublié de le préciser au chef ! Heureusement ou pas vraiment, Eunji les a remarqué et a tapé un scandale. Et je crois que le serveur a été viré.
   - C'est quoi cette histoire de cacahuètes encore ? Me questionne Hong-Joong à la fin de mon récit, tandis que les grands building défilaient devant nous.
   - Bah, il est allergique. Tu t'en souviens pas ?
   Au même moment San double un véhicule qu'il manque de percuter de justesse, tandis que son conducteur commence à nous claxoner tout en nous faisant de grands gestes et des doigts d'honneur que j'aperçois depuis le rétroviseur droite. Les garçons m'adressent tous les deux un regard assassin et surpris, San depuis le rétroviseur central et Hong-Joong en se retournant vers moi.
- Je vous l'ai jamais dit, c'est ça ? Fais-je en me grattant l'arrière de la tête, légèrement embarrassée par mon oublie.
- Comment t'as pu oublier de nous dire un truc si important ? Fait San, le visage crispé par la colère et l'agacement.
- Bah je sais pas, je pense à plein de truc toute la journée moi. Je hausse les épaules d'un air innocent, puis me souviens d'un détail encore plus important. Ah mais, ça veut dire que vous ne savez même pas que les cacahuètes peuvent le tuer ?
Les deux amis s'échangent un regard de surprise et de désespoir, avant de me fixer à nouveau. Je me sens toute petit d'un coup, pas vous ?
- Le tuer, c'est-à-dire ? Me répond San en essayant de garder son calme.
- Bah s'il en mange un peu sa gorge gonfle et obstrue ses voix respiratoires, du coup il meurt d'asphyxie et dans d'atroces souffrances quoi. C'est marrant, j'étais sûre de vous en avoir parler eheh...
Leur regard se croise à nouveau, puis ils soupirent à l'unisson.
- Il y a d'autres trucs comme ça que tu as oublié de nous dire ? Demande Hong-Joong.
- Non non, je vous ai tout dit maintenant. Mais de toute façon, je vois pas comment vous pourriez réussir à lui faire manger une cacahouète. Eunji fait super attention à ça.
   - Je la lui ferai bouffer en même temps que mon poing dans sa gueule. Crache San avant de s'adresser à Hong-Joong. Ce fils de pute a osé toucher à ce qui m'appartient, tu te rends compte ? Le jour où je le chopperai...
   J'observai silencieusement ses mains s'agripper davantage sur le volant en cuir, faisant ressortir ses veines jusqu'à ses avant-bras, visible grâce aux manches de son pull crème retroussées. Je remarqua aussi quelques cicatrices de ses anciennes égratignures, liées à ses crises d'angoisses.
- On est tous en colère face aux libertés que se permet Eunji avec Hannah. Commence Hong-Joong plus posé. Mais tu sais qu'on ne peut pas agir impulsivement pour le moment.
   - Ouais, mais ça n'empêche que j'ai terriblement envie de l'emmener rejoindre son putin père. Sa famille m'a déjà trop enlevé, je ne pourrai pas me relever une seconde fois s'il arrivait le même sort à Hannah.
   - On était des gamins. Il n'arrivera rien à Hannah.
   - Non, non, non, tu ne comprends rien. Sa voix était légèrement tremblante. Je ne l'avais jamais entendu parler avec aussi peu d'assurance. Il ne doit pas lui arriver quoi que ce soit. Pas elle. Pas Hannah. Pas Hannah. Pas Hannah.
   J'écoutais leur discussion d'une oreille attentive, de plus en plus perdue et inquiète. Ils parlaient de moi comme si je n'étais pas là, et Hong-Joong semblait surtout rassurer San qui commençait à rentrer dans une psychose très inquiétante. Je savais que San avait peur qu'il m'arrive quoi que ce soit, malgré toute la protection qu'il m'apporte. Mais le voir soudainement aussi inquiet... c'était vraiment inhabituel et presque flippant à voir.
