𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟑𝟒

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   - Prend ça.
San n'attendit même pas que j'entre dans la cuisine pour me lancer un sac congélation rempli de glaçon. Je le rattrape sans grande difficulté et l'applique contre le côté droit de mon ventre, là où Yeo-Sang n'avait pas réussi à arrêter son poing à temps. J'avais manqué un instant de concentration et me voilà avec une grosse trace rouge sur la peau, qui allait sûrement se transformer en ecchymose d'ici demain. Ma tenue; un legging et une brassière de sport; mettait en évidence toutes mes blessures. Elles étaient assez impressionnantes mais plus superficielles qu'autre chose, je ne ressentais quasiment rien sauf si je m'appuyais vraiment dessus.
Je vis du coin de l'œil San me matter de haut en bas, s'attardant sur mon ventre et mes bras tachés de bleus mais surtout et sans surprise sur ma poitrine transpirante. Le spectacle lui plaît beaucoup si j'en crois la fixation qu'il fait dessus. Au moins il pète pas un plomb en imaginant Yeo-Sang et Jong-Ho m'entraîner avec mes seins luisant sous le nez.
- Tu sais que tes cuisses se sont bien raffermies par rapport à notre premier entraînement ? Me dit Jong-Ho entre deux gorgées d'eau, le regard remontant de mes jambes à mon visage.
Évidemment il n'en faut pas plus à San pour crisper sa main autour de son verre d'alcool et se retenir d'aboyer sur son ami, un comportement qui m'amusa et que je trouvais maintenant mignon.
En regardant mes jambes je ne vus pas de différence par rapport à avant, si ce n'est que mes muscles étaient encore un peu contractés suite à mon entraînement.
- Tu trouves ?
- Mais oui !
- C'est vrai qu'elles ont même un peu grossi. Renchérit Yeo-Sang.
- Grossi ? Vous en êtes sûrs ?
- Ouais, on a envi de croquer dedans. Pas vraiment Jong-Ho.
- Ça ferait une viande bien tendre, ça c'est clair ! Acquiesce le concerné.
Jong-Ho eut tout juste le temps de finir sa phrase qu'un bruit aigu nous surprenna tous en ne manquant pas de me faire sursauter. En redirigeant mon regard vers la source de ce son mes yeux s'agrandissent en voyant la main de San ensanglantée, coupée par des bouts de verres qui y étaient encore plantés pour certains. Mon corps frissonna lorsque je compris qu'il avait fait exploser son verre rien qu'en le serrant fort entre ses doigts, pris d'une colère plus grande en entendant les garçons parler de mon corps en toute bienveillance et surtout sans aucune arrière pensées.
   San ne me prêtait pas attention, mais il jetait un  regard sévère et assassin à Jong-Ho et Yeo-Sang. Ces deux là ne semblaient pas plus impressionnés que ça, sûrement avaient-ils l'habitude de ce genre d'actions venant de lui. Quand la surprise passa, je soupira silencieusement en regardant plus en détail ses coupures dans sa paume. Au vu des dégâts il faudrait sauter dans la voiture pour se rendre à l'hôpital, mais je me doute bien que ce n'est pas dans les plans de San.
   - Je crois qu'on va partir, hein Yeo-Sang ?
   - Ouais, le message est passé San.
   - Très bien, à plus tard. Répond-t-il aux garçons d'une voix ferme et autoritaire.
   Jong-Ho repose son verre d'eau dans l'évier et se dirige vers l'entrée après m'avoir faite une accolade en passant près de moi, imité par Yeo-Sang. Je suis étonnée de ne pas les voir blaser après ce que San a fait, me confirmant qu'ils sont bien habitués à ce genre de chose venant de leur ami. Peu après j'entends leur voiture quitter la coure puis s'éloigner du manoir, me laissant seule avec un San pour le moment muet et dont le visage commence à se détendre. J'ai l'impression qu'il ne sent aucune douleur, alors qu'il doit avoir une petite dizaine de bouts de verres plantés dans la paume, une partie du corps poussant particulièrement sensible. Le voir aussi insensible avait un côté glauque, mais à l'heure qu'il est je suis surtout désespérée de le voir se blesser pour quelque chose qui n'a pas d'importance. Et qui c'est qui va devoir guérir tout ça ?
   - Va t'asseoir sur le canapé. Lui dis-je en le contournant pour attraper la boîte à pharmacie placée dans un des placards de la cuisine.
   Je suis obligée de veiller à ne pas marcher sur le verre brisé pour éviter de faire un deuxième blessé bêtement, mais apparement ce n'est pas le cas de San qui marche dessus comme s'il n'y avait rien d'anormal. Je m'attendais à le voir rouspéter, mais finalement il s'exécute sans rien dire. Quand j'ai la boîte en main, je pars m'assoir à côté de lui en la posant sur la table basse et commence à en sortir tout ce qui me paraît nécessaire pour le soigner: une pince à épiler, du coton, du désinfectant, du sparadrap... Mais lorsque je tends ma main pour attraper la sienne blessée, San a un mouvement de recule et me fixe en fronçant ses sourcils noirs.
   - Je peux me soigner tout seul. Me crache-t-il.
   Son ton désinvolte m'énerve et me fais soupirer une nouvelle fois silencieusement. J'ai envi de lui en foutre une juste pour évacuer le surplus de ce sentiment ! Je n'espère même pas lui remettre les idées en place puisque de toute évidence San ne les a jamais clairs. Il est incorrigiblement con et têtu.
   - Montre moi petit génie comment tu comptes t'y prendre pour t'enlever tout le verre ?
   San s'est blessé sa main droite, et je veux bien croire que ce mec excelle en tout mais ça m'étonnerait qu'avec sa main gauche il arrive à grand chose.
   - Tu crois que je fais comment quand je n'ai personne qui vole à mon secours ? Il attrape le désinfectant et renverse le liquide directement sur sa blessure, sans se soucier d'en être être mouillé. Il ne grimace même pas. Je n'ai pas besoin de toi.
   - Super, alors montre moi comment tu te débrouilles à merveille. Fais-je d'une voix soûlée et sarcastique.
   San attrape la pince à épile et commence à retirer les bouts de verres. Il arrive à enlever les plus gros, mais les plus petits restent hors de sa porter à cause du manque de précision de sa main faible. Il abandonne rapidement et pose la pince dans ma main tout en s'affaissant dans le dossier du canapé. Jeter la pince serait même le mot le plus exacte pour décrire l'action.
   - Tu m'as prise pour ta bonne à tout faire en me balançant la pince ? Sans même un mot et encore moins un s'il te plaît ?
   San regarde sa main sans la regarder, décidément pas décider à me regarder dans les yeux. On dirait que je viens de lui dire que me demander quelque chose de complètement fou, alors que je veux seulement qu'il me dise les choses poliment et correctement.
   - Fait le. Je hausse les sourcils en le fixant, un peu outrée par son ordre. Fait le. Répète-t-il.
   Fatiguée par son manque d'effort je repose la pince sur la table et m'apprête à me lever lorsque sa main valide entoure mon poignet pour me retenir. Je redirige mon regard vers sa prise puis vers ses yeux qui daignent enfin se poser sur moi. Ils ont l'air désolé, me suppliant presque de ne pas partir et de l'aider.
   - Fait le, s'il te plaît, Hannah.
   Ces mots semblent lui écorcher la bouche, on dirait qu'il a eu besoin de faire un effort surhumain pour réussir à les aligner. Je me rassois et me saisis de nouveau de la pince à épiler sans rien lui répondre. J'attrape ensuite délicatement sa main et commence minutieusement à retirer le verre en essayant de ne pas le casser et d'aggraver ainsi les choses. Je redépose les bouts sur une compresse et réitère mon geste, sentant son regard intense sur moi qui détaillait aussi mes moindres faits et gestes. Je me demanda même si quelqu'un l'avait déjà soigné comme moi je le fais, ou s'il l'avait toujours fait seul sans jamais demander d'aide. La seconde hypothèse me paraît la bonne, triste soit-elle.
   - N'ai pas honte de demander ou de t'excuser quand ça me concerne, je préfère ça que ton comportement de vieux mec. Me retenir de te gifler deviendra de plus en plus dur sinon.
    - Me gifler ? J'aimerai bien voir ça.
   Sa main et son bras ont un mouvement de recule lorsque je retira un bout de verre un peu trop brusquement par accident. Je releva la tête vers lui pour voir s'il allait plutôt bien mais fut surprise de le voir légèrement grimacer. Il n'était donc pas si insensible à la douleur comme il essayait de me faire croire.
   - Désolée.
   - Tu l'as fait exprès, sorcière.
   Un fin sourire se dessina sur mes lèvres. Il ne me fallut pas plus de quelques minutes pour retirer la totalité du verre en faisant bien attention à ne pas en oublier, surtout les plus petits qui pourrait facilement créer une infection.  J'imbiba une compresse d'alcool pour nettoyer sa paume une dernière fois avant de la panser avec des bandages. Quand j'ai fini, San relève sa main pour la regarder sous tous les angles.
   - Ça te donne l'air d'un boxer, c'est mega sexy.
   Je remballe le matériel quand il me répond.
   - Ouais, c'est pour ça que tu restes longtemps dans le garage avec MinGi ? T'aimes bien ses talents en box non ?
   Je secoue la tête à droit et à gauche, désespérée par son énorme raccourci.
   - Ta gueule San, rien à voir. J'aime MinGi, mais en ami. Toi tu n'es pas mon ami.
   Il se penche en avant dans le but d'attraper mes jambes et de les soulever pour les poser sur les siennes, tandis que son autre bras passe derrière mon dos pour m'obliger à me coller à lui. Je ne suis pas assise sur lui, mais franchement il n'y a pas vraiment de différence, si ce n'est que je n'ai pas son entrejambe sous mes fesses. Son bras me garde près de lui tandis que sa seconde main se balade sur mes cuisses en les caressant dans la longueur, s'attardant parfois au début de mon fessier. Son contact réveille rapidement une sensation dans mon bas-ventre que je connais bien.
   San n'avait jamais exploré les parties sensibles de mon corps, mais plusieurs fois il passait à côté subtilement. Il était toujours doux dans ses gestes, contrastant avec l'image de l'homme cruel qu'il donne aux autres et qu'il arbore toujours, et j'aimais beaucoup ça. Je ne le sentais jamais vraiment pressé d'explorer plus de mon corps. Je trouvais ça rassurant et apaisant. Aucune pression, juste du désir, de l'attention et... un peu d'amour.
Beaucoup d'amour.
   - Là tu m'intéresses, dit m'en plus.
   Je laisse tomber ma tête sur son torse, près de son épaule, bercée par ses caresses et sa poitrine qui se soulevait à chacune de ses inspirations. Je sentais la fatigue accumulée aujourd'hui retomber, m'enlevant vite le peu d'énergie qu'il me restait. La chaleur de son corps ne m'aida pas. J'avais déjà envi de m'endormir dans ses bras, alors même que j'étais encore en tenue de sport. Je crois bien que depuis que je passe toute mes nuits avec lui je n'ai jamais eu un sommeil aussi bon.
   - Il n'y a pas grand chose à dire. Tu n'es pas mon ami, c'est tout.
   - Qu'est-ce que je suis alors ?
   - Mon mâle alpha préféré.
   San pouffe un petit rire. Mes blagues nulles le fond de plus en plus marrer, je commence à croire qu'elles l'ont toujours faites rire mais qu'au début il le cachait juste pour garder son masque de mec mystérieux et ténébreux.
   - C'est comme ça que tu me vois ?
   - Bah tu te la joue possessif, tu brises des verres quand t'es pas content... Je serais pas surprise que tu te mettes bientôt à taper dans les murs.
   - Ta gueule.
   Mon sourire s'agrandit, et même si San ne peut pas le voir je suis sûre qu'il le devine très bien.
   - Tu es bien plus que ça évidemment et tu le sais déjà. Reprenais-je un peu plus sérieuse.
   - Hmm...
   San ne me répondit rien d'autre, sûrement car il ne savait pas quoi dire. Poser des mots sur ses émotion étaient toujours difficile pour lui, mais au moins il commençait à accepter que ressentir des choses autre que la colère étaient OK. Comme aimer, douter, ou bien avoir peur.
   Sa main glissa du haut de mes genoux à près de mon entrejambe sans pour autant s'y aventurer. Ce geste qui en temps normal aurait accru l'excitation qui naissait en bas eut l'effet contraire. Je pris soudainement sa main pour l'écarter de mon corps, juste avant que je ne replie mes jambes contre moi. Ce changement d'ambiance ne passa évidemment pas inaperçu et San m'adressa sans plus tarder un regard empli d'incompréhension et d'inquiétude, tandis que j'avais éloigné ma tête de son torse. Il avait l'air de penser qu'il avait fait quelque chose de mal qui m'aurait poussé à remettre un peu de distance entre nous, alors que la réalité était tout autre.
   Ce geste... quelqu'un d'autre l'avait fait avant lui. Je n'avais plus vu les mains de San sur moi, mais les siennes.
   - Il y a quelque chose que je ne t'ai pas encore dit. Commencais-je en fixant le vide, les bras autour de mes jambes et la tête appuyée sur mes genoux. C'est par rapport à Eunji.
   Mon champs de vision ne me permettait pas de voir son expression, mais j'étais sûre qu'elle s'était décomposée juste en entendant ce prénom. 
   - Qu'est-ce qu'il t'a fait ?
   Sa voix était toujours de nature froide, mais je ne l'entendais rarement l'être autant. Même si je savais que son ton ne m'était pas adressée, il me faisait quand même frissonner.
   Je voulu parler mais rien ne sorti de ma bouche. Dire à voix haute ce qu'il m'avait fait me demander trop d'énergie, mais surtout trop de courage. Hors, là, je ne l'avais pas. Je décida donc de mimer une partie, préférant garder les yeux ouverts pendant ma démonstration au risque de voir encore plus nettement ses mains sur moi. Je posa ma main sur genoux et la remonta lentement jusqu'à mon entre cuisse, m'attardant ensuite à ce niveau. Comme si cette main n'était pas la mienne je la retira vite, me préparant à dire le reste.
   - J'ai du le branler à travers son pantalon pour qu'il n'aille pas plus loin.
   Ma voix était étonnement... calme.
Trop calme.
   Je me revoyais caresser son intimité bander sous son vêtement, avec sa main sur la sienne qui m'aidait à faire le mouvement. Nous n'avions pas vraiment discuter de ça, raison qui explique pourquoi les garçons n'ont pas pu être au courant de ce qu'il s'est passé grâce à mon micro. Le repas au restaurant était un moment absolument infect durant lequel je n'avais fait que de regarder discrètement l'heure sur mon téléphone, espérant qu'il finisse au plus vite. Sur le coup je me souviens juste avoir été un moment vide, puis j'ai continué la journée en oubliant ce passage.
   Maintenant que je me rappelle de chaque détail et que j'ai un peu de recule, le dégoût m'agrippe la gorge et l'angoisse la poitrine. Je me sens souillée, violée. Des mots forts pourtant à l'image de ce que j'ai subi.
   Devant le silence insistant du chef de cartel, je redresse la tête péniblement vers lui, tout d'un coup très honteuse. Ce n'est qu'en croisant ses yeux que je me rends compte que s'il ne parle pas, c'est pour éviter d'exploser devant moi. Je crois bien que je n'avais vu ses iris être emplis à une telle rage, une telle fureur. Je jurerai que si je n'avais pas été là, recroquevillée à côté de lui, il aurait déjà détruit le salon.
   - Dit quelque chose...
   Je me sentais à la fois submergée par du dégoût et complètement vide. Je ne savais plus quoi penser de tout ça. Je n'avais pas l'impression d'avoir subi quelque chose de si grave. Enfin... je veux dire qu'il y a bien plus pire... mais...
Non.
   Je veux du réconfort. Le sien.
    - Je peux...? Commence-t-il sans finir.
   Il tendit timidement ses bras vers moi, sûrement craintif que je refuse tout contact physique avec lui par peur que cela me rappelle Eunji. Mais ce n'était pas le cas, et j'avais besoin de sa présence pour être rassurer sur ce qu'il met arriver aujourd'hui.
Tu aurais dû l'arrêter directement.
   Tu es en mission, mais ce n'est pas anodin.
   Tu aurai pu l'arrêter avant qu'il commence.
   Je me jetta presque contre lui et dans ses bras, encerclant sa nuque de mes bras et cachant mon visage dans son cou. Je n'allais pas pleurer, mais quelque chose en mode avait légèrement changer.
   Je déteste encore plus Eunji.
   Je lui ferais payer moi-même pour ça.
   - Je suis sale maintenant...?
   - Non. Bien sûr que non. Ma Hannah...
   Mon visage s'adoucit en entendant mon prénom sortir de sa bouche. San m'appelle toujours par mon prénom, jamais par un surnom, et ça m'a toujours plu. Mon prénom semblait important quand il le prononçait, et maintenant qu'il rajoutait un « ma » devant... Je me sentait encore plus précieuse pour lui.
   - J'ai peur que ça aille plus loin encore, je devrais te faire arrêter ta mission.
   Je releva la tête vers lui surprise. Je n'avais jamais pensé à ce qu'il remette en question ma mission et veuille la faire arrêter plus tôt que prévu.
   - Non, je veux continuer. Repondis-je sans plus tarder.
   - Mais bon sang il va finir par te v...
   Je me boucha les oreilles avec mes mains, ne voulant pas l'entendre prononcer ce mot. Je savais bien que cela pouvait arriver, mais je ne voulais pas l'entendre.
   En voyant mon geste le visage de San s'adoucit considérablement, il était maintenant encore plus inquiet et désolé. Il posa lentement ses lèvres contre mon front dans un baiser tendre, une sensation douce et agréable qui m'aida à penser à autre chose le temps de.
   - Je ne voulais pas t'effrayer...
   « Pardon. »
   - Je veux continuer ma mission, j'en suis sûre.
   - Je suis pas sûr que ça soit une bonne i... je le coupe.
   - Je veux être là quand il tombera. Je veux avoir jouer un rôle dans son échec et sa mort.
   - En es-tu vraiment sûre ?
   Je hoche la tête en le regardant droit dans les yeux. En peu de temps mon dégoût c'est transformé en colère. Je suis encore plus motivée à le lui faire payer.
   - San ? Tu tiens à moi n'est-ce pas...?
   Même si je connaissais déjà la réponse, j'en avais quand même peur.
   San m'adressa un sourire terriblement réconfortant et mignon juste avant de prendre mon visage en coupe dans ses mains pour embrasser doucement ma tempe. Quand il finit son baiser, il se redressa pour planter ses yeux dans les miens. Il y avait cette flamme qui brûlait dans ses pupilles, quelque chose de très intense et d'hypnotisant...
   - Tu es à moi comme je suis à toi. Souviens t'en lorsque tu doutes de moi et de nous.

   Le reste de la soirée se passa plus calmement, sans traumatisme oublié ni verre brisé. Je m'étais douchée, changée et avais déjà mangé un peu de riz et de légumes que San avait préparé histoire de ne pas me coucher le ventre vide, surtout que je n'avais déjà pas beaucoup mangé ce midi.
   J'étais allongée dans le lit de Monsieur avec lui à mes côtés, qui me dorlotait comme il me le faisait toujours juste avant que je ne sombre dans un sommeil profond. Cette nuit encore j'allais m'endormir seule.
   - Tu vas comploter jusqu'à tard ?
   - Oui, j'ai quelques trucs à régler dehors. J'ai dit à ton boxeur préféré de venir me remplacer quand je partirai, pour ne pas te laisser seule.
   - Qu'est-ce que tu as à faire de si important pour partir ?
   - Des choses de mecs dangereux.
   Il arriva tout de même à m'arracher un petit sourire, même s'il est étouffée par la couette qui recouvrait la moitié de mon visage.
   - Tu seras là à mon réveil au moins ?
   - Je ne sais pas, je vais essayer Hannah.
   - D'accord.
   Il déposa un énième baiser sur le haut de mon crâne et sur mon front avant de quitter la pièce en m'adressant un dernier regard bienveillant. Quand il referma la porte derrière lui, me laissant dans le noir dans ses draps qui portaient son parfum, je ne tarda pas à m'endormir.
   J'étais loin de me douter que cette nuit, plus que les autres, San avait décidé d'exprimer sa colère à l'ennemi...

𝐖𝐡𝐞𝐧 𝐭𝐡𝐞 𝐍𝐢𝐠𝐡𝐭 𝐅𝐚𝐥𝐥 - 𝐂𝐡𝐨𝐢 𝐒𝐚𝐧Where stories live. Discover now