Chapitre 48

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Je crois que le pire, c'est que je finis vraiment par m'assoupir et c'est le tintement assourdissant de la fonte qui me réveille en sursaut. Je me tourne instinctivement vers la provenance du bruit pour voir Jungkook installer des poids sur une autre machine. C'est pas cool, je méditais très profondément moi...

Je m'étire et jette un coup d'œil à l'horloge de la salle : je dors depuis environ trois quart d'heure, c'est n'importe quoi... Je décide finalement de bouger un peu et me place sur un tapis de course tandis que les autres garçons sont tous en train de discuter ou de faire de la musculation. Yoongi est un peu plus loin et... il est en train de faire des gestes bizarres en riant avec Jimin et Tae. Le voir aussi enjoué me fait sourire, il a l'air d'un gosse qui joue avec ses amis dans la cour de récré de l'école primaire. Je savais que ces deux là avaient une influence étrange sur les gens, mais à ce point c'est impressionnant. Ne cherche pas à comprendre Charlie, ne cherche pas à comprendre.

Le temps passe finalement plus vite que ce que j'avais cru, notamment parce que J-Hope et Jin viennent discuter avec moi pendant les pauses qu'ils s'accordent entre deux exercices. Je cours à une vitesse relativement basse mais à chaque fois qu'il passe, Hoseok fait exprès de l'augmenter pour me faire souffrir un peu plus. Et moi, bêtement, je ne redescends pas la vitesse parce que je suis aussi stupide que je suis fière.

« T'abuses, soufflé-je épuisée, je ne vais plus tenir longtemps... »

Il m'adresse un large sourire et laisse le tapis à treize kilomètres heure. C'est bon je n'en peux plus, j'arrête ; mon cœur tambourine dans ma poitrine presque aussi fort qu'hier soir, quand il était sur le point d'exploser. J'essaie de retrouver un souffle régulier et stoppe le tapis avant de retourner vers Suga, qui est revenu s'asseoir son tapis, en tailleur, et soulève à intervalles réguliers des haltères, les coudes appuyés sur ses genoux. Quand je vois le poids des haltères, écrit sur le côté de celles-ci, je souris : cinq kilos par haltère, il n'y avait pas plus léger dans le bas, Jin me l'a dit pendant qu'on parlait. Même quand il fait du sport il faut qu'il le fasse le plus tranquillement possible, j'avais jamais vu ça.

Après vingt bonnes minutes de course, je suis absolument KO, d'autant plus que la moitié du temps, à cause de l'autre boulet, j'étais largement au-dessus de mon rythme habituel. Je me replace sur mon tapis, les jambes tendues, et pousse un long soupir, sentant une douleur dans ma poitrine, au niveau du cœur. J'inspire profondément et essuie la sueur qui roule à grosses gouttes de mes cheveux à mon menton.

« Tu m'expliques pourquoi je suis allée bouger au lieu de rester confortablement allongée ici ? demandé-je avec lassitude.

- Parce qu'il n'y a que moi qui puisse rester aussi parfait sans faire de sport...

- Même Narcisse ne pourrait pas rivaliser avec toi.

- Et sûrement aussi parce que tu ne peux pas t'empêcher de te dire qu'il faut que tu t'investisses corps et âme pour mériter d'être ici, » complète-t-il avec un petit sourire en coin.

Je pose mon regard sur lui sans trouver quoi répondre. Oui, il a plus ou moins raison ; je veux me donner à cent pourcents, mais la course à pied ne fait pas partie du contrat, j'aurais pu ne pas y aller... Quoique non, il a complètement raison : je n'aurais pas pu rester à paresser pendant deux heures en sachant que le groupe s'entraînait, ça m'aurait donné l'impression de ne servir à rien.

« Je dois vraiment être bête pour penser comme ça, soupiré-je une nouvelle fois en m'allongeant, posant les mains sur mon ventre.

- Oui, sûrement.

- J'apprécie tellement ton soutien Yoongi, ça me touche un peu plus chaque jour...

- Je m'en doute. »

SongwriterWhere stories live. Discover now