Quelque chose n'allait pas. C'est comme si... comme si San venait de se rappeler d'un douloureux souvenir, et qu'il avait peur que la même chose se reproduise.
   Face à tout ça, je n'osais rien dire ni faire. Seul Hong-Hoong pouvait savoir ce qui était le mieux, car son comportement montrait qu'il avait l'habitude de voir San se mettre dans cette état là.
- On veille tous les huit sur elle, il ne peut rien lui arriver San. Il ne peut rien lui arriver, c'est compris ?
   - Papa aussi disait la même chose.
- SAN !
Je hurla son prénom en voyant notre voiture soudainement changer de trajectoire pour finir sur celle inverse, là où les voitures roulaient dans le sens opposé au nôtre. Je retenu ma respiration à la vue d'un véhicule qui s'apprêtait à nous rentrer dedans, et vu la vitesse à laquelle nous roulions c'était évident que l'on ne pouvait pas s'en sortir vivants.
Tandis que je me laissais aller à la panique, Hong-Joong fit un geste qui nous sauva sans aucun doute tous la vie.
Il se pencha vers San pour attraper le volant et le faire tourner vers la droite, juste avant que nous rentrions en collision avec le premier véhicule. La voiture change violemment de direction, et nous finissons un instant plus tard sur le bas côté de la rocade de Séoul, pas loin de percuter la barrière de sécurité. Face à la dangerosité de notre action, des dizaines de voitures traînent et nous claxonent après avoir manquer de s'enfoncer les unes dans les autres. Mais cela n'avait pas d'importance.
Ce qui comptait, c'était d'être miraculeusement vivant grâce au reflex d'Hong-Joong.
Le véhicule s'arrête et nous reprenons doucement nos esprits. Hong-Joong était toujours penché vers le volant, le visage apeuré. Moi, j'avais le souffle court et le cœur qui battait fort dans ma poitrine. Et San... il avait l'air terrifié, le regard toujours fixe droit devant lui et ses mains encore sur le volant.
Il n'avait visiblement rien vu venir.
- Bordel. Est le seul mot qui sort de la bouche d'Hong-Joong, encore sous le choc, qui s'enfonce à présent dans son siège.
- Mais t'es un grand malade San. Dis-je en reprenant doucement une respiration normale, tandis que l'adrénaline partait lentement.
- La ferme. Me répond-t-il.
Je n'avais même pas la force de lui répondre, et il valait mieux que je ne dise rien.
Je repassais dans ma tête le moment juste avant que la voiture ne s'arrête, à la recherche de ce qui aurait pu pousser San à perdre le contrôle de la voiture. Sa discussion avec Hong-Joong n'était pas tout à fait clair pour moi, mais je pouvais déjà être sûre que ce qui avait déclenché tout ça était le souvenir de son père, sûrement mort dans des circonstances liés au cartel.
Qu'est-ce qu'il avait dit déjà ? Ah oui.
« Sa famille m'a déjà trop enlevé, je ne pourrai pas me relever une seconde fois s'il arrivait le même sort à Hannah. »
Il parlait de la famille d'Eunji. Il craignait qu'il m'arrive la même chose que quelqu'un d'autre auquel il tenait beaucoup aussi. Ce quelqu'un... Mais oui, putin !
Eunji avait quelque chose à voir avec la mort de son père, et maintenant qu'il était très attaché à moi il avait peur que la même tragédie m'arrive à moi aussi ! C'est pour ça qu'il déteste autant Eunji, et le fait que ce fou convoite son pouvoir plus que tout n'arrange encore moins ça haine envers lui. C'est aussi pour ça qu'il déteste savoir Eunji près à tout pour m'avoir dans son lit et me mettre la bague au doigt, car il sait mieux que personne toutes les dingueries que ce type est près à faire pour arriver à ses fins !
Oh. Mon. Dieu.
J'ose à peine imaginer tout ce que San a imaginer dans sa tête pour en arriver à perdre le contrôle de sa conduite. C'était touchant pour moi, mais malheureusement très triste.
- T'es pas en état de conduire. Passe sur la banquette arrière, Hannah tu passe devant.
- Bien sûr que je peux conduire.
- On a failli tous crever, t'as déjà oublié ?
Les mains du chef de cartel se resserrent autour du volant, puis il se résigne finalement à le lâcher pour sortir de la voiture en claquant violemment la porte derrière lui. Il en ouvre une autre pour s'assoir à côté de moi sans même me regarder, tandis qu'Hong-Joong ressort lui aussi pour se placer sur le siège conducteur.
J'essaie de capter le regard de San mais rien y fait, il m'évite clairement. Je ne le prends pas mal, il devait sûrement avoir honte.
- Je peux rester à l'arrière avec toi si tu veux ? Lui proposai-je finalement après hésitation.
- J'ai pas besoin d'une nounou, merci. Fait-il froidement, les bras croisés sur son torse et la tête tourner vers la route.
- Je veux juste ton bien, pas besoin de jouer les dark sasuke.
- Ouais bah tu sais quoi ?
Il se tourne enfin vers m0i, mais quand ses yeux croisent les miens il les abaisse directement, une mine attristé collé au visage.
- Continue ta phrase, je t'en prie.
- Rien. Sa voix était plus calme. Je veux être tranquille, c'est tout.
Je hoche légèrement la tête avant de poser une main rassurante sur sa cuisse. Je le sens frissonner à mon contact, mais il ne relève pas les yeux vers moi pour autant. Au moins, mon geste le motive à arrêter de se gratter nerveusement les bras. Ses poignets devenaient déjà tout rouge à cause du frottement, ça me faisait de la peine.
Je quitta ma place pour rejoindre le siège passager, puis la voiture redémarre dans une ambiance plus tendue. Je pense qu'on allait pas entendre San de tout le trajet.
- Je peux connecter mon téléphone à la voiture ? Demandai-je à Hong-Joong, que je trouvais toujours aussi séduisant quand il conduisait.
- Oui, mais tu n'as pas besoin de me demander tu sais ?
- Question d'habitude. Fais-je en haussant les épaules. San n'a jamais accepté que je le fasse.
Il ne sembla pas étonné, et San ne disa rien. Je connecta mon téléphone au Bluetooth de la Jeep et pris soin de sélectionner une musique énergique qui allait tasser cette ambiance bizarre.
Ça tombe bien, il y a un groupe de k-pop que j'aime énormément et qui feront très bien l'affaire. Malheureusement impossible de mettre la main sur leur nom de scène, et encore moins sur le visage des chanteurs.
La première musique s'appelle Bouncy.
- SLOW IT DOWN, MAKE IT BOUNCYYYYYYYYYYY ! Chantai-je à tue-tête en agrippant l'épaule d'Hong-Joong, sûrement très impressionné par ma voix de sirène.

Vingt minutes plus tard, nous nous étions arrêtés dans un lotissement empli de grandes et luxueuses maisons. L'endroit était près de la capital, mais le silence qui entourait le quartier nous donnait plus l'impression d'être à la campagne. Toutes les habitations étaient très bien soignés et modernes, avec des jardins entourés de grande haies qui semblaient être tout aussi grands que le reste.
Nous descendions sans faire de bruit de la voiture pour continuer un peu à pied. La route faite de pavés rendait ma marche inconfortable à cause de mes talons, et ne me rendait pas vraiment discrète par ailleurs. Elle était éclairée par quelques lampadaires disposés ici et là, la nuit étant tombée depuis deux bonnes heures déjà. Pour la première fois depuis longtemps, ce soir était un soir assez doux. Pas de vent glacial pour nous fouetter agressivement le visage, ni de gel pour nous faire glisser et tomber par terre.
   Nous nous arrêtons un peu plus loin devant un petit portail en bois, derrière lequel un chemin de pavé nous menait à l'entrée d'une maison tout aussi hors de prix que les autres. Les murs extérieurs étaient incrustés de pierres pour donner un effet ancien à bâtisse, qui contrastaient avec les grandes baies vitrées qui l'entourait. Celle-ci nous permettait d'apercevoir l'intérieur de la maison à étage sans grande difficulté, surtout grâce à la lumière qui en provenait.
De là où nous nous cachions, on voyait parfaitement la grande pièce à vivre qui semblait occuper tous le rez-de-chaussée. Dans celui-ci j'apercevais deux ombres entrain d'y manger. Une dame d'au moins cinquante ans dont les rides autour des yeux trahissaient son âge, et une jeune fille avec de long cheveux noirs ébène coiffée en une tresse. Elle portait encore son uniforme du lycée. Je compris alors qu'il s'agissait de la sœur d'Eunji, qui ne lui ressemblait pas plus que ça d'ailleurs.
San, qui n'avait pas prononcé un seul mot depuis depuis notre dernière discussion, sort une paire de jumelle de sa poche pour les observer de plus près. Avant de quitter la voiture j'avais dû les lui prendre dans la boîte à gant. J'y avais aussi vu un pistolet, ce qui ne m'interpella guère.
- Elles n'ont pas l'air de vivre dans la peur d'un jour souffrir pour les conneries d'Eunji. Constate-t-il.
- Je pense que MinAh n'est même pas au courant des activités sombres de son frère. Sa mère, par contre, y a forcément un jour contribué.
- Je trouve ça grave gênant d'observer des gens comme ça. Intervenais-je sans lâcher la mère et sa fille du regard. Imaginez vous les surprenez à se gratter les fesses.
- On a vu pire. Me répond Hong-Joong.
- J'espère au moins que mes petites fesses rebondies n'entre pas dans cette catégorie. Fais-je en sachant d'avance que San allait commencer s'énerver.
Le sourire d'Hong-Joong s'efface aussitôt que le regard noir de son ami se pose sur lui.
- T'as observé Hannah nue ? Dit-il un peu trop calmement pour que ça ne soit pas inquiétant.
- C'était un accident ! Et c'était bien avant que je te la présente en plus !
- Et c'est arriver combien de fois ?
- Une seule ! Répond Hong-Joong en nous observant tour à tour.
   - Maintenant la vraie version.
- Peut-être trois ou quatre fois ?
Je blêmis, n'étant pas au courant de ce gros détail.
   - Tu m'avais dit que c'était arrivé qu'une seule fois ! M'injuriais-je.
- Oui bah, je dis beaucoup de choses, tu sais ? J'ai dû me mélanger les pinceaux, voilà tout. Il sourit innocemment, ou nerveusement je ne sais plus.
- Si on ne devait pas être discrète, crois moi que je t'aurai étranglé petit bâtard. Intervient San.
   - Ouais, et moi je t'aurai brisé le cou !
Je crois que ma menace n'est absolument pas prise au sérieux, puisque les deux se mettent à pouffer de rire.
   - Vous pouvez bien rire hein ! Vous verrez le jour où je deviendrai une femme badass ! Vous rirez pas qui que mourra pas le dernier ! Bégaye-je.
   - T'en fais pas, on te trouve déjà très badass ma jolie. Il continue de rire, pareil pour San qui ne relève même pas le surnom qu'il m'a donné.
   - Bon, finit de rire. Son sourire ne quitte toujours pas ses lèvres. Rejoignez la voiture, je vais faire un tour de la baraque pour noter les caméras de surveillance et voir s'il y a d'autres entrées.
- Si je le fais, c'est même pas parce que tu me l'ordonne, d'abord. Dis-je en partant déjà vers la voiture, les bras croisés contre la poitrine et une mine faussement boudeuse collée au visage.
J'entends San derrière moi rire légèrement, ce qui ne m'aida pas trop à continuer ma comédie.
J'étais soulagée et contente de le revoir déjà remis sur pied. Je ne connais pas grand chose de son passé, mais ce que je sais me suffit déjà largement à l'admirer.

𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐅𝐚𝐥𝐥 - 𝐂𝐡𝐨𝐢 𝐒𝐚𝐧Where stories live. Discover now