Chapitre 16

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« Jimin ! Qu'est-ce que tu fais ici ? »

Il a failli me faire faire une crise cardiaque cet idiot, planté comme ça, l'air gêné, devant la porte de ma chambre ! Qu'est-ce qu'il me veut ?

« J'ai perdu à pierre-papier-ciseaux.

- C'est une blague ?

- Non.

- Et en quoi ça explique le fait que tu sois là ?

- Bah du coup c'est moi qui ai dû monter pour te proposer de venir assister aux répétitions de la chorée qu'on va faire sur ta chanson.

- Donc vous ne m'appréciez pas au point qu'il faut jouer à pierre-papier-ciseaux pour savoir qui va venir me voir ?

- Mais il y a un étage à monter Charlie, gémit-il tout penaud.

- Non mais je rêve... »

Je suis sûre que RM et Jin étaient bien contents de ne pas avoir perdu. D'ailleurs, Suga devait l'être aussi... attendez deux secondes :

« Vous n'auriez pas non plus utilisé cette méthode pour savoir qui allait discuter avec votre manager la nuit de votre arrivée ici ?

- Si, comment tu le sais ?

- Bah c'était Suga quand même... depuis que je suis là j'ai l'impression qu'il passe sa vie à dormir, alors que je ne l'ai rencontré qu'hier. Il n'allait quand même pas se désigner gentiment pour descendre plusieurs étages et s'entretenir avec le manager.

- Ah oui, j'avais déjà oublié que c'était lui qui avait perdu. Souvent c'est Tae qui foire aux pierre-feuille-ciseaux. Si jamais tu veux obtenir quelque chose de lui un jour, tu sais comment t'y prendre.

- Je retiens, merci.

- Tu viens du coup ?

- Oui, j'arrive. »

Je le remercie d'un regard et vais mettre un gilet : s'ils mettent l'air conditionné pendant qu'ils répètent et que moi je suis assise, immobile, sur le côté, mieux vaut que j'ai quelque chose pour me tenir chaud. J'enfile des baskets rapidement et revient vers Jimin qui m'attendait dans l'entrée.

« Alors, prête ?

- Oui c'est bon. »

Je le suis jusque dans une salle de danse bien plus grande que celle dans laquelle je me trouvais. Le logo de la Big Hit a été collé sur les murs en plusieurs endroits, et la salle est complètement fermée. Elle est cependant beaucoup plus grande et, du point de vue du matériel audio, beaucoup plus avancée que celle dans laquelle j'étais ce matin. Comme je l'avais pressenti, la température ici est de quelques degrés plus basse qu'à l'appartement, j'ai bien fait de prendre un gilet, mais des frissons recouvrent rapidement mes jambes. J'aurais dû mettre un jean...

Je salue les garçons et leur chorégraphe et les remercie d'avoir pensé à me proposer de venir assister aux répétitions. Je m'installe dans un coin. Il n'y a pas de chaise, mais de toute façon le sol est un endroit que je trouve toujours confortable, surtout si j'ai un tel spectacle sous les yeux.

Les garçons, debout au milieu de la salle, étudient, concentrés, une fiche sur laquelle j'imagine se trouver des indications quant à la chorégraphie.

« Allez, on y repart, lance le chorégraphe. Refaites-moi le premier couplet, et proprement cette fois-ci. »

Il n'y a pas de reproches dans sa voix, j'y perçois même une pointe d'humour, mais il tente de se cacher derrière un ton neutre et des ordres à répétition. La musique est lancée, la chorégraphie commence. Leurs chaussures crissent sur le sol et je constate qu'en vrai, les chorégraphies qu'ils exécutent sont encore plus impressionnantes et énergiques qu'en vidéo. Je suis soufflée de constater à quel point une danse peut à se point sublimer une chanson. Ils s'expriment doublement : à travers les paroles et les gestes. Les paroles n'en sont que plus puissantes et plus percutantes.

SongwriterWhere stories live. Discover now