Chapitre 19: Opération sapin

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Je cherchais la petite Em du regard lorsque je la vis au loin.

— Oh mon dieu, merde.

— Qu'est ce qu'il y a ?

— C'est Em, elle...elle est entrain de frapper...une fillette.

J'accourais vers elle pour séparer les deux petites. Ou plutôt pour arrêter Emilie qui semblait vouloir lui arracher ses mêches de feu.

— Emilie qu'est ce qui t'a pris.

— Elle m'a volé Mr Licorne.

— Je suis désolée, j'espère qu'elle ne t'a pas trop brutalisé, ajoutais-je pour m'excuser auprès de la petite rouquine.

— Vas te faire foutre.

Choquée par les mots si violents qui sortaient de sa petite bouche; j'essayais tant bien que mal de me tenir debout. Ces mots m'avaient fait l'effet d'une gifle. Emilie se rua de plus belle sur elle. Une femme d'une quarentaine d'années, suivie de près par Mr White arriva peu de temps après.

— Votre fille est très mal élevée, commença la vieille dame en séparant les deux petites.

— Ça se voit que vous ne connaissez pas votre fille madame.

— Rends moi ma licorne ou ce sont tes dents que j'arracherai au lieu de tes cheveux.

— Cette fillette est une menteuse cette licorne est à ma fille.

— Je vous demande pardon ? vociferais-je.

Le père de la petite blonde, lui, tellement épuisé, s'assit une main à la joue. Il attendait patiement que la dispute finisse. Puis, Emilie tira la peluche, frappa la gamine insolente et dit:

— Courez !

Ne sachant que faire nous ne fîmnes que la suivre, jusqu'à ce qu'elle se stoppe brusquement.

— Vous êtes si lents, se plaignit-elle.

— Ça ne se fait pas d'agresser les gens comme ça, Em. Tu devrais t'excuser.

— Et puis quoi encore ? dit la jeune fille une mine boudeuse.

— Tu es irrécupérable, finit mon patron exaspéré. J...

Emilie ne l'écoutait déjà plus, son corps était là mais son esprit se trouvait ailleurs. Elle regardait ses petits pieds les trouvant intéressants sur le moment. Mr White tournait en rond et parlait anormalement vite. L'homme au regard céruléen commençait à perdre patiente. Il fulminait. Mon patron était comme une bombe sur le point d'exploser.

— Est-ce que tu m'écoute au moins ? demanda-t-il à sa fille.

— Non. Mais j'ai trouvé un sapin.

Il n'avait plus la force que ce soit morale ou physique, il n'en avait plus pour continuer à discuter. Il se laissa guider par la petite blonde jusqu'à l'élu de son coeur du moins celui de la journée. C'était un grand sapin vert. Les yeux de la fillette s'illuminèrent rien qu'au toucher de ses branches.

《 — Bon au moins on est fixés, dit le grand brun en ricanant.

Je le préférais nettement mieux sous cet angle. Joyeux, sans cette lueur sombre dans ses yeux océan. Des fois je doutais moi même pouvoir découvrir ce qui le rongeait et arriver à le cerner. En 18 ans de vie mon patron et presque fiancé avait été la personne la plus complexe que j'avais rencontré jusqu'ici.

Pourquoi me regardes-tu comme ça ?》

— Comme ça comment ? demandais-je le sourire aux lèvres.

— De la même façon que tu regarderai tes si précieux gâteaux à la crème.

Je laissais échapper un petit rire, embarassée par le fait qu'il m'avait pincé entrain de l'épier.

***

Nous avions eu notre sapin et rangé nos courses. Maintenant il fallait le décorer. Pendant qu'Emilie prenait sa douche, son père et moi cherchions les décorations dans le grenier. Il faisait sombre et je ne voyais même pas mes pieds. Mr White à qui je m'agripais depuis tout à l'heure avait disparu.

《 — Monsieur ?

Les lumières s'allumerent sous mon regard apeuré. Mon patron avait un masque de demon japonais sur le visage. Je m'étais retrouvée assise sur des cartons le visage pâle.

— Mais qu'est ce qui vous a pris à la fin ?》

— Vois le bon côté des choses, dit-il en se retenant de rire.

— Y a t-il un bon côté ?

— Oui, tes fesses ont trouvé les décorations.

Heureusement celles ci étaient intactes même après l'impact. Il m'aida à me relever et nous descendions les cartons au rez-de-chaussée. Décorer le sapin était une des choses que j'aimais faire avec ma mère à la veille de noël. Nous nous asseyions autour d'un bon chocolat chaud en faisant le point de l'année.
Elle avait toujours bon nombre de choses à dire.

Mr White s'amusait avec les guirlandes pendant qu'Émilie se jetait dedans. Notre chef-d'oeuvre prenait peu à peu forme, sous nos regard ébahis et lumineux.
Une fois finit il ne restait plus que l'étoile en verre à mettre tout en haut du sapin. Emilie décida grimper sur les épaules de son père et de la poser.

— Je ne sais pas vous mais je suis crevé moi, dit mon patron.

— Moi aussi. J'ai besoin de sucre, ajoutais-je.

— Oh oui du sucre, dit-elle en attendant la réaction de son père.

— Non toi tu montes dormir.

— Je ne suis pas assez respectée dans cette maison.

Elle me fit un bisous sur la joue et se retourna en disant:

— Toi tu n'en aura pas.

— Et toi tu n'aura pas de pancakes au petit déjeuner demain.

— Je peux t'en faire plein de bisous mon choux, liant le geste à la parole elle déposa un bisous sur la joue du brun et s'en alla.

𝐋𝐞 𝐩𝐚𝐜𝐭𝐞: 𝐓𝐞𝐚𝐜𝐡 𝐦𝐞, 𝐒𝐢𝐫Où les histoires vivent. Découvrez maintenant