Chapitre 29

592 86 98
                                    

« Aly je n'ai plus qu'un souhait : je veux décéder.

- Mais non dis pas ça, rit ma sœur, tu as tellement de chance de faire ce que tu fais, profite !

- Je sais bien, mais j'ai tendance à ne m'en rappeler que quand je ne suis plus en train de répéter. Tu verrais : je me donne à fond, mais j'ai presque l'impression que c'est complètement vain.

- Arrête un peu, je suis sûre que tu danses et chantes super bien. Et puis il est bientôt deux heures du matin à Séoul non ? T'es juste épuisée : repose-toi et tu verras, demain ça ira bien mieux.

- Ouais, j'espère bien.

- Bon je te laisse, je vais stalker les BTS sur les réseaux sociaux !

- Pas besoin de le dire, dis-je en souriant à mon tour, je m'en doutais un peu.

- Héhé, je suis trop prévisible. D'ailleurs : tata me fait dire qu'elle ne pourra pas venir discuter avant le 20 juin, elle est partie à Narbonne faire un peu de planche à voile, la météo annonce qu'il y aura beaucoup de vent.

- Ah ok, j'espère qu'elle nous enverra des photos !

- Tu la connais, à part le sport, elle ne sait faire que ça. »

Nous gloussons bêtement toutes les deux : ma tante adore immortaliser tout les moments de sa vie en photo, surtout les voyages qu'elle fait régulièrement... ce qui explique sûrement qu'elle nous ait offert un album à Aly et moi.

« Bon, dis-je, je vais te laisser. Bonne nuit, à demain.

- À demain ! »

La conversation se termine aussi vite qu'elle a commencé et j'éteins mon téléphone avant de le poser sur le lit à côté du mien. Malgré la douche, j'ai encore l'impression d'être couverte de sueur et rien n'y fait, je n'arrive pas à me rafraîchir. Je m'améliore en danse, et le moment où j'ai répété avec le groupe m'a permis de m'en rendre compte : je n'ai plus l'air d'un éléphant lâché au milieu de danseurs, c'est déjà ça. En revanche, j'ai toujours le sentiment de ne pas être à la hauteur, car pendant toute l'heure que nous avons passée à répéter à huit, à chaque fois qu'une faute était commise ou presque, c'était moi. Quelqu'un pas dans le rythme ? Moi. Un pas exécuté de façon trop approximative ? Moi. Encore, toujours moi. La tristesse... Bien sûr, il y a eu quelques moments où j'ai bien géré ma chorée, je ne suis pas tout à fait nulle non plus (j'étais alors tellement fière de moi).

Heureusement qu'Aly est toujours là pour me remonter le moral !

À peine couchée, je m'endors sans le moindre mal.



Dimanche 17 juin 2018 – 5ème jour.

À mon réveil, je suis en pleine forme : je pète le feu ! Je me lève immédiatement pour conserver cet enthousiasme étonnant. Je jette un rapide coup d'œil à mon réveil... WHAT ? Il n'est même pas cinq heures et demie heures du matin ! Je suis super en avance... Je songe un instant à me rendormir, mais je me connais : si je me recouche, je me réveillerai KO et de mauvaise humeur, alors mieux vaut rester levée. Par contre je vais être morte ce soir...

Je répète une petite dizaine de minutes dans ma chambre, constatant avec un sourire que je continue de m'améliorer et qu'une nuit de sommeil suffit à mon cerveau pour comprendre l'enchaînement des pas que j'essaie d'imposer à mon corps.

Ah je suis à fond ce matin ! Un petit déjeuner s'impose !

Avec le plus de discrétion possible, je me rends à la cuisine et fouille dans mon placard. À la supérette, j'ai acheté un peu de tout et je constate que j'ai tous les ingrédients pour faire des petits gâteaux nature. Ça pourrait faire un en-cas pas trop lourd et savoureux, en plus j'ai bien envie de cuisiner. Aly et moi sommes des pros de la pâtisserie à la maison, on a souvent essayé des recettes trouvées sur internet et à force, on finit par les connaître par cœur. J'espère que ça fera plaisir aux garçons, et surtout qu'ils aimeront ça ; l'avantage c'est que pour faire la pâte, il me faut à peine cinq minutes, puis un quart d'heure de cuisson.

SongwriterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant