Chapitre 55

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J'acquiesce et elle s'en va. Lisa... non ça ne me dit rien de tout, mais Aly connaît peut-être, il faudra que je pense à lui demander.

J'essaie de me replonger dans l'écriture, mais rien ne me vient et je sais que si je me force, j'écrirai quelque chose de mauvais. Mieux vaut dans ce cas que je me détende et que j'en profite pour changer d'air ; non pas que je n'aime pas me trouver là où je suis en ce moment même – c'est mon rêve au contraire – mais je me sens un peu oppressée et je n'aime pas ça. Chaque jour, il faut faire telle chose à telle heure et j'étouffe de plus en plus dans cet environnement qui, même s'il est laxiste avec moi, demeure très stricte.

Je laisse mon portable pour que les garçons sachent que je reviendrai bientôt et sors. L'agitation dans les couloirs me fait tourner la tête et je me demande finalement si je n'étais pas mieux dans la salle, isolée de tout ce stress qu'une immense équipe technique partage. Les couloirs ne sont pas très étroits et je dois sans cesse raser les murs pour laisser passer des membres du personnel pressés. Quel bordel, je préfère m'éloigner d'ici le plus possible.

Pourtant, je ne suis pas encore prête à retourner m'enfermer dans notre loge. Je heurte plusieurs personnes sur mon chemin ; ils pourraient lever la tête au lieu de foncer à toute allure tête baissée. J'arrive au bord de la scène ; ce soir je n'y monterai que pour parler.

Quelqu'un se tient au pied des marches. Le jeune garçon, dont les cheveux ont la même couleur que les miens, a le regard dans le vide, il a l'air pensif. Je me demande ce qui ne va pas, on le dirait déconnecté de tout le brouhaha qui l'entoure.

J'hésite quelques secondes et finis par m'asseoir à ses côtés. Il ne relève pas tout de suite la tête, alors je reste d'abord silencieuse avant de finalement parler, un mince sourire aux lèvres.

« Ça fait du bien de constater que je ne suis pas la seule à être calme ici. »

Il m'accorde enfin un peu d'attention, je l'ai visiblement tiré de ses pensées ; j'espère ne pas l'avoir dérangé. Il me suffit de regarder son visage – maquillé et parfait – et ses vêtements chics pour deviner que c'est un autre de ces artistes qui montera sur scène.

« Pas besoin de chercher très loin : une occidentale avec une lentille sur deux, c'est toi la nouvelle auteure des BTS ?

- Pourquoi tout le monde est au courant ? m'étonné-je.

- Ce genre de nouvelles est quand même assez étonnant : un groupe mondialement renommé qui accueille une française supposée les aider à écrire trois chansons, ça n'est pas tous les jours qu'on entend ça, surtout quand elle finit avec eux sur scène, tu ne crois pas ?

- Oui peut-être.

- Par contre tu m'excuseras, mais je n'ai pas retenu ton prénom...

- Charlène, je m'appelle Charlène Vannier, mais on m'appelle Charlie. Et toi tu es...

- Park Junhee, mais tu peux m'appeler Jun, enchanté.

- De même. »

Il m'adresse un sourire adorable qui lui donne tout de suite l'air très sympathique.

Il m'adresse un sourire adorable qui lui donne tout de suite l'air très sympathique

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SongwriterWhere stories live. Discover